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14 octobre 2009 3 14 /10 /octobre /2009 15:04
CHAPITRE 18 - L'Inde

"Gare en fuyant le scorpion à éviter la morsure du cobra."Proverbe indien. Tellement vrai quand on veut échapper aux rabateurs, il y en a toujours un qui sort de nulle part!

De la frontière à Varanasi, du 30 septembre au 1er octobre 2009

   Nous passons enfin la frontière, donc, à plus de 13h, après la joyeuse matinée népalaise, pour ainsi dire. L’Inde…pays où nous avons quelques retenues, de toutes les mésaventures que nous avons lues et entendues. Nous voilà au pays des épices, des 1001 nuits… Euh, pardon, je voulais dire des 1001 poubelles! La ville frontière est une véritable déchèterie… Il y en a de partout, ce n’est plus une routesur laquelle nous marchons, c’est un dépotoir, triste scène que nous avons devant nos yeux. Il est difficile de s’imaginer ça sans y être. Nous rejoignons le poste d’immigration pour les formalités administratives et l’on nous oriente vers un poste médical, connerie de grimpe porcine oblige… Nous patientons là, dans un bureau insalubre, ouvert sur la rue, attendant que la docteur se réveille. Et oui, elle dort! Nous sommes en Inde ici, ne pas l’oublier! Après plusieurs longues minutes, la voilà enfin, contente (ironique) de voir deux touristes lui couper sa sieste. Quelques papiers encore à remplir, avec des cases à cocher du style « avez-vous eu de la fièvre ces 10 derniers jours ». Une profonde connerie, d’une parfaite inutilité, puisque absolument tout le monde s’en fou, et que nous sommes pas suffisamment stupide pour répondre des « oui » et être embêté comme tout. Ah, que de foin cette grippe… Heureusement qu’il ne faut pas tout dire, car il y a dix jours, j’avais de la fièvre! Avec ma sinusite en montagne, j’ai transpiré comme un bœuf pendant trois jours! Mais si je devait être honnête, bonjour les problèmes! Sans compter qu’elle ne pose ses questions qu’à moi et non pas à Delphine, ça montre bien ce je m’en foutisme profond administratif. Et nous repartons, peut-être une bonne demie heure plus tard, au bureau d’en face, dans l’espoir d’avoir rapidement notre tampon d’entrée. Fausses illusions! C’est le record absolu pour un tampon sur le passeport : 1h30! On nous a même proposé du thé, pour tout vous dire! Ah l’Inde, elle commence bien : 2 demies journées et une fin d’après-midi à l’ambassade d’Inde à Kathmandu pour le visa et près de 2 heures pour un maudit tampon. Nous étions les seuls touristes à attendre au passage et heureusement, sinon nous y serions encore! Mal de tronche, transpiration de tout le corps, odeurs de pisse et autres détritus pourrissants de toute part, la première impression de l’Inde est loin, très loin d’un conte de fée. 0001.Longue-attente-au-bureau-d-immigrat
   Mais bien que lent, le type de l’immigration nous accompagnera pour échanger 10 $ en roupies, car il n’y a pas de banque, ni de personnes échangeant des devises. C’est bien la première fois aussi que l’on se retrouve dans cette situation. C’est l’espèce de centre hospitalier qui échange seulement 10$ pour dépanner les quelques touristes dans notre situation qui aidera. Nous lui demandons aussi le prix pour rejoindre Lucknow la ville suivante, à près de 5 heures de route, où nous devons nous rendre pour passer la nuit et trouver une banque. Nous avons avec nous 478 roupies exactement. Il nous dit que le bus c’est 105 roupies par personne et le taxi 180. Nous penchons pour le taxi, après les 4 heures dans la boite à sardines passées au Népal. Nous nous présentons au stand de taxi et là, bien sûr c’est loin du prix annoncé : 2000 roupies. Puis d’un coup 1000 puis 600; bref, on nous prend encore bien pour des pigeons! Nous nous battons pour obtenir 400 roupies et ils acceptent finalement. Mais après une minute, ils nous réclament de nouveau plus, 500 roupies, mais nous ne les avons pas! Et nous ne pouvons pas avoir plus, c’est le maximum que nous avons pu échanger. Le centre hospitalier nous a juste dépanné. Pas de choix, donc, ce sera le bus. Il est plus de 15 heures maintenant. Nous nous rendons à la gare routière pour découvrir que le prochain bus part à 17h. 17h plus 5h de route (sans la TVA, prévoir au moins 6 heures!) soit une arrivée à Lucknow vers 23 h. Cool… On ne connait rien de l’Inde. Arriver dans une ville, sans plan, dans un nouveau pays, et qui plus est l’Inde, nous sommes bien contents… Nous attendons un peu plus de deux heures, accompagnés d’odeurs de pisse nauséabonde à la gare routière, jusqu’à ce que le type sensé être au guichet (si on peut dire guichet à ce niveau là!) nous annonce qu’il n’y a pas de bus. Quoi, il se fou de notre gueule ce con (grossier mais première impression!). Putain! Deux heures d’attente pour rien, alors qu’il devait bien le savoir depuis longtemps. Il est 17h passé, ça fait depuis ce matin 7h30 qu’on se fait chier, tout ça pour se retrouver à 75 km d’où nous étions ce matin avec 478 roupies en poches (10 $), dans une ville porcherie, et nous ne savons même pas si nous allons pouvoir dormir et peut-être partir le lendemain avec le peu de monnaie en poche. En plus, on ne peut même plus retourner au Népal… Nous retournons au poste d’immigration, en espérant qu’il soit encore ouvert. Oui, il est ouvert! Pfff un peu soulagés mais toujours tendus! Nous lui expliquons notre problème, lui demandons s’il n’est pas possible d’avoir plus d’argent si besoin est pour dormir et manger, ou pouvoir prendre un taxi. La réponse est non… Il réfléchi un peu et nous dit alors qu’il est possible de prendre un train pour 19 roupies par personne jusqu’à Gonda avec environ 4 heures de trajet, puis prendre là-bas un autre train pour Lucknow. Et il nous dit aussi qu’il y a un distributeur de billet à la gare de Gonda. Il ne pouvait pas le dire plus tôt, lui aussi! Le train part pour 17h40, nous avons tout juste 15 min pour regagner la gare ferroviaire, à environ 1,5 km. Nous insistons lourdement pour que quelqu’un nous accompagne jusqu’à la gare et nous montrer le chemin, car leurs indications ne sont pas claires du tout. Nous serons accompagnés par son serviteur (on va dire ça comme ça), haut comme trois pommes. Au guichet de la gare, tout le monde le pousse et lui passe devant, il a du mal à obtenir nos deux billets de train, on est obligés de faire un peu barrage. Le respect des autres à l’air aussi un des points forts des indiens, à nos premières impressions! Et finalement nous voilà dans le train pour Gonda. Enfin, dans un des wagons « bétails »! Pas de vitres mais des barreaux pour les fenêtres, et un confort des plus sommaire: banquettes en bois brute. Les portes bagages situé au dessus servent également de sièges ou de couchettes pour ceux qui dorment et l’on s’entasse aussi pas mal dans le train. Nous partons seulement vers 18 heures. Le train roule à une allure de schtroumpfs, et la corne de brume ne cesse de sonner durant parfois plus de 30 secondes d’affilé. On se demande bien pourquoi, vu l’allure à laquelle nous roulons.
   Nous arrivons enfin à Gonda, à 22 heures, avec un mal de crâne et de fesses monstre, dans un état de cradeur encore inégalé, fatigués de cette journée de merde encore inachevée. Nous prenons un tuc tuc, musique à fond, et lui demandons de nous conduire à un hôtel. Nous atterrissons dans un hôtel, il faut le dire, assez piteux, mais nous n’avons pas le choix. Nous le payerons peut-être trois fois ce que ça vaut réellement. Nous n’avons même pas faim, et vu l’état de l’hôtel, nous n’osons même pas imaginer l’état de la cuisine! En plus, pour couronner le tout, le personnel nous cassera les noisettes (restons poli!) à revenir près de 4 fois pour nous donner serviette, puis savon, puis papier toilette, puis enfin une bouteille d’eau déjà ouverte. Nous ne voulons pas nous empoisonner, la bouteille d’eau ils se la garderont pour eux! Nous nous couchons à minuit passé, après une journée plutôt tumultueuse…
   Le lendemain, on sonne (car on a une super mega sonnette, du jamais vu dans les hôtels!) à notre porte à 7 heures, avec insistance, pour nous proposer un journal en Hindi. Non mais franchement, est-ce qu’on à des têtes de locaux! Là, on a atteint le sommet! Mauvaise nuit, forcément, dans des matelas de l’an quarante, avec un réveil à 7h! Nous partons rapidement de l’hôtel, sans déjeuner. Ne prenons pas de risque avec leur cuisine! Direction gare routière pour rejoindre finalement Varanasi, directement, sans passer par Lucknow. L’hôtel nous a annoncé qu’il fallait 3h à 3h30 pour rejoindre la ville. Nous trouvons péniblement un bus, vide, et attendons une bonne demie heure qu‘il se remplisse. Nous demandons dans combien de temps il va partir mais notre question reste sans réponse. En gros, tant que le bus n’est pas plein, on ne part pas. Delphine m’a convaincu de changer de bus, car nous ne risquons pas de partir avant quelques heures si nous restons dans celui-ci, et d’autres bus remplis partent dans la même direction. Et heureusement! Voilà, nous partons. 3h, 3h30, selon l’hôtel… Plutôt 10 heures! 10h de nouveau à supporter les coups de klaxons stridents du bus, à se taper des pistes non goudronnées, à se prendre de la poussière plein les mirettes, à s’entasser un peu plus encore, à crever de chaud, le tout dans un état physique plutôt réduit. Nos premières impressions sur l’Inde sont loin d’être idylliques! Si c’est comme ça tout le temps, on va vite péter un câble et s’enfuir vers une autre destination.  

