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3 octobre 2009 6 03 /10 /octobre /2009 17:57
CHAPITRE 17 - Le Népal

Kathmandu, du 6 au 8 septembre

   Nous atterrissons vers 21h30, sous une légère pluie. L’aéroport, qui ressemble plutôt à un aérodrome réhabilité est plutôt austère et pas très propre. Du moins, pas de jolie moquette, ou encore carrelage effet marbre où l’on peut se voir dedans. Il y a juste 3 avions sur la piste et quelques personnes pour régler la douane et les visas. Ce sera peut-être le plus petit aéroport international de notre périple! Mais bon, au moins, on ne met pas 30 min, quinze escalators et un métro pour passer d’un terminal à l’autre!
   Puis nous rejoignons la personne de l’hôtel qui est venue nous chercher. Nous avons préféré réserver quelques jours auparavant une chambre sur internet, arrivant très tard à Kathmandu. Nous avons eu la chance que l’hôtel nous propose ce service. Sinon, nous aurions été happés par une horde de taxis et de porteurs et nous aurions eu du mal à nous en sortir! L’office de tourisme de l’aéroport nous a même mis en garde contre la sortie « périlleuse et dangereuse » de l’aéroport! Un peu exagéré, il voulait simplement que nous réservions un hôtel avec lui. Cependant, des porteurs voulant absolument prendre nos sacs nous ont accompagnés jusqu’au coffre de la voiture et nous avons du être fermes pour leur dire non.
   Sur les six kilomètres qui séparent l’aéroport du centre ville, nous avons appris que l’on conduisait à gauche au Népal. Enfin, dirons nous qu’il n’y a pas de règles précises, n’ayant pas de code de la route. Ce qui abouti à une anarchie un peu totale! En chemin, nous croisons quelques vaches au milieu de la chaussée, en train de « brouter » dans les tas d’ordures présent sur la route et les abords! Elles sont sacrées au Népal, et il faut éviter de les tuer, car ceci peut nous entrainer en prison, au même titre que tuer un homme! Les népalais ne mangent donc pas de vaches!

   Le lendemain m
atin, nous profitons d’un petit déjeuner au calme à l’hôtel, avant d’arpenter les rues et ruelles de Kathmandu. Que dire pour nos premières impressions dans cette ville; pour les non initiés, c’est mieux d’y aller à petites doses! Nous avons déjà un peu d’expérience depuis le début de notre voyage, et cela nous est bien utile, et encore! Pour l’orientation, il faut être plutôt patient et apprendre à ne pas oublier où l’on est sur la carte! Pas de nom de rues, ou du moins ils sont bien cachés ou pas lisibles pour nous! Juste quelques plaquettes sur les grands axes, mais quand vous sillonnez les ruelles du quartier « Thamel » où ça part dans tout les sens, ça ne vous aide pas! Marcher dans ces ruelles où règnent l’anarchie entre piétons, vélos, rickshaws, motos, taxis, tuc tuc, porteurs en tout genre, marchands ambulants, est une expérience unique en soit! Mais ça devient vite stressant quand on est obligé sans cesse de regarder de tous les côtés pour éviter de se faire écraser par tout ce qui roule ou qui marche! Sans oublier la cacophonie des klaxons en tout genre, le pire que nous ayons vu jusqu’à maintenant! Quand on dit klaxon en tout genre, voici un bel exemple en photo, d’un klaxon artisanal fait d’une bouteille en plastique!  

