Ile Maurice et île de la Réunion

CHAPITRE 19 - L'Ile Maurice et l'île de la Réunion

"mi aim a ou kom un kosson y iaim la bou"
Je t'aime comme un cochon aime sa boue!

  

    Que dire de beau sur ces îles paradisiaques…! Tout d’abord, nous sommes partis à la Réunion pour découvrir l’île, mais ce fut également l’occasion pour moi de rencontrer la famille de Delphine sur place, car ma moitié est réunionnaise (ou en créole, c’est une « zoréole », c’est-à-dire moitié réunionnaise, moitié métropolitaine). C’était surtout une surprise pour ses parents, sa grande sœur et son petit neveu qui partaient pour le 974, comme on dit, pendant les vacances de la Toussaint. Et pour Maurice, bah c’est la cerise sur le gâteau! Ce n’était pas vraiment prévu, mais c’était moins cher au départ de l’Inde de passer par l’île Maurice. Quel dommage pour nous! Nous allons devoir nous forcer à aller sur des plages de sable blanc, et à nager dans des eaux turquoises, quelle galère…!
   Tout d’abord, ce fut vraiment pour nous des vacances dans nos vacances! Nous trouvons l’expression vraiment sympa. C’est comme si on quittait notre dur travail de « tour du mondiste » pour prendre du bon temps sur les îles, le temps de quelques semaines! Et oui, plus d’hôtel à chercher, de restaurants à tester, de transports locaux galères, on va se laisser aller, le bonheur quoi!

L’île de la Réunion, du 21 octobre au 8 novembre

   Commençons par l’île de la Réunion, si chère dans le cœur de ma tendre. Nous n’allons pas vous dicter tout ce que nous avons fait, car on y passerait du temps, mais juste quelques moments forts:

• La dégustation de tous les rhums arrangés de l’île (pour ma part)! Bon, c’est impossible car il en existe autant qu’il y a de réunionnais, mais le rhum gingembre, litchis et muriers sont vraiment cool! Et quand on les boit en famille, c’est encore mieux! Allez, une petite photo pour la route. Et après 4 ou 5 rhums charrette à 49°, on se sent bien!

• On est dans la nourriture, alors on continue par les « zendètes » en créole, ou vers de bois en français. Si si, ça se mange! Maintenant c’est sûr, je peux faire Koh Lanta! Belle maman les mange aussi cru, mais là, ce sera une autre fois. J’ai déjà essayé à moitié cuit, avec le croustillant du dessus et le fondant de l’intérieur… Delphine a déjà testé plus jeune et a eu sa dose. 

• Je devais prendre 5 kilos (j’ai juste réussi à en prendre 3!), avec un gavage non forcé, je vous rassure, de tous les carrys et rougails possibles : cabri massalé, bichiques (fameux petits poissons) et traditionnels rougails saucisses… Sans oublier les sandwichs aux bouchons gratinés, bouchons, bonbons piments et miels, et limonades COT. Les réunionnais qui liront ces lignes en saliveront déjà! 

• J’ai expérimenté le fameux pique nique réunionnais! On ne peut pas y croire avant de le voir: souvent chaque famille amène une ou plusieurs énormes marmites à partager, et cela fini en méga pique nique géant, avec plusieurs mets à gouter, que dis-je, à délecter! Et tout cela accompagné d’un feu de bois pour réchauffer les marmites. Il y a des sites tout prêts avec barbecue partout sur l’île, de quoi passer de bons moments en perspective.
  

• La découverte des 3 cirques : Salazie, Cilaos et Mafate: des paysages accidentés, avec un panel de vert magnifique et des cascades dévalant les pentes. Nous avons passé une nuit dans un des îlets de Mafate, celui des Orangers, en ayant l’impression d’être dans un petit bout du monde isolé et en ayant du mal à comprendre le créole « mafatais »! Et pourtant, Delphine le connait un peu!
  

• La plaine des sables et le Piton de la Fournaise et ses paysages lunaires. Juste le regret de ne pas avoir pu voir le cratère de près, ce qui était interdit étant donné qu’il était en alerte éruption. Mais en venant de Maurice, nous avons eu le privilège de le survoler, sans aucun nuage. Un très beau spectacle, gratuit pour ainsi dire.