Varanasi, du 1er au 4 octobre

   Nous arrivons vers 19h à Varanasi, la Mecque ou le Vatican des hindous! Une ville située sur le bord du Gange sacré, où les ablutions et les crémations sont saisissantes, mais nous reviendrons plus tard dessus. Nous prenons un rickshaw, après une dure négociation, une fois n’est pas coutume, pour rejoindre la vieille ville, le Chowk, le cœur de Varanasi, l’une des plus vieilles villes du monde. Avant d’arriver à destination, nous sommes bien sûr harcelés par un rabatteur, qui ne nous lâchera pas la grappe, malgré notre ton insistant voire énervé. Il nous suivra jusqu’à l’hôtel, nous n’arrivons pas à nous défaire de lui, on espère que ça ne sera pas comme ça tout le temps! Et oui, ils n’ont vraiment pas la meilleure approche avec les touristes, pour ne pas dire la pire qu’il soit! Un autre homme nous rejoignant comprendra vite et se mettra en retrait jusqu’à l’arrivée à l’hôtel que nous avions choisi. Nous retrouvons d’ailleurs ce second homme dans l’établissement, se présentant comme le manager du lieu, ce qui nous suscita quelques doutes dans les premières minutes, mais s’avérera vrai par la suite. En effet, ayant des méthodes beaucoup plus « occidentales » quant à la manière d’approcher les touristes, il s’était mis en retrait pour ne pas nous énerver d’avantage! Nous lui expliquons que le rabatteur nous a suivi jusque là, sans vouloir nous lâcher, et que nous ne voulons pas payer la moindre commission pour lui. Mais il nous rassurera rapidement nous expliquant qu’ici, ils ne pratiquent pas ce genre de méthodes. Ah! Enfin quelqu’un d’agréable, calme, qui a compris l’attente des touristes. Nous choisissons une des meilleurs chambres, nous en avons bien besoin! Clim, ventilo, télé (pour dire qu’il y en a une!), salle de bains nickel, le pied quoi! Une nuit confortable bien méritée, qu’en pensez-vous?!
   Réveil en douceur, sans klaxon, sans journal en Hindi matinal, ou autre aboiement de chiens errants. Quel plaisir! Nous voilà remis de nos émotions précédentes, prêts à découvrir ce que renferme cette perle hindoue. Nous commençons à sillonner les toutes petites rues du Chowk, le vieux quartier, qui longe les ghats. Les ghats sont en fait des escaliers de granit tout au long du Gange permettant aux hindous de descendre par milliers dans le fleuve. Il est impossible de ne pas se perdre dans ce dédale de ruelles! Même avec un sens de l’orientation inné, une mémoire d’éléphant, ou tout autre aptitude surnaturelle, on est obligés de se pommer là dedans! Et ce n’est pas les vaches sacrées par dizaines, encombrant les ruelles, qui vont vous indiquer le chemin. 0002.Ruelle-de-la-vieille-ville---quarti Mais pourquoi autant de vaches et pourquoi sont elles sacrées? Juste un mot pour vous l’expliquer.  C’est le symbole de la relation fondamentale que l’hindou entretient avec la nature, le signe de l’absence de volonté de tuer. (Au passage, pour ce qui est de la relation avec la nature, nous ne voyons pas d’explication quant aux poubelles couvrant le pays!). C’est aussi le moyen pour les morts de rejoindre le paradis, en s’accrochant à leur queue, pour traverser le Vaitarani sacré (fleuve). Pas bête, non?! Donc, elles sont partout, absolument partout! Et surtout à Varanasi. En effet, les hindous viennent mourir en masse ici, car c’est l’assurance d’en finir avec le cycle des réincarnations, et d’atteindre le nirvana. Pour faire très simple, dans la religion hindoue, chaque individu possède un kharma (l’âme) dans un corps éphémère, et celui-ci se réincarne avec une espèce de casier judiciaire des bonnes et mauvaises actions des vies précédentes, jusqu’à la libération et l’atteinte enfin du nirvana, en se rapprochant à chaque réincarnation, de l’état de pureté. En un mot, mourir à Varanasi est un raccourci, une bonne issue de secours, la clé du paradis! Voilà pour les meuh meuh errantes dans toute l’Inde, et dont la concentration est très importante à Varanasi. Ici, en gros, il est impossible d’éviter de marcher dans une bouse de vache! D’ailleurs ça porte chance de marcher dedans, ça devient limite sacré! Après avoir découvert tout cet univers de commerces, d’artisans, de bazars, dans ces ruelles où juste les motos peuvent circuler (à condition que les vaches ne bloquent pas le chemin!), au détour d’une rue nous voyons un charmeur de serpent et un sadhu (hindou recouvert de cendre ayant renoncé aux plaisirs matériels pour se consacrer à la prière), des vieillards attendant leur dernière heure, ou nous humons des odeurs d’épices, mais aussi de pisse (vraiment trop présentes…). Nous gagnons en soirée la ghat principale où ont lieu les crémations. Qu’est-ce que c’est que ce truc encore? Après la mort, une purification par le feu s’impose (sauf quelques cas particuliers, mais ne rentrons pas trop dans les détails), le corps du mort est brulé, avec là encore, un rituel bien précis. Puis les cendres sont ensuite jetées dans le Gange, et l’âme du défunt monte au ciel grâce à la crémation. Mais le plus impressionnant est de voir cette dizaine de bûchers, dans une odeur de chair rôtie, et d’apercevoir encore la tête et les pieds d’un corps en train de brûler. Nous sommes entourés de la fumée des bûchers, qui nous pique les yeux, au crépuscule. Bien sûr, pas de photos, ce qui paraît évident, celle que vous voyez est une carte postale! 0105.Cremations-sur-Manikarnika-Ghat---V Expérience déroutante et indescriptible. Nous repartirons en nous enfonçant dans les petites ruelles sombres, où le bois s’entasse pour les prochaines crémations et où les vaches somnolent par dizaine. Nous aurons eu droit à quelques explications fortes intéressantes, par un homme, tenant soi-disant un hospice de personnes âgées, attendant leur mort prochaine, et nous demandant bien entendu de l’argent en retour, pour que nous ayons un bon kharma! Il nous baratinera au passage quelques bêtises, comme le fait que tout le monde se fait brûler ici à sa mort, même les personnes n’ayant pas les moyens d’acheter le bois (qui est très cher vu la quantité de bois nécessaire pour une crémation complète!) car il y a une grande solidarité (traduction: donnez moi des sous!)et que nous avons tous le même dieu… Bla bla bla, il oublie bien de nous mentionner le crématorium électrique, situé sur une autre ghat, justement là pour les personnes n’ayant pas les moyens! Bref, toujours rester vigilant en Inde…
   Le lendemain matin, lever aux aurores pour admirer les ablutions dans le Gange sacré. En effet, c’est ici que les hindous auraient prié Shiva (un des dieux de la triade) pour avoir de l’eau, et il aurait fait naitre le Gange de son orteil, ou de ses cheveux (il y a tellement de versions différentes! Quand on vous dit que les hindous se perdent eux-mêmes dans leur religion!). Voilà pourquoi ce fleuve est sacré, et que de s’y baigner (avec un rituel, bien sûr) lave de toutes les impuretés et péchés des réincarnations passées. Ce sont les fameuses ablutions dans le Gange. Nous attendons quelques minutes à l’hôtel le mec du bateau que nous avions réservé, qui ne se présentera pas! Et oui, nous sommes encore et toujours en Inde! Et nous allons finalement seul, accompagnés de deux autres voyageuses, à la recherche d’une barque, pour admirer le spectacle vu du fleuve. Et quel spectacle! Tous ces hindous qui descendent quotidiennement dans le fleuve, que certaines mauvaises langues décrivent comme un égout à ciel ouvert, et ils n’ont pas tort! 0017.Gange-sacre-presque-propre--Varanas Comme dit l’écrivain Mark Twain : «aucun microbe qui se respecte ne saurait vivre dans une eau pareille.» Rituels de prières, avant de se plonger dans le Gange, et en boire une gorgée (beurk!), Sadhus sur les ghats, prêtre faisant une puja (cérémonie) dédiée au fleuve, offrande de fleurs et bougie sur le Gange, Hindous en train de faire leur yoga ou de méditer, ou encore des orpailleurs fouillant le reste des cendres du crématorium électrique à la recherche de bijoux sur les dents ou autre… Un spectacle sans fin sur les bord du fleuve! Et dans le Gange, la même chose: femmes faisant la lessive, hommes se lavant ou tapant le linge, ou tout simplement des personnes nageant (certains ne remontent d‘ailleurs jamais à la surface, suicide dans les eaux sacrées, étrange folie…!). 0015.Ablutions-dans-le-Gange-le-matin-po
Le reste de la journée sera consacré à un musée fort intéressant, où nous avons pu apprécier de très belles sculptures des dieux hindous, et autres pièces de la région de la ville. Et le soir, nous assistons à une splendide puja, cérémonie du culte au Gange, qui a lieu tous les jours à la tombée de la nuit. Sur fond de chants sacrés, cinq prêtres passent une bonne heure à faire des rituels, tournés vers le Gange ou la foule, avec différents objets et éléments comme le feu! Spectacle irréel, avec une ambiance mystique, entrecoupé par divers vendeurs en tout genre: cartes postales, jouets en bois ou en plastique, vendeurs de thé, d’offrandes de fleurs, masseurs (à qui il ne faut d’ailleurs pas tendre la main quand ils vous disent bonjour, sinon vous êtes cuit!), etc. Imaginer une messe de nuit avec des vendeurs en tout genre pendant le sermon! Mémorable! Ah, nous avons failli oublier les petites bougies offrandes courant sur le fleuve, qui rajoute un peu plus cette ambiance surréelle. Une journée pleine de souvenirs en tout genre qui s’achève, du vendeur de soie aux ablutions, en passant par la cérémonie.
   Après une très bonne nuit dans notre hôtel bien sympa, nous décidons d’aller faire un tour à Sarnath, à environ 10 kilomètres de Varanasi, l’une des 4 cités les plus importantes du bouddhisme. A quelques kilomètres de distance se trouvent 2 villes d’une importance capitale pour deux religions différentes! C’est comme si vous mettiez le Vatican à côté de la Mecque! Incroyable non?! Nous prenons un rickshaw motorisé pour nous y rendre et là, une excursion commence! Nous entamons un slalom endiablé, où tout passe à quelques centimètres près, le tout sur fond de dance indienne des années 90 à la voix stridente à fond les ballons! A faire une fois dans sa vie!