Et les odeurs d’encens qui se mélangent avec d’autres odeurs moins agréables, les couleurs des femmes hindous avec leur sari, les étales de fruits et légumes un peu partout en ville, les petits temples et places très animées ainsi que « l’anarchie » des constructions font de Kathmandu un spectacle permanent pour les yeux, les oreilles, et le nez! Mais nous voyons également beaucoup de pauvreté, avec la présence d’enfants demandant quelques roupies et de mendiants souvent trépanés… L’Inde est pire, paraît-il, et nous le verrons certainement plus tard… La première journée à Kathmandu s’achève avec beaucoup d’images en tête, mais aussi un mal de tête! La pollution sonore et la pollution tout court font partie de la ville.
   Le deuxième jour, nous entreprenons de faire notre visa pour l’Inde à l’ambassade, car cela prend apparemment une semaine. Pour quelques infos, nous y sommes allés en matinée (demande de visa de 9h à 12h), avons rempli un telex que l’ambassade envoie en France pour vérifier que le passeport a
ppartient bien à la bonne personne (300 roupies népalaises pour le telex, soit moins de 3 euros). L’ambassade nous a donné un papier à remplir et nous devons revenir 6 jours après le matin pour déposer le dossier, payer les 3050 roupies népalaises nécessaires (pour un visa de 15 jours, c’est 1500 roupies et 3050 pour un visa de 6 mois) et revenir l’après-midi même chercher les visas. Quel parcourt du combattant! Nous devons du coup changer nos plans, car nous n’avons ni le temps de faire un trek, ni le safari qui nous intéresse en 6 jours de délai. Du coup, demain, nous irons dans une autre petite ville de la vallée de Kathmandu. Nous déjeunons avec un couple de français que nous avons rencontré à l’ambassade indienne, qui commence tout juste leur voyage en Asie du sud de 11 mois, et nous passerons l’après-midi avec eux au temple Swayambunath.  Très bonne après-midi, avec un temple où les singes résident, des moulins à prières, des moines tournants autour du stupa central (monument commémoratif en forme de dôme, autour duquel il faut toujours tourner dans les sens des aiguilles d‘une montre, afin d’avoir le stupa toujours du coté de la main droite) et des personnes faisant des offrandes en tout genre. Nous avons également une superbe vue sur Kathmandu et les alentours. Dommage que le temps soit un peu couvert…

Bhaktapur, du 9 au 12 septembre

   Le lendemain nous nous dirigeons en mini bus vers Bhaktapur, à 12 km d’ici, nous mettrons plus d’une heure et demie! Eh oui, c’est comme ça ici, entre la circulation très dense, le mauvais état de la route (à cause de la mousson, les routes lorsqu’elles sont goudronnées sont en très mauvais état, et quand il n’y a pas de goudron on trouve un grosse boue épaisse!), et les arrêts fréquents, il ne faut pas être pressés! Enfin nous avons quand même hâte d’y arriver et de quitter cette pollution et ce bruit. Dans notre guide (qui date de quelques années, économies oblige lol!), ils décrivent Bhaktapur comme étant un refuge à cette folie de Kathmandu, et nous voulons vérifier si c’est toujours le cas, on l’espère, nous avons besoin d’un peu plus de calme. Ca y est, nous arrivons, passons l’entrée payante du centre ville qui est classé au patrimoine mondial, et nous comprendrons vite pourquoi. Au fur et à mesure que nous avançons, nous avons l’impression d’être de plus en plus dans une ville médiévale, telle que la décrivait notre guide. Nous ne serons pas déçus par la suite. Nous comprenons vivement que le site soit payant, c’est un des rares endroits au monde qui utilise cet argent pour rénover ses vieilles maisons et temples, afin de garder toute son authenticité et son charme. Nous trouvons un petit hôtel sympa pas très loin d’une des places principales, qui aura l’avantage de nous aider à ne pas perdre une goutte de ce qu’il se passe dans la rue, tout en étant assez au calme (nous n’entendrons pas les cloches sonner tous les matins à 5h00 entre autres!). Nous voulions rester 2 jours, finalement 4 jours sont passés sans que nous nous en rendions compte. Comment décrire cette ville… c’est assez difficile, le mieux c’est de s’y rendre! Nous allons quand même tenter de vous donner nos impressions, mais il va falloir vous imaginer sur place, pour vous rendre compte de l’ambiance, des coutumes, des gens, et tout ce qui nous entoure. Voici une petite photo pour vous donner une idée:

Lors de notre balade découverte de la bourgade du premier jour, nous rencontrons Om, le chef de la police de la ville. Il parle le français, qu’il a appris aux Philippines où il avait été envoyé quelques mois il y a quelques années. Du coup, il a sauté sur l’occasion lorsqu’il a dû nous entendre parler quand nous sommes passés à coté de son bureau. Il fait partie d’une école de français, la seule dans la ville, créée il y a quelques temps afin d’éviter aux étudiants d’aller à Kathmandu pour prendre des cours, et de plus les cours sont plus accessibles car beaucoup moins chers. Il nous fait visiter son école, puis nous présente à un de ses amis qui travaille dans l’école de peinture adjacente. Nous aurons de belles explications concernant les Tangkhas et les Mandala, peintures que nous croyions d’origine tibétaine, mais en réalité ce sont les tibétains qui on copié l’art des Newari (une des communauté du Népal) de Bhaktapur. Nous leur promettons de venir les voir le lendemain à 7h30 à leur école.
De toute façon nous comptons nous lever tôt, vers 5h00, pour voir les sacrifices de buffles faits sur les places principales, afin de faire offrande de leur sang au dieu Bhairav, pour apaiser sa colère. Nous passons l’après midi avec Flavien, que nous avons rencontré la veille dans son hôtel, dernier lieu possible pour diner (à 20h!), car ici ils vivent avec le soleil.  Il est au Népal depuis plusieurs mois, et depuis 2 mois à Bhaktapur, où il donne des cours de français à l’école de Om. Il sera notre guide dans cette ville, nous apprenons beaucoup de choses avec lui, il s’y connait vraiment très bien sur la culture népalaise, une chance pour nous.