• Devenir un incollable de la fabrication du sucre de canne et du rhum (ça c’est pour moi!) et de la vanille, mais pas la marque Bourbon qui vient désormais uniquement de Madagascar, et qui est de moins bonne qualité. Au passage, il ne faut pas acheter la vanille sur les marchés, à l’air libre, sauf si vous voulez de la vanille mal séchée et sans grande saveur venant de Madagascar! Car pour avoir de la vanille de grande qualité, le processus est long et il faut la conserver à l’abri de l’air et de la lumière, pour qu’elle conserve toute sa saveur et sa qualité. Dans une coopérative, vous serez sûr de sa provenance et de la qualité voulue. Sinon, une petite photo de la fleur de cette orchidée, qui ne s’ouvre qu’une fois dans sa vie le matin, et que les producteurs fécondent avec dextérité pour qu’elle produise la fameuse gousse. Pour l’histoire, c’est un petit esclave de 12 ans qui a trouvé comment féconder la fleur, seulement quelques années avant l’abolition de l’esclavage, il y a environ 1 siècle et demi. La fécondation normale se fait de manière naturelle par les abeilles, mais sans grand succès à la Réunion, car elles préfèrent d’autres fleurs plus sucrées. Et pour finir, cette orchidée vient à l’origine du Mexique. 

• Notre premier baptême de plongée. Tout simplement inoubliable! Pas facile de garder le reflexe de respirer sous l’eau, mais c’est très sympa. Et surtout il y a des coraux magnifiques de toutes les couleurs, et pleins de poissons très colorés également.

• La plage, entre le sable blanc et le sable noir, les oursins parfois, mais surtout une eau transparente, qu’est-ce que c’est agréable de s’y poser de temps en temps.

• Les phénomènes géologiques surprenants, allant d’une nouvelle plage en sable noir foncé créée par la dernière grosse coulée du volcan en 2007, entourée de grosses pierres volcaniques, avec un lion de mer solitaire qui vient régulièrement toute l’année s’y reposer; ou encore l’océan qui se jette sur (encore!) ces fameux rochers volcaniques qui vont recracher par à coups ce qu’ils reçoivent  …de telles disparités de paysages magnifiques font de cette île un endroit unique.

• Les « fameux » embouteillages, même si c’est les vacances, c’est pénible quand même, surtout quand on arrive plus d’une heure en retard et qu’on nous attend… vive les bus jaunes, 3 fois sur 4 en retard… Au passage, taper des mains pour demander l’arrêt du bus est assez original.

L’île Maurice, du 19 au 21 octobre puis du au 8 au 12 novembre

   Célèbre pour ses plages de sable fin blanc, nous étions contents de pouvoir passer quelque jours sur l’île. Nous avons été accueillis les deux premiers jours chez un couchsurfeur mauricien, où nous avons rencontré 2 françaises assez sympas qui séjournaient chez lui quelques temps. A notre retour de la Réunion, la seconde fois, nous étions indépendants. Nous avons trouvé un petit  hôtel assez bien situé (15 minutes de la plage en bus), et nous avons loué un scooter pendant deux jours pour pouvoir faire un petit tour dans l’île. Que dire à part que tout s’est très bien passé, nous avons pu voir le Nord et le Sud de l’île. Par contre nous avons été très déçus par le Nord, réputé pour avoir les plus belles plages, qui ne sont en fait que de minuscules plages, certes à l’eau transparente, mais toutes les plages de l’île ont la même eau transparente, et le Nord est blindé de touristes, alors qu’au Sud il n’y a presque personne, et personnellement selon nous ce sont les meilleures plages. Déçus aussi par « la terre aux 23 couleurs » qu’on nous avait recommandé, site qui a été découvert en creusant avec des grues, du coup pas de charme particulier, et on n’arrive à peine à distinguer les couleurs. En fait ce n’est qu’une pâle copie de Chamarel, site complètement naturel, magnifique avec ses couleurs ondulées.
   A part ça, les mauriciens sont très gentils, ont toujours le sourire, ce qui est très agréable. Le coût de la vie n’est pas élevé contrairement à ce que l’on peut penser on peut trouver des hôtels pas très chers et la nourriture n’est pas chère non plus, l’île n’est pas réservée qu’à ceux qui ont les moyens! A part peut-être un peu dans le Nord!

   Nous nous envolerons pour Bombay le 12 novembre, afin de prendre notre avion pour Bangkok le lendemain. La perspective de devoir repasser dans cet aéroport de Bombay ne nous enchante guère, mais pas le choix. A peine arrivés dans l’avion que nous avons déjà l’impression de nous retrouver un peu en Inde… Pleins d’hindous… plein de bruit…