   D’ailleurs, voici notre célèbre et délicieuse recette locale: brochettes de circulation, à la sauce indienne! Prenez tout d’abord une route plus ou moins mal goudronnée. S’il n’y a pas de goudron, la recette marche aussi. Mélangez pour commencer à l’intérieur les ingrédients de base suivant :
- Quelques centaines de piétons
- Motos, scooters, voitures, bus, tuc tuc
- Vélo rickshaw
- Marchands ambulants avec leurs si belles roulottes
- Tracteurs et charrettes
- Vaches sacrées et leurs bouses
- Chiens errants, buffles, chèvres
- Barbiers et coiffeurs
- Réparateurs de vélos, rickshaws, ou tuc tuc
Après avoir mélangé le tout, rajoutez ces ingrédients plus subtiles :
- Convoi d’éléphants
- Chameau tirant une charrette
- Cortège d’une famille et d’un défunt en linceul
Ensuite, saupoudrez la préparation d’épices très communes:
- Déchets en tout genre avec leurs odeurs
- Crachas de bétel
Enfin, incorporez peu à peu la sauce, mélange exquis de couleurs telles que sari, soierie, cachemire, avec épices de safran, masala…
Puis servez accompagné de klaxons stridents, musiques hindous à voix perçante, ou dance hindoue style année 90.
Vous verrez, vos invités en redemanderont…Ou pas! Voici un aperçu de la recette:0023.Rue-principale-du-Chowk---Varanasi.
   Après cette virée hors du commun, nous arrivons sains et saufs à Sarnath. Un peu de culture générale s’impose: que représente Sarnath? C’est une des 4 villes majeures du Bouddhisme. En effet, Bouddha naquit à Lumbini (au Népal), reçu son illumination à Bodhgaya, prononça son premier sermon à 5 hommes dans la ville de Sarnath, et mourut non loin d’ici, dans une ville dont nous ne nous souvenons plus du nom! Et oui, on ne peut pas tout retenir! Voilà pour l’explication la plus concise possible. Pas grand-chose d’exceptionnel ici, juste quelques statues au musée, et le fait peut-être d’être sur le lieu même du premier prêche de Bouddha! Puis l’après midi, nous allons visiter une boutique de soie, bien sûr recommandée « soie-gneusement » par notre guide, pour être sûr d’avoir de la soie, pour commencer, et de la payer au juste prix! Petite astuce pour savoir s’il s’agit bien de la soie: il 0020.Delphine-en-Sari---Varanasi.jpgsuffit d’enlever des fibres (dans les 2 sens du tissage car certains ne brûlent que des fils pris dans un sens pour faire croire que c’est du 100% soie alors que ce n’est pas le cas), ensuite, les bruler avec un briquet. Si ça sens le cheveux brulé et que le bout brûlé laisse de la cendre sur les doigts, alors c’est bien de la soie. Si cela fait une petite boule noirâtre avec une odeur de plastique brûlé, c’est du synthétique, alors ne vous faites pas avoir sur le prix et la marchandise! Nous serons chaleureusement reçu et repartirons quelques heures plus tard, avec les poches vides mais le sac bien et magnifiquement rempli! Un superbe sari, un foulard et une tunique sur mesure. Nous sommes ravis de nos achats, ce qui peut s’avérer rare en Inde! Le soir, nous regagnons la gare, direction Satna, pour ensuite nous rendre à Khajuraho, le village aux temples éroooootttiiiiquuuues!!! J’en salive d’avance, dixit Vincent! En traversant la gare ferroviaire, nous découvrons le triste spectacle d’une des facette de l’Inde contemporaine… Des centaines de personnes couchées sur des bouts de tissus dans des conditions sanitaires des plus exécrables sont au bord du quai, dans le hall de gare et devant cette dernière. Certains attendent peut-être leur train, mais ce n’est certainement pas la majorité des gens…
   Après un slalom devant ces scènes attristantes, nous montons dans le wagon, après avoir pris notre train de justesse. En effet, le serveur du resto de la gare dans lequel nous avons mangé un bout, nous a indiqué que le train avait une quarantaine de minutes de retard, et qu’il serait au quai n°8, soit l’avant dernier quai. Arrivés là-bas, nous nous asseyons quelques instants, et Delphine ayant un sérieux doute sur l‘honnêteté du serveur, préfère revérifier. Elle revient 5 minutes plus tard en courant, et me presse en disant que le train est sur le quai numéro 1 prêt à partir à tout moment! Et nous montons dans le train qui commençait à partir. On a faillit se faire avoir! Alors que nous savons qu’il ne faut se fier à personne dans les gares ferroviaires, les arnaques étant malheureusement très répandues… Pourquoi ? Après avoir raté le train, pas le choix que de prendre un taxi commissionné pour regagner un hôtel, ou la destination suivante… Triste réalité d’une Inde touristique, où nous sommes de parfaits pigeons! Encore des expériences qui ne nous ferons pas garder que les meilleurs souvenirs de ce pays. On ne peut se fier à personne en Inde. Même les chauffeurs de rickshaws ou taxis trouvent des excusent bidons (lieux fermés, brûlés, inexistants…) pour nous emmener dans des endroits où ils touchent leurs commissions, que nous payons indirectement, bien entendu! Revenons à nos pâquerettes! Nous découvrons notre wagon lit. Nous avons choisi la classe populaire, beaucoup moins chère, mais pas encore la dernière classe « poulailler »! 8 lits couchettes dures par compartiment, ouvert à tout vent! Belle nuit en perspective!