   Le jour suivant, nous prenons un petit déjeuner typique népalais avec Om et un de ses amis, Mickael (prénom traduit en français) professeur de français. Pour 4 personnes, nous en avons eu pour moins de 0,70 €, et c’était très bon. Pains népalais, thé népalais (thé au lait, sucré), et haricots. Nous allons nous faire aux habitudes népalaises pour nos prochains petits déjeuners. Aujourd’hui, nous aurons Mickael comme guide, avec lequel nous allons apprendre pas mal de choses aussi. Au Népal, c’est un peu compliqué au niveau religion. Les hindouistes sont la religion principale, puis les bouddhistes, viennent ensuite un peu de chrétiens et de musulmans. Tous vivent ensemble sans le moindre soucis.
   Quand à l’atmosphère même de ce lieu, c’est assez incroyable. Nous avons l’impression d’être plongé dans un autre siècle! Seuls les fils électriques éparpillés de manière chaotique et l
es véhicules nous rappellent encore que nous sommes bel et bien au 21ème siècle! Et encore, les tracteurs qui sillonnent cette bourgade moyenâgeuse ne sont pas de notre ère!  Le mieux, pour s’imprégner de cette atmosphère hors du commun est de se perdre dans les ruelles et de découvrir des scènes de vie d’un autre temps. Les maïs pendent aux toits des maisons, avec ça et là quelques piments, et aux coins des ruelles des hommes âgés (en tenue traditionnelle bien sûr!) font une partie d’échec ou de « tigres et chèvres », pendant que les femmes s’affairent à tricoter, filer la laine, ou encore trier les grains sur de grandes bâches, quand elles ne sont pas en train de faire la lessive. Un homme fume une espèce de « chicha », au milieu de quelques étales de fruits et légumes, pendant que d’autres hindous font des offrandes devant le temple, et quelques poules et canards traversent la ruelle à la recherche de graines… Des scènes de vie à profusion, dans une époque qui n’est plus la notre.  Nous pourrions rester des jours entiers, à errer dans ce dédale de ruelles et de cours intérieures et découvrir à chaque fois de nouvelles choses! Les dieux hindous comme « Ganesh »côtoient bouddha et inversement, la religion est le pilier de Bhaktapur et la vie s’organise en fonction des sacrifices, offrandes et autres rites religieux, le tout dans une anarchie médiévale! Le soir, nous avons même pu assister au récit d’un brahmane (homme religieux le plus important) autour duquel la population se réunit sur des paillasses. Nous avons eu que des moments inoubliables dans cette bourgade paysanne, tout droit sortie d’un conte, à l’image de la plus belle maison de la ville :

   Avant de quitter avec regret Bhaktapur, nous avons fait une petite balade dans la vallée de Kathmandu, tôt le matin, en croisant le long des rues des bouts de buffles entrain d’être découpé (buffles qui avaient été sacrifiés le matin même pour les  dieux) dans des conditions d’hygiène qui vous font devenir végétarien! Une balade de quelques heures à travers les rizières, et petits villages pittoresques (maison en terre et toit de chaume), où la population se lavent encore à la fontaine du village, au milieu des chèvres, poules… Le mieux, là encore, est de venir pour voir de ses propres yeux, magnifique! Voici juste un tout petit échantillon en image.