Khajuraho, du 5 au 6 octobre

   Nous arrivons enfin à Satna, la tête dans le cul d’avoir si peu dormi, et nous nous faisons sauter dessus par des dizaines de chauffeurs de taxi et rickshaw. Heureusement (pour eux et pour nous!) que nous n’étions pas entièrement réveillés et que tout ce beau monde nous est passé au dessus! Nous arrivons à Khajuraho milieu de matinée, très fatigués… Nous trouvons notre hôtel, et nous nous reposons un peu jusqu’au repas de midi, où nous dégusterons un superbe Thali, plat végétarien copieux composé de divers currys (légumes en sauce), Naans, Chapatis et autres: un vrai régal! 0024.Un-Thali-dans-un-restaurant---Varan La cuisine indienne est vraiment délicieuse, et le goût particulier donné par l’utilisation d’épices que nous ne connaissons pas est succulent! Que de superlatifs, mais c’est vrai!
Puis, dans l’après-midi, nous partons à la découverte des premiers temples de Khajuraho. Nous visiterons ceux du groupe est, moins important que ceux du groupe ouest, que nous nous réservons pour demain, avec toutes les sculptures érotiques! En effet, ceux du groupe est, originellement Hindous, avec des sculptures érotiques, sont devenus jaïniques. Ceux-ci ont enlevé les sculptures érotiques (quelle tristesse!) qui n’avaient pas de signification pour eux et les ont remplacées par les leurs. Et à l’intérie0045.Sculpture-des-femmes-surasundari---ur, on peut voir le prophète Jaïn Mahavira, qui édita une doctrine à la même époque que Bouddha (il y a environ 2500 ans). Mais ils sont de toute beauté. Les sculptures sont magnifiques, d’une grande finesse, à l’image des belles femmes (surasundari) aux poitrines protubérantes!  Un des gardiens du site nous expliquera également les huit dieux hindous présents sur chaque temple, deux de chaque côté, orientés toujours de la même manière: nord, nord-est… et bien d’autres choses encore. Nous en sortirons un peu plus cultivés mais aussi un peu plus perdus dans la complexité hindoue!
   Après une nuit bien reposante, nous allons enfin découvrir les fabuleux temples du groupe ouest, et leurs fameuses sculptures érotiques, depuis le temps! Il n’est pas possible de décrire le travail impressionnant de sculptures représenté sur les temples. Le meilleur moyen est, là encore, de vous montrer un tout petit échantillon, sur une simple photo. Mais c’est tellement plus terne en photo… Puis nous découvrons des scènes du Kama sutra, mais également des scènes classées X! D’ailleurs, personne ne semble en saisir le sens! On nous avait dit qu’elles étaient là pour faire ressortir les mauvaises pensées avant de rentrer prier dans le temple… Ou encore, selon la culture tantrique, elles figurent l’oubli de soi-même, l’abolition du temps, et donc le meilleur moyen de méditer. Mais prier et méditer après avoir apprécié sous tous les angles des scènes de partouzes ou encore la sodomie d’un cheval par un guerrier (si, si c’est vrai, la photo l’atteste!) 0033.Sodomie-d-un-cheval---Temple-de-Lak ça ne doit pas être chose facile! Encore une des 1001 contradictions de l’Inde! Se faire la bise est considéré comme un acte sexuel, mais admirer de superbes scènes « hyper hard » et des scènes de zoophilie, à l’entrée des temples, c’est tout à fait normal! Mais bon, toutes les sculptures ne sont pas vraies. Et oui, on peut contempler un homme, la tête en bas, satisfaisant trois femmes (quel bonheur!), mais c’est impraticable! Le sang lui descend à la tête et l’érection est impossible! 0036.Sculpture-erotique-impossible-a-rea Essayez, vous le verrez par vous-même!
Sinon, en dehors de toutes ces cochonneries, qui ne représentent en fait qu’une toute petite partie des sculptures, nous avons pu voir la représentation de Vishnou et Shiva, auxquels sont dédiés la plupart des temples, d’autres divinités, des scènes de tous les jours, la guerre, la chasse, la vie des rois, et beaucoup d’autres choses encore… Le détour à Khajuraho aura été un peu fatiguant, mais un vrai régal pour les yeux! Le seul point noir, encore et toujours, sera l’embêtement constant par une partie de la population… Heureusement que les sites sont payants, finalement. Cela permet de nous évader un peu, tranquillement, avant de regagner l’extérieur… Nous quittons le patelin le lendemain matin, pour une pénible journée de bus. Et il n’y a que 286 kilomètres, pour rejoindre Gwalior, notre prochaine étape.

Gwalior, du 7 au 8 octobre

   Une arrivée en fin d’après-midi nous laissera juste le temps de trouver un hôtel. Nous voulions initialement rester 2 nuits avant de partir pour Agra le vendredi matin, mais après une nuit passée avec les souris et autres bestioles, ayant la chambre pour une tranche de 24 heures (c’est assez courant en Inde),  nous repartirons l’après-midi même! En journée, nous visitons la citadelle de cette ville, que Pierre Loti décrit comme « une de ces citadelles de Titans comme on en construisait dans ces pays aux âges héroïques. » Il est vrai que les remparts entourant la montagne naturelle, qui domine la ville, sont plutôt impressionnants. Et au sommet de cette muraille, se dressent les restes d’un magnifique palais, de style purement hindou, le palais Man Mandir, construit entre 1486 et 1517 par le raja Man Singh pour lui servir à la fois de forteresse et de résidence. Sur le chemin de la montée, nous apprécierons de belles sculptures jaïnes, à même la roche, ainsi que des grottes sculptées. Le raja aimait bien le jaïnisme. 0057.Palais-hindou-de-Man-Mandir---Gwali Nous ferons la visite accompagnés d’un guide, qui nous retracera l’histoire du lieu et son évolution suite à sa prise par les Moghols, et les anglais. S’imaginer le maharaja dans sa chambre, entièrement incrustée de pierres précieuses (elles n’y sont plus!), se faire réveiller en douceur par des danseuses courant le long du corridor entourant la pièce, par le son léger des clochettes qu’elles mettaient autour de leurs chevilles, est magique. Ou encore dans une autre pièce, ornée de tapis et draperies, à contempler ses neuf femmes (je ne parle pas de toutes les concubines aussi!) sur de somptueuses balançoires (à imaginer aussi!) puis se baigner dans la piscine en appelant avec son ingénieux système de téléphone, femmes 1 et 5, quel pied! Bon pour ce qui est des batailles et de sa mort lors de la prise de la citadelle par les Moghols, je ne préfère pas l’imaginer! Pareil lorsque ses 9 femmes furent brûlées vives, après la mort du maharaja, selon la tradition du Sati. A la mort du mari, les femmes hindous se faisaient brûler vives, en même temps que la crémation de celui-ci, de façon plus ou moins consentie, plus poussées par les traditions. Les anglais interdirent cette pratique en 1829, mais il y a quelques années encore, un cas s’est produit…
   Puis, après avoir tenté de manger dans un petit resto ou tout était écrit en hindi deux pauvres minuscules sandwichs, seule chose qui était en photo sur le mur, nous allons voir un mausolée, qui abrite le corps d’un vieux prince afghan, haut conseiller d’Akbar (petit fils de Bapur, fondateur de la dynastie moghole!) et les restes de Tansen, considéré encore aujourd’hui comme le plus grand musicien que l’Inde ait jamais connu. Mais la visite sera vite écourtée, pour ne pas dire annulée par une bande de 4 jeunes, commençant à chercher des embrouilles… Encore et toujours de tristes exemples de la considération des touristes en Inde… Du coup, nous prenons le train plus tôt que prévu pour Agra.

Agra, du 9 au 11 octobre

   Nous voici enfin dans la ville du fameux Taj Mahal, une des sept nouvelles merveilles du monde! Un chef d’œuvre d’architecture et d’une splendeur sans pareil nous attend! Mais pas vendredi. Car il est fermé aux touristes ce jour, et les services de maintenance sont à pied d’œuvre pour des travaux de restauration, ce dernier ayant prit une couleur jaunâtre depuis les années 80, suite à la pollution des usines chimiques et des tanneries environnantes… Et nous avons pu voir les cheminées des usines désaffectées (212 en tout) suite à la décision en 1993 de les délocaliser par la cour suprême, pour ne pas endommager d’avantage le Taj Mahal. Pas bien grave, nous visiterons le Taj Mahal samedi matin, à la première heure, et en attendant, le vendredi sera très chargé par la visite d’autres sites, tout aussi étonnants et époustouflants.    
Et pour faire la visite, nous prenons un rickshaw à la journée, service proposé par notre hôtel, qui s’avère très utile pour Agra. En effet, négocier avec les rickshaws qui vous harcèlent dans la rue relève d’une aptitude hors du commun! Cela, dit, avec l’agressivité et les menaces (ce qui est fort malheureux…) on s’en sort plutôt pas mal. Et oui, quand ces derniers ne triplent pas les prix, ils veulent à tout prix vous emmener dans une boutique où ils sont commissionnés, que l’on achète quelque chose ou non. Ne pas manger près du Taj Mahal non plus d’ailleurs, le gérant de notre très recommandable hôtel nous a mis en garde, de même que notre guide, que certains empoisonnent volontairement les touristes, pour les emmener dans des cliniques privées, faire marcher les assurances, et encore se prendre une commission! Que c’est bon d’être un touriste en Inde… Jusqu’à maintenant c’est quand même le seul pays où nous suivons les indications de notre guide de voyage à la lettre en ce qui concerne le choix des hôtels et restaurants…ça veut tout dire.
   Nous arrivons au mausolée d’Itimad-ud-Daulah (ou « baby Taj » c’est plus facile!), et apprenons au passage que le Taj Mahal n’est en fait qu’un « mausolée ». Nous pensions que c’était un immense palais, et non, c’est une immense tombe! Ici repose le corps du vizir de l’empereur Jahangir, fils d’Akbar, lui-même petit fils du turc Babur, fondateur de la dynastie Moghol, arrivés en Inde au XVIe siècle. Vous arrivez encore à suivre?! Tout ça pour dire qu’après la mort de Jahangir, le prince Shah Jahan prendra le trône et c’est lui qui fera construire le célébrissime Taj Mahal. Et c’est la poétesse persane Nur Jahan, fille du vizir et femme de Jahangir, qui présida la construction de ce mausolée, premier bâtiment moghol entièrement en marbre blanc. C’est en fait le précurseur du Taj Mahal, appelé aussi Baby Taj. Voilà pour situer un peu les monuments, si vous avez à peu près compris0071.Mausolee-de-D-Itimad-Ud-Daulah---Ag!
Passé la splendide porte d’entrée du mausolée, nous découvrons cet édifice de marbre blanc, incrusté de pierres précieuses et semi-précieuses, laissant apparaitre de superbes formes géométriques, dessins et sculptures magnifiquement travaillés. Il est difficile de trouver des mots qui caractérisent la délicatesse des formes et des ornementations.  Ce mausolée laisse imaginer la splendeur du Taj Mahal, mais aussi l’excentricité de ceux qui les ont fait construire, et les richesses que la dynastie moghol possédait. Puis, remis de nos émotions, nous allons visiter le fort rouge, fondé en 1565, siège de 4 générations d’empereurs moghols qui ont régné à Agra, d’Akbar le fondateur, jusqu’à Aurangzeb. Les remparts en pierres rouges, inspirent le respect et la puissance! Nous visiterons quelques palais, et verrons le palais « prison » dans lequel l’empereur Shah Jahan fut enfermé par son fils (pouvoir, pouvoir… Pas de pitié pour la famille!) pendant 8 ans, jusqu’à sa mort, d’où il pouvait contempler le mausolée (Taj Mahal ) de sa femme, morte 35 ans avant lui. Le fort rouge représente bien la puissance de l’empire moghol qui domina presque toute l’Inde et accumula d’inépuisables richesses. 0079.Remparts-du-fort-rouge---Agra.jpg0086.Palais-Khas-Mahal---Fort-rouge-d-Ag