Retour à Kathmandu du 13 au 14 septembre

   Nous retournons à Kathmandu dimanche, en fin de matinée, un peu plus rapidement : seulement une heure! Puis sieste à notre hôtel, où nous rencontrerons le soir un autre couple de français. En ce moment on n’arrête pas de croiser du monde! Nous mangerons un morceau avec eux demain soir, après avoir récupéré nos visas indiens.
   La journée du lende
main n’a rien de passionnant… Bloqués une matinée la semaine dernière, aujourd’hui une nouvelle matinée pour déposer le dossier et un retour à l’ambassade d’Inde de nouveau l’après-midi pour récupérer les visas. Soit deux matins et un retour, ce qui n’est pas mal pour un petit bout de papier sur un passeport. Et au passage, ils nous font patienter une fois un matin pour l’envoi d’un télex en France afin de vérifier les passeports, et ils accepterons de nous faire un visa de 3 mois, double entrée, sans avoir la réponse du télex une semaine plus tard! Nous pensons qu’ils n’ont en fait pas envoyé le télex, et qu’ils l’auraient envoyé seulement si nous avions insisté pour le visa de 6 mois. Ils ont du prendre nos 600 roupies d’envoi de telex pour leur argent de poche! Heureusement que ce ne sont que quelques euros… Entre temps, nous avons quand-même déambulé dans les rues de Kathmandu. Nous sommes tombés à priori sur la plus belle place de la ville, avec des dizaines de Chaityas (petits stupas) entourant un grand stupa (monument bouddhique en forme de dôme), c’est la place Katheshimbu.
Nous pouvons voir ici aussi le mélange des cu
ltures hindou et bouddhiste avec un lingam, emblème phallique symbolisant Shiva, dieu hindou surmonté de bouddha, comme le montre la photo. C’est vraiment le bordel, pour ainsi dire, à tous les niveaux! Sympa de voir aussi un bois au coin d’une rue, planté de centaine de clous, qui est en fait dédié au dieu des maux de dents. On plante un clou pour enlever la douleur!
   Puis le soir, après le parcours du combattant des visas indiens, nous mangeons avec les français et des amis népalais à eux, où nous discutons bien. Soirée vraiment cool avant la pénible journée de transport qui nous attend pour aller de Katmandu à Pokhara.

Pokhara et trek du 15 au 24 septembre

   Une journée de perdue, donc, pour rejoindre Pokhara, qui n’est pourtant qu’à quelques 200 km de Kathmandu! 9 heures de bus, avec pauses petit-déj et déjeuner compris! Nous avons pu apprécier le long de la route quelques camions couchés au bas du précipice dans les rivières ou encore un bus pris dans des branchages 10 mètres en contre bas, certainement une chance pour ses passagers qui n’ont pas atterri 300 m plus bas dans la rivière! Ca avait l’air récent, peut-être datant de tout juste quelques jours, de quoi donner un peu froid dans le dos. Mais ça arrive fréquemment au Népal.
   Nous arrivons à Pokhara, les français rencontrés l’avant-veille nous avaient prévenus que nous serions assaillis par une horde de taxi dès la sortie du bus. Nous ne nous laissons pas faire, d’autant plus que nous voulons aller au bord du lac qui se trouve à environ 15 minutes à pied. Apparemment c’est une stratégie des hôtels pour que les taxis nous laissent chez eux.  Nous rencontrons en route un autre couple de français qui ont débuté leur tour du monde il y a quelques mois. Nous trouvons un hôtel pour moins de 2 euros, chambre avec salle de bain, assez sympa.
   Le lendemain, nous allons chercher nos permis de trek, que nous payons 2000 roupies, soit environ 20 euros par personne. Nous rencontrons encore un autre couple de français faisant un tour du monde, décidément le Népal est vraiment la plaque tournante des tourdumondistes!  Fini le temps où ceux qui se lançaient dans un tour du monde étaient seuls au monde! C’est sympa, ça permet d’échanger des impressions, des itinéraires… Puis nous faisons quelques petites courses pour le trek que nous débuterons demain matin (papier toilette, mouchoirs et  quelques gâteaux). Nous avons décidé de faire une boucle sur 7 jours, ou peut-être 10 jours si nous sommes en forme pour aller au camp de base de l’Annapurna, on verra bien.
   Il est 6h00, nous nous sommes débarrassés d’un de nos sac resté à l’hôtel, et nous prenons un taxi pour nous mener à l’arrêt de bus. Peu d’attente, le bus arrive vite. Nous commençons à monter, puis d’un coup on nous dit qu’il faut monter sur le toit, car plus de place à l’intérieur, c’est une blague?! Et non, on finira bien sur le toit, bien qu’ensuite nous verrons plusieurs personnes monter à l’intérieur, mais pas grave, nous aurons un superbe panorama tout au long du trajet. Nous avons de la chance, le ciel est assez bien dégagé et nous avons une superbe vue sur le Machhapuchhre enneigé (non, on ne s’est pas trompé dans l’orthographe!). Nous avons juste un peu froid, et Vincent arrive difficilement à sortir nos polaires de notre sac sur lequel je suis assise, afin d’éviter de prendre froid avant le début du trek, surtout qu’il a chopé déjà un bon rhume. Bien agrippée au toit du bus pendant presque 2 heures, sur des routes parfois un peu chaotiques, nous arrivons enfin à Nayapul, notre point de départ.