Puis nous finirons la journée par la grande mosquée du vendredi Jama Masjid, sans intérêt particulier, et dans laquelle un « gentil » homme nous accompagnera tout juste une minute pour nous montrer une feuille soi-disant remplie par les touristes, présentant les sommes des 500 roupies données par les visiteurs! On nous prend parfois vraiment pour des abrutis, d’une par les sommes qui sont complètements exagérées et par le nom du pays comme la « Frence » écrite dessus! Pour vous dire à quel point on nous prend vraiment pour des cons! Puis en sortant, on nous réclamera encore des sous pour les chaussures posées à l’entrée. (on rentre en effet pieds nus dans les temples, mausolées, ou mosquées) Je leur réponds que nous avons déjà donné (même si nous l’avons fait à contre cœur vu la manière dont c’est fait) et ils nous demandent combien, comme si la somme donnée devait être du montant qu’ils ont choisi… Je leur réponds un peu énervé et attristé une fois de plus de telles réactions un « trop » pour bien leur faire comprendre leur malhonnêteté. Puis, avant d’achever cette journée quasi superbe, nous visitons un atelier de fabrication de marbre blanc incrusté de pierres, où nous apprenons rapidement le procédé avant de déambuler dans la boutique, intérêts obligent! Nous n’achèterons rien, ne pouvant d’une part être sûrs de la qualité et de la véracité de ce qu’ils vendent, et d’autre part car c’est cher, très cher! Mais il faut reconnaitre que certaines pièces telles que tables, échiquiers, sont d’une pure beauté. Ah, si nous étions riches…
   Nous voici enfin samedi matin, prêts à la visite du Taj Mahal. Sera-t-il a la hauteur de nos espérances? Mais avant que vous le sachiez, évoquons en quelques mots l’histoire de ce monument. Il fut construit entre 1631 et 1653, et chante l’amour (surprenant pour une tombe!) En effet, à la mort de sa femme Mumtaz Mahal, le cœur déchiré, l’empereur Shah Jahan lui promis de construire à sa mémoire un monument qui n’ai pas son pareil au monde. Pari réussi pour le coup! N’ayant aucun architecte dans le royaume à la hauteur du chagrin de l’empereur, ce dernier fit appel à l’architecte perse le plus célèbre et tua sa femme, afin qu’il comprenne sa terrible douleur et puisse concevoir le Taj Mahal. 20 000 artisans venus pour certains du Moyen Orient et même d’Europe travaillèrent 22 ans sans relâche. Voilà pour la légende, bien que certaines études, moins romantiques, privilégient la thèse d’un sultan orgueilleux. Cependant, la si belle légende du Taj Mahal révèle bien l’égoïsme et l’égocentrisme de l’empereur mohgol, ce dernier ayant tué une femme pour assouvir le chagrin de la perte de la sienne… Nous passons la porte principale vers 6h30, et découvrons subitement l’édifice de marbre blanc, entouré de 4 tours et des deux mosquées, symétriquement identiques. Somptueux! 0093.Mausolee-Taj-Mahal---Agra.jpg Mais où est l’eau du bassin courant jusqu’au pied du Taj Mahal, où le reflet de celui-ci lui donne une légèreté et une beauté sans pareille?! Bah, y’en a pas… C’est quand même bien dommage d’avoir l’une des sept merveilles du monde et d’oublier ce détail! En maintenance, parait-il, mais même sur certaines cartes postales c’est en maintenance… Quelle tristesse! Bref, passons ce détail, car le spectacle est quand-même grandiose. Il nous paraissait plus grand dans nos rêves, mais lorsque l’on se rapproche, il en impose quand-même! Les inscriptions du coran courant sur l’édifice rappellent les origines musulmanes de la dynastie moghole. Et plus on se rapproche et plus les yeux découvrent les menus détails des pierres incrustées dans le marbre blanc, et la finesse du travail réalisé. A couper le souffle! La découverte de l’intérieur du mausolée, et de cette pluie de dessins et de fleurs en pierres précieuses et semi-précieuses incrustées est tout simplement magnifique. 0100.Magnifique-travail-du-marbre-a-l-inAvant de quitter le Taj Mahal, nous le contemplerons quelques longues minutes, à en avoir mal au yeux par le soleil qui se reflète dans le marbre blanc! Il était à la hauteur de nos espérances, bien que plus petit que dans notre imagination. Mais bon, pour un mausolée, on peut difficilement faire mieux!
Le reste de la journée sera consacré à rien de spécial: un peu d’internet, discussion avec deux françaises rencontrées, pour partager nos bonnes impressions (ironique) de l’Inde. Bizarre, elles n’ont qu’une envie, quitter au plus vite ce pays car particulièrement marre des rabatteurs et des arnaques…
   Puis nous nous couchons et soudain, peu à peu, des plaques apparaissent sur le corps de Delphine, et elle se retrouve les yeux tout boursoufflés. Je m’inquiète un peu dans la nuit car elles évoluent bien et pense à aller voir un médecin le lendemain matin. Mais elles s’estomperont peu à peu dans la matinée, mais nous annulerons quand même la visite que nous avions prévu ce jour. Delphine, bien fatiguée, et pouvant à peine ouvrir les yeux, se reposera toute la journée et j’en profiterai pour écrire un peu, lire… Mais nous nous demandons bien comment cela à pu arriver. Nous penchons pour une allergie ou une intoxication alimentaire, voire même à un empoisonnement du restaurant de l’hôtel! Ne soyons pas trop paranoïaque! Mais cela reste inexplicable… Peut être une allergie à l’Inde de la part de Delphine! Lol! Car, il faut le dire, ce n’est pas sa tasse de thé, et c’est vrai que l’Inde n’est pas de tout repos… Donc repos ce dimanche, et après tout, c’est dimanche! Puis demain, nous prenons le train de bonne heure pour rejoindre Jaipur, la capitale du Rajasthan.

Jaipur, du 12 au 15 octobre

   Une fois arrivés à Jaipur, le patron de l’hôtel où nous avions réservé une chambre vient nous chercher, et nous découvrons alors le plus bel hôtel de notre voyage en Inde : un établissement quasi neuf (seulement 3 mois qu’il a ouvert ses portes) avec une décoration merveilleuse faite de fleurs et frises au plafond, marbre avec pierres incrustées un peu partout, et mobilier en bois sculpté unique dans chaque pièce. Une vraie réussite, et un endroit où l’on ne peut que se sentir bien. Tellement bien d’ailleurs, que nous y passerons l’après-midi! Petit bémol toutefois, les plaques de boutons de Delphine réapparaissent un peu partout! Son intoxication alimentaire n’est pas encore passée. Nous nous inquiétons tout de même et décidons le lendemain matin de faire un tour à l’hôpital. Comme ça, on aura vu aussi les centres hospitaliers d’Inde! Et pour tout vous dire, c’est pas fameux, fameux… Odeurs de pisses bien présentes et état des lieux digne d’un hôpital! Je suis ironique bien sûr, nous y retrouvons les mêmes tas de poubelles qu‘à l’extérieur! Mieux vaut pour nous ne pas trop tomber malade… Nous atterrissons au service dermatologique, celui des lépreux! Quelques longues minutes d’attente à se demander ce que l’on peut bien faire ici, et Delphine ressort avec une ordonnance et une consultation qui aura duré tout juste 10 secondes! En gros, ça peut venir de n’importe quoi (nourriture, allergie, d’avoir touché quelque chose…) Juste un regard hyper rapide, sur 2 boutons, devant la foule qui patiente devant la porte ouverte et le tour est joué… Nous achetons les médicaments, pour un traitement théorique de 7 jours, mais ell0117.Charmeur-de-serpent---Jaipur.jpge l’arrêtera 2 jours après, car plus de traces de cette mauvaise expérience, et pas très envie de continuer à prendre des médicaments que nous ne connaissons pas… Nous quittons donc l’hôpital, après y avoir perdu la matinée. Pour ça, on n’est pas dépaysé! Puis, nous nous rendons au City Palace, là où le maharaja actuel vit, avec sa famille. Nous ne pouvons pas tout visiter, mais ce qui est ouvert au public est déjà très intéressant. Nous ferons toute la visite l’audio guide sur les oreilles, à tenter de retenir les histoires et les noms compliqués des maharajas qui se succédèrent depuis la création de la ville et du palais au début du XVIIIème siècle. Juste avant d’entrer, nous 0121.Cour-interieure-au-City-palais---Jatombons sur un charmeur de serpent! Bien drôle!  Pour le palais, rien de très spectaculaire, sauf peut-être la salle des audiences au plafond peint en or avec de magnifiques motifs de fleurs et autres, et le lustre central qui pend, massif et impressionnant. Les portes peintes aux couleurs des 4 saisons dans la cour intérieure sont surprenantes et d’une très belle finesse.
Nous avons aussi pu apprécier, pour ainsi dire, deux magnifiques jarres en argent massif de 345 kg pièce et d’une contenance de 4091 litres chacune, fabriquées en 2 ans pour les ablutions du maharaja du début du 20ème siècle, lors de son déplacement en Angleterre. Et oui, il lui fallait l’eau du Gange sacré pour être pur! Record mondial quand même pour ces ouvrages!
Puis nous déambulerons dans les ruelles du vieux Jaipur, la ville rose, car toutes les façades ont été peintes en rose lors d’une occasion. Et nous craquerons pour un peu d’artisanat… Bah oui, c’est tellement beau! Juste une petite photo des ruelles aux 1001 couleurs. 0123.Dans-une-des-ruelles-du-vieux-Jaipu Et le soir, un cinéma, pour voir un fameux film de Bollywood! Quand je dis fameux, c’est juste l’ambiance et le divertissement du film, car on ne peut pas dire que le cinéma bollywoodien soit fameux en soit! Et nous voilà partis pour 3 heures de film mièvre, avec une histoire à l’eau de rose qui ne nécessite même pas la pratique de l’Hindi pour la suivre! Et la salle s’anime à chaque gros plan des femmes pin-up filmées à la manière d’ « alerte à Malibu » avec des ralentis gigantesques! Monumental, à mourir de rire! Et des sifflements fusent de toute part, mais attention, jamais de bisous sur la bouche! Et puis au bout de 20 minutes, le film part dans des chants et danses endiablées, durant plusieurs minutes avant que tout rentre dans l’ordre, et rebelote 20 minutes plus tard! Une espèce de comédie musicale à la sauce indienne, pleine de couleurs et de valeurs religieuses, familiales, montrant une Inde complètement en dehors de la réalité (c‘est-à-dire propre, et tout le monde il est beau et gentil), le tout sur un fond de réconciliation indo-pakistanaise par le biais d’un match de criquet, où par moment on se croirait d’ailleurs dans le stade! Bien divertissant en tout cas, 3 heures qui nous aurons plongé dans un autre univers cinématographique!
   Le lendemain, nous visiterons l’observatoire astronomique datant du 17ème siècle, réalisé par un maharaja fou d’astronomie! Et il faut voir ça, tous ces instruments ressemblant à des sculptures abstraites, et le cadran solaire le plus précis du monde, et peut-être le plus grand d’ailleurs… On a l’impression d’être dans une galerie d’art moderne à ciel ouvert! Pour les explications en anglais des divers instruments, on a vite laissé tombé! Après cette visite inattendue (on ne pensait pas voir des pseudos sculptures en pierres et marbres) nous nous rendons au palais des vents, un palais construit pour les femmes du harem du maharaja. Ah, que ce devait être bon d’être un maharaja, parole d’homme! Une espèce de pièce montée sculptée, pour que les femmes soient au frais et puissent obse0129.Chambre-d-hiver-avec-miroirs-Palaisrver la rue sans être vues. Par contre, être une femme du harem, ça devait être chiant… Surtout une concubine du maharaja Sawai Madho Singh I, 2 mètres pour 250 kg!
   Avant de partir pour Udaipur, nous visiterons le palais d’Amber (on n’arrête pas!) à 10 km, capitale de nombreuses dynasties. Un palais perché sur une colline (original non?!) où court tout autour sur plusieurs kilomètres une muraille. On retrouve ici un peu de la grande muraille de Chine, avec ces remparts qui épousent les collines alentours. Pour le palais, nous découvrirons d’autres chefs d’œuvre de décoration mêlant marbre blanc, miroir, sculptures, pierres, et jardins aux formes géométriques perses. Sur la route, nous voyons à nouveau quelques éléphants et dromadaires utilisés pour les touristes. Au passage, les propriétaires des dromadaires leurs rasent les poils pour y dessiner des formes géométriques, et les peignent! Pauvres bêtes… Mais ils sont bien beau comme ça!
Le soir venu, nous quittons avec regret notre bel hôtel pour prendre un bus de nuit pour Udaipur.

Udaipur, du 16 au 17 octobre

   Nous avons pris un bus couchette avec clim pour avoir tout le confort. Pour la couchette, heureuse surprise, ce sont carrément des compartiments d’1m80 de long, sur 1m20 de large et 80 cm de hauteur! Pour les claustrophobes, c’est pas top, mais nous pensons alors que la nuit sera bonne… Mais essayez de dormir dans un frigo secoué pendant 10 heures! Quelle nuit! La clim à -5°C, à être brassés à un point tel que l’on décollait complètement du lit. J’ai même réussi à taper ma tête sur la corbeille, située à 40 cm de la couchette! La route… goudronnée s’il vous plait, mais ornée tout le long de trous et de dos d’âne assez méchants! Le pire transport depuis le début du voyage… Même sur les pistes de Bolivie non goudronnées, c’était plus confortable et on était moins brassés! Pour ceux qui vont dans la région, prenez le train. Un peu plus long, mais au moins, vous êtes sûr de dormir un peu… Vous n’aurez pas tous les dos d’âne et trous de merde tout le long de la route… Enfin, s’il y a une route, car parfois, on se demande bien!
   Arrivés à Udaipur dans un état que l’on peut difficilement décrire (si vous voulez le savoir, faites l’expérience du frigo!) on enchaine sur deux heures de taxi pour rejoindre la forteresse de Kumbhalagarh. Le deuxième plus grand ouvrage militaire du Rajasthan, au milieu de collines semi désertiques, avec des remparts de 12 km de long et une enceinte de 36 km qui entoure toutes les collines environnantes. 0155.Forteresse-de-Kumbhalgarh.jpgTout ça pour protéger maintenant un petit village d’agriculteurs avec seulement quelques maisons! Même le temple d’à côté parait plus grand que le village. Mais le passage des trois portes en montant jusqu’au sommet et tous les remparts sont impressionnants. Ca devait être imprenable à l’époque. Et da0159.Chauve-souris-a-la-forteresse-de-Kuns la forteresse, nous tomberons sur une pièce inondée de chauve-souris et dont le sol était jonché de crottes de ces bêbêtes! On ne sait pas combien elles étaient, mais quelques milliers ne seraient pas de trop! Puis à nouveau 1 heure de taxi pour rejoindre le temple jaïn de Ranakpur. Mais se farcir tout ces transports vaut le coup. Le temple est spectaculaire. Un enchevêtrement de sculptures somptueuses, avec quelques 1440 colonnes dans l’édifice, où la lumière pénètre par petite dose et donne tout le relief à l’ouvrage. Et sur les 1444 colonnes exactement (on ne les a pas comptées, le guide l’a fait pour nous!) une seule est tordue, et volontairement, car seul Dieu est parfait, pas l’homme. Un havre de paix, de fraicheur, où les yeux courent sans cesse sur les sculptures, et les dômes ciselés magnifiquement. 0161.Plafond-en-dome-sculpte-au-temple-j
Puis retour en fin d’après midi à Udaipur, avec encore 2 heures de taxi, on n’en peut plus… Sur la route, nous croiserons un peu la vie rurale d’Inde, avec les femmes portant de la paille sur la tête, quelques villages, troupeaux de chèvres et de buffles… Puis nous finirons sur une 2 fois 2 voies, à 90 km/h, ce qui fait plutôt peur. Pas tellement la vitesse, mais nous croisons des gens sur les bas côtés, sur le terre plein central, et les vaches traversent n’importe quand, comme les chiens errants, jusqu’à la petite vieille qu’on a failli écraser au passage! Enfin, pleins de choses qui n’ont rien à faire sur une voie rapide. On vous épargnera la description de ceux qui roulent à contre sens, ou font demi tour sur la voie! 0139.Boite-a-sardine-Tata-indienne---Uda
Le soir, avant de sombrer dans un sommeil profond, nous assisterons à un spectacle de danses, de chants et de marionnettes du Rajasthan vraiment très frais et sympa. Il se terminera avec une hindoue dansant avec 9 pots empilés sur sa tête, du vrai délire!
   Pour notre avant dernier jour tranquille en Inde, car à Udaipur, c’est plutôt paisible, Delphine se laissera tenter par une robe sur mesure (superbe au passage) et quelques vêtements pas cher, bien que nous ayons payé plus du double du tarif indien! Et la visite également du palais, qui nous aur0145.Spectacle-de-chants-et-danses---Udaa plutôt blasés. Ils ont fait l’effort de rénover de superbes panneaux dessinant des paons avec une multitude de miroirs, verres colorés et mosaïques qu’ils ont enfermé derrière une vitrine de verre faite de récup, un vrai désastre… C’est vraiment dommage, un tel travail si peu mis en valeur… Et en plus, il y a un garde pour surveiller, qui ne sert à rien puisque tout est planqué derrière des vitrines immondes.
Et le soir venu, nous retrouvons notre bus couchette pour retourner à Udaipur. Mais cette fois, le frigo sera éteint, nous avons pris sans air conditionné. Mais cela n’empêchera pas de faire une nuit blanche… Quand je dis blanche, c’est vraiment toute la nuit, même pas 5 minutes de répit pour au moins essayer de s’endormir… Et nous arrivons une fois de plus décalqués à Jaipur pour prendre l’avion à destination de Mumbai, où notre prochain vol a lieu le 19 octobre au matin pour notre nouvelle destination : l’Ile Maurice et l’île de la Réunion. Enfffiinnnnn!! Quelle hâte! Histoire de se reposer quelques jours sur des plages de sable fin, après l’épuisant et usant voyage en Inde.