Petit déj dans un boui boui au bord de la route, et nous voilà partis. On commence à prendre la bonne habitude de demander où se trouve le chemin, car il n’y a aucune indication. Nous longeons une rivière avec quelques ponts suspendus, et passons entre les rizières, sur un sentier plus ou moins dallé. Tout au long de notre trek, nous croiserons des milliers de chèvres (voire plus) descendant du Tibet, destinées à être sacrifiées pour la plus grande fête nationale du Népal qui va commencer vers fin septembre, et qui s’étend sur plusieurs jours. Au passage, quelques unes son vendues dans les villages, où nous apercevons quelques têtes ou autres parties de la bête en train de sécher. Les sentiers sont souvent faits en dalles ou marches, ce qui se comprend car ce sont les seuls moyens de communication entre les villages et sont très utilisés par les locaux.  Par contre, ils n’ont pas la même logique que nous pour construire ces sentiers. Au lieu de longer les cotés ou les crêtes, ils préfèrent descendre, monter, descendre, remonter… monter ou descendre ne les fatiguent pas, ils ont l’habitude de vivre en montagne, mais pour nous c’est plus dur! Pour ce premier jour, nous marchons 13,5 km, les derniers km étant très rudes! Nous retrouvons le couple de français rencontré lors de l’achat du permis et dinons avec eux. La soirée est courte, car nous allons nous coucher rapidement, lever tôt demain matin. Le matin du 3ème jour, nous faisons un magnifique lever de soleil à Poon Hill à 3210 mètres, où nous avons une vue imprenable sur 2 grosses chaînes de montagnes de l’Himalaya: l’Annapurna et le Dhaulagiri qui culminent à plus de 8000 m. Spectacle saisissant, ça fait bizarre de se retrouver au pied de quelques plus hauts sommets du monde. Nous continuons notre trek on nous enfonçant dans la forêt qui ressemble plus à une petite jungle, et faisons connaissance avec des petites bêtes qui nous accompagnerons pendant tout le reste du trek (malheureusement!!), ce sont les sangsues! Heureusement que nous sommes à la fi
n de la mousson, car pendant cette période, elles sont des milliers à essayer de grimper sur les gens, beurk! Régulièrement nous inspectons nos chaussures pour les enlever afin qu’elles n’atteignent pas notre peau pour s’y agripper, sinon c’est trop tard, elles gonflent rapidement avec le sang et ne s’enlèvent qu’avec du sel ou la chaleur d’une flamme. En fait on va être obsédés par ça, et nous vérifions plus que régulièrement, car elles montent très très vite! Dommage, ça gâche un peu le trek. A la fin du 3ème jour, Vincent est complètement épuisé, il a atteint l’apothéose d’une sinusite! N’ayant plus de paracétamol, il teste un remède fait maison d’un touriste rencontré en route, avec de l’eau chaude, du sucre, et du vinaigre, bon appétit! Avec de la fièvre, un mal de tête et une fatigue intense, ce n’est pas raisonnable de rejoindre le camp de base des Annapurna situé à plus de 4000 mètres, avec plus de 4 jours de marche supplémentaires. Nous décidons donc de faire une petite boucle. Mais du coup le rythme de Vincent me correspond mieux, lol! Cette fois-ci c’est moi qui suis obligée de l’attendre! Mais cela ne nous empêchera pas de profiter de 2 nouveaux panoramas à Ghandruk et à Tolka sur une partie de la chaine montagneuse qui nous laissera de très jolis souvenirs.  Le 6ème jour, c’est moi qui ne va pas bien, douleurs au ventre et au dos qui ne cessent de s’amplifier à chaque pas. Le retour à Phokara se fait désirer par les 2! Heureusement, j’arrive à avoir un médicament dans un lodge après quelque heures de marche, qui me permet d’aller un peu mieux.
   Nous achevons ce trek malades, mais avec de très bons souvenirs. Nous sommes contents de retrouver un bon lit et quelques antibiotiques à la pharmacie du coin. Nous nous posons quelques jours le temps de nous soigner avant de repartir. Enfin, quelques jours, c’est un bien grand mot! Ce sera seulement 2 jours! Mais nous avons l’impression que cela fait une semaine après le trek que nous ne faisons rien!