Ce qui nous a le plus plu en Inde:
  • Redécouvrir des métiers et des savoir-faire qui n’existent plus chez nous. On en avait déjà vus avant, dans d’autres pays, mais ça foisonne de toute part en Inde! Barbier à même la rue, couturières avec des machines à pieds, un homme qui repasse avec un fer à braises, tailleur de pierres accroupi sous des bâches, marchands ambulants avec des roulottes plateaux, en allant jusqu’au charmeur de serpents…!
  • L’animation surréaliste des rues et ruelles des vieilles villes : il y a tellement de choses à voir, de toutes parts, sans oublier de garder un œil sur la route, question de survie oblige!
  • Des mausolées d’une pureté et d’une beauté architecturale à ne plus trouver ses mots, à l’image du Taj Mahal!
  • Faire des virées extraordinaires en rickshaw motorisé, dans des slaloms endiablés, aux milieux de tous les moyens de transports inimaginables rencontrés! Dromadaires, éléphants, charrettes avec buffles…
  • La cuisine indienne et l’utilisation de toutes ces épices au goût si particulier et bon.
  • Tenter de nouveau, comme au Népal, de comprendre l’hindouisme… mais franchement impossible! Si déjà vous connaissez la « trilogie hindoue », leurs femmes, enfants (avec des légendes tellement incongrues) et leurs innombrables avatars, vous aurez fait un grand pas dans l’hindouisme! Pour les histoires, juste une pour le route : Vishnou, et sa femme Laksmi, firent l’amour en journée sur une montagne, et un troisième œil au passage apparu au milieu du front de Vishnou (ce devait peut-être pour mieux « mater » sa femme! Lol!). Cette sulfureuse union donna naissance à un enfant, qui se fit tuer plus tard par un autre dieu. Un vrai feuilleton à la « feu de l’amour »! Et depuis ce jour, Vishnou décréta qu’il ne fallait plus faire l’amour la journée, car cela donnait naissance à des démons! Donc, maintenant, vous êtes au courant. Alors, attention! Cependant, nous espérons ne pas avoir déformé la légende! Mais, sinon, ce n’est pas bien grave, cela fera une version de plus!
  • De voir une famille complète (petite famille de 5 personnes!) ou 5 copains sur un scooter 125 cm3. Vous qui trouvez le prix des voitures trop cher, adoptez donc le scooter indien : un scooter 125 par famille! Et vous verrez alors les belles économies que vous ferez!
  • De passer 3 heures au cinéma devant un film mièvre de Bollywood! Un moment extraordinaire, entre l’animation de la salle, et l’animation du film avec les danses et chants qui surviennent au milieu de nulle part avant que l’intrigue à l’eau de rose, qui ne nécessite pas de comprendre l’Hindi pour comprendre le film, reprenne!
  • Voir des hommes se tenir le doigt ou la main (comme un couple le ferait chez nous!) en signe d’affection, alors que les couples indiens ne montrent aucune, mais alors aucune marque d’affection en lieu public, ou alors quelques rares jeunes.
Ce qui nous a le moins plu en Inde:
  • Un pays poubelle. Certains diront que nous exagérons dans nos propos, mais quand vous voyez tout au long de votre séjour en Inde des gens jeter tout et n’importe quoi par les fenêtres des bus, des trains ou autre, ou encore des indiens pisser de partout dans les rues à juste quelques mètres de toilettes publiques, ou encore (on en a des exemples, ils ne manquent pas!) vous gardez précieusement votre bouteille en plastique et demandez au commerçant où vous en achetez une nouvelle de bien vouloir la jeter (car pas de poubelles publiques, à proprement parler, puisque l’Inde est une poubelle!) il vous répond de la balancer dans la rue, autant de choses qui justifient  nos dires. Ah, nous oublions aussi : quand vous louez une chambre, et que quelqu’un dort dedans, et qu’ils s’en foutent que les draps ne soient pas changés (s’ils les changent un jour dans certains hôtels!)… Nous arrêtons là nos mauvaises impressions, car ils ne sont pas tous comme cela, et heureusement!
  • Ne pas être plus de 5 minutes tranquilles sans être harcelés par quelqu’un, qui en fait ne pense qu’à vous racketter des sous ou vous arnaquer. Et pourtant, nous n’avons pas fait que les places les plus touristiques de l’Inde… Exemple de discours typique en anglais (valable aussi en espagnol et en français!) Bonjour, comment ça va? D’où tu viens? Ah j’ai des amis en France, à Paris, Lyon… Qu’est que fais tu comme travail? Ah… (ça veut dire: il a plein de pognons donc je peux l’arnaquer), c’est la première fois que tu viens en Inde? Ca fait longtemps que tu es là? Ces deux questions permettent de savoir si tu es une proie facile ou non. Même notre guide de voyage recommande de dire que ça fait plusieurs fois qu’on vient en Inde et que ça fait un long moment que nous y sommes. Tiens aussi, des enfants d’une dizaine d’années, qui n’ont besoin de rien, et qui vous disent « 100 roupies » (une somme exorbitante pour eux d’ailleurs!) sans même vous dire bonjour ou quoique ce soit d’autre! C’est vous dire la bonne approche que les indiens ont du tourisme et qui découragent au passage beaucoup d’étrangers à venir en Inde. Ce ne sont en effet pas des vacances reposantes l’Inde! Les honnêtes gens dans le métier sont malheureusement trop rares… Et après ça, il devient très difficile de faire confiance aux indiens, ce qui est bien dommage…
  • Que touriste est synonyme de pigeon… pourtant, on a des bonnes têtes! Payer, payer, payer… l’entrée du site (normal), puis pour aller aux toilettes, puis pour les chaussures qu’il faut laisser à l’entrée des temples, puis, puis… C’est pas pour le prix que cela représente, mais plutôt pour le principe, on en a marre de payer pour tout et n’importe quoi!
  • Qu’après déjà une rude négociation très pénible, les rickshaws réclament encore après la course… Une fois que tout le monde est d’accord, on n’a pas à revenir dessus…
  • La lenteur des transports: sympa de temps en temps, mais à la longue, l’exotisme de la lenteur devient vite lassant et fatiguant, surtout quand on sort des grandes lignes ferroviaires…ou que l’on voyage en classe poulailler! (la dernière classe en train!)
  • Ne pas pouvoir se tenir la main ou montrer quelques signes d’affection, snif snif! Se faire la bise est considéré comme un acte sexuel!! Ils exagèrent quand même ces indiens! Par contre, des pin-up quasi nues dans les films et clips, ça il n’y a pas de soucis. Un certain décalage un peu incompréhensible.
   L’inde est vraiment un pays aux 1001 contradictions! C’est le fameux pays des 1001 nuits, mais le tout sur un fond de 1001 poubelles dans lesquelles broutent 1001 vaches sacrées! Il s’en dégage alors 1001 odeurs, au milieu de la joyeuse anarchie des 1001 moyens de transports (du dromadaire, en passant par le rickshaw…). Mais se balader dans un bazar aux 1001 couleurs, où se côtoie 1001 personnes différentes, et découvrir les 1001 senteurs des encens et des épices, qu’ils savent cuisiner et vous laissent alors au palais 1001 saveurs, de la plus raffinée à la plus piquante, contribue aux 1001 joies que l’Inde procure. Enfin, le plus triste reste peut-être les 1001 arnaques, toujours plus ingénieuses les unes que les autres, et auxquelles se font avoir malheureusement 1001 naïfs touristes… Et pour finir, pour 1001 raisons qui serait trop long d’écrire (religion, manque de volonté collective pour l’environnement par exemple…) voir 1001 misères différentes dans 1001 lieux tout aussi différents (gares ferroviaires, le long des rues…), attenant aux 1001 richesses de ces immenses palais, est un des 1001 visages de cette Inde contemporaine.

   Une chose est sûr aussi, c’est que l’Inde se punit elle-même vis-à-vis du tourisme par le comportement que les gens ont face aux touristes… Nous aurions tellement aimé acheter plus, à la vue de tout cet artisanat merveilleux, allant des saris et tissus les plus fins, en passant par les pierres précieuses, les sculptures en bois et métaux , mais en sachant toutes les arnaques qu’il y a, de ne pas savoir le prix réel des choses (car certain demandent jusqu’à 50 fois le prix!), ni la qualité exacte de ce que l’on veut nous vendre, nous avons préféré freiner nos dépenses, et c’est bien dommage. Si tout était plus « clean », les touristes viendraient certainement plus nombreux et dépenseraient beaucoup, mais vraiment beaucoup plus, à notre humble avis.
   Nous aurons eu une impression mitigée sur l’Inde, à la fois magique et à la fois horripilante.

   Pour l’écriture de ce carnet de route, j’aurai été très inspiré, et Delphine aura beaucoup contribué à corriger mes fautes d’orthographe monumentales! Voici quelques belles perles :
Casse la tienne ! Traduction : qu’à cela ne tienne!
Qui ne serre à rien ! Du verbe serrer!

   Bien d’autres encore dont nous ne nous souvenons plus, mais sur lesquelles nous avons encore bien rigolé!

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