De Phokara à Bardia, du 25 au 26 septembre

   Pour rejoindre le parc national de Bardia, situé à l’ouest du pays, à quelques centaines de kilomètres de Phokara, l’aventure commence! Même les locaux disent : « Bardia, c’est loin! » Dès qu’on dépasse les 100 km au Népal, c’est loin! Le faire en une fois avec plus de 12 heures de car, on s’est posé la question et finalement, nous préférons le faire en deux parties. On a déjà fait plus long, mais bon, on n’est pas encore en pleine forme et ce sera l’occasion de s’arrêter dans une ville, Tansen, qui paraîtrait pas mal, selon notre guide. 110 km à faire : départ vers 6h45 pour une arrivée vers 12h! Un peu plus de 20 km/h de moyenne (pauses incluses), ce qui n’est pas mal pour le pays! En arrivant, nous décidons de ne pas nous faire arnaquer par les jeeps taxi qui demandent 300 roupies par personne pour rejoindre le centre ville. Certes, ce n’est que tout juste 3 euros mais pour la distance et pour le pays c’est énorme, car on nous avait dit qu’il n’y avait que 2 km. On se lance à pieds, mais ne voyons jamais la fin! Heureusement, 4 fillettes nous ont montré un petit raccourci sur la colline qui nous a permis de gagner plusieurs centaines de mètres. Après plus de 4 bornes et en ayant croisé des dizaines de jeeps et bus bondés (gens sur les toits, les côtés, accrochés au par choc arrière!) nous voilà enfin au sommet, dans un centre ville bruyant, pollué, poussiéreux, et on se demande bien se que l’on fait ici! Nous trouvons un hôtel qui nous annonce 25 $ la nuit, au moins 20 fois le prix que ça coute. Nous repartons et trouvons avec peine un boui boui pour manger. Quel repas : nouilles sautées dans une huile cramoisie depuis des lustres avec quelques bouts de choux au goût de brûlé! Dur, dur, mais petit plus, le serveur était sympa! On a mangé par obligation en laissant la moitié (ce que nous n’aimons vraiment pas faire…) et après un regard échangé entre nous, nous décidons de quitter cette ville pour rejoindre Butwal, à 30 km d’ici. Nous prenons un bus local pour 2 petites heures de route escarpée. Arrivée là-bas, même impression : qu’est-ce qu’on fait ici! Bah on va dormir pour repartir le lendemain matin! Nous trouvons un hôtel pas des plus top mais peut-être le mieux du coin et tuons les quelques heures jusqu’au soir en jouant au « mahjong » sur notre petit pc! Heureusement qu’il est là parfois! Finalement, faire une étape en route pour rejoindre le parc de Bardia n’était pas une superbe idée… Mais on ne pouvait pas savoir!
   Lendemain, journée « boîte à sardines Tata »! Quelques 11 heures de bus local Tata, pour rejoindre Nepalganj puis le petit village de Thakurdwara, en bordure du parc national Bardia. Une expérience inoubliable! Voici juste une photo de notre « boîte à sardines Tata »
Partager ce petit bus avec une soixantaine de locaux (je ne suis même pas sûr d’exagérer, vu que nous étions déjà une bonne dizaine entre le chauffeur et les premiers sièges où nous étions!) avec musique hindoue à fond, klaxon à gogo et route pas toujours bonne, c’est sympa quelques minutes, mais 11 heures, c’est dur! Pour les fesses aussi car les suspensions sont très vieilles et les sièges très durs…  Je ne vous parle pas non plus de la température tropicale de la région où nous sommes, pas besoin de bouger pour suer! Pour ce qui est de la pause déjeuner, nous avons décidé de la repousser, pour éviter de manger avec les mains dans un boui boui dont on ne vous évoque pas l’état. Manger avec les mains est commun au Népal et en Inde, mais vu l’état de nos mains et l’impossibilité de se les laver, nous ne nous lancerons pas dans cette aventure! Deux paquets de gâteaux et quatre samoussas dans l’après midi feront l’affaire. J’ai (Vincent) déjà eu du mal à rentrer aux toilettes, pour tout vous dire! A inscrire sur la liste des pires toilettes de notre voyage! Lol!
   Voilà, nous sommes enfin à Bardia, où nous souhaitons faire un « safari » pour tenter de voir des espèces animales nouvelles telles que rhinocéros, éléphants, tigres du Bengale, léopards, et pleins d’autres encore. Et faire également une balade à dos d’éléphant! Espérons que la chance sera de notre côté et que nous ne regretterons pas ces deux journées de transport d’enfer!

Bardia, du 26 au 30 septembre

   Une chose est sûre, c’est calme ici. Nous sommes dans un petit village, à l’entrée du parc, dans un bungalow au toit de paille et mur de terre, comme beaucoup d’habitations du village, style typique des plaines du Téraï. Hormis les quelques fils électriques, nous sommes dans une autre époque ici aussi. Le temps semble s’être arrêté. Les buffles se prélassent dans la rivière, pendant que certains se lavent à leur coté, on prend l’eau aux pompes à eau présentes de temps à autre, à côté des enfants ou femmes qui s’y lavent, les poules, cochons, se promènent au milieu des rizières et du chemin… Chaque maison ou presque possède sa charrette et sa paire de buffles pour toutes sortes de tâches. Pas de stress ici!

   Pour la première journée, ce sera détente. Il faut bien qu’on se remette de ces deux jours de transport! Et vu la chaleur en journée, ce n’est pas très difficile de ne rien faire. Même la douche à l’eau froide peine à nous refroidir un peu le soir ou même dans la journée. Pour la deuxième journée, nous n’avons pas d’autre choix que de rester tranquille également. En effet, c’est le premier jour du festival « Dasain », consacré à la déesse Durga, qui dure une bonne dizaine de jours. Et personne ne fait rien le premier jour. Les népalais se retrouvent en famille, chez l’ainé, célèbrent le « tikka » (marque rouge qu’ont les hindous sur le front, symbole de la présence divine, composée d’une parcelle des offrandes du jour -pétale, riz et rouge carmin-  mélangée à de la glaise) auquel nous sommes conviés. Celui qui donne le « tikka » offre de l’argent à celui qui le reçoit. Cette fête a autant d’importance que le noël de chez nous. Nous recevrons deux bananes!

Pour le soir, on nous offre le diner. Dommage que nous ne sommes pas à Kathmandu pour voir le lâcher de cerf-volant, mais bon, nous n’aurions pas assisté à la cérémonie du « tikka ». Vers la fin d’après-midi, quand le soleil cogne un peu moins, nous partons faire un petit tour au village, qui s’étend en fait sur plusieurs kilomètres, histoire de marcher un peu. Nous croisons un vieil homme gardant quelques moutons qui nous invite à venir chez lui. Nous le suivons et découvrons sa famille, réunie pour la fête. Ils nous offre leur vin local, à base d’alcool de riz et passons un moment avec eux. C’était vraiment sympa, nous prenons quelques photos avec eux, heureux de pouvoir se voir à travers le petit écran de notre appareil et ils nous donnent leur nom pour que nous puissions envoyer les quelques clichés à notre hôtel et que ce dernier leur transmette.
Un peu joyeux, nous regagnons notre lodge et croisons plusieurs familles singes entrain de faire leurs repas dans les arbres le long du chemin. Nous profitons quelques minutes du spectacle, avant de devoir rentrer de force, attaqués par nos amis moustiques! C’est la tombée de la nuit, l’heure de leur repas! Puis nous dégustons le « dal bhat » qui nous est offert, à cracher le feu! Bon, mais vraiment trop épicé. Là, c’est sûr que tous les microbes sont morts! Même Delphine est surprise de me voir refuser qu’on me resserve(tradition ici pour le dal bhat), car je ne supporte plus leur piment! Elle a failli vomir tellement c’était fort! Mais bon ça part d’une bonne intention, on manque juste un peu d’entrainement, ou peut-être au contraire nous en avons tellement eu que nous ne pouvons plus supporter le piment. Nous achevons cette journée repos et nous sommes prêts pour la grosse journée éléphant safari de demain!
   Lever matinal, et c’est parti pour une heure de balade à dos d’éléphant. Pour ce qui est de voir des animaux, c’est pas vraiment le but de la balade, car une heure c’est trop court, c’est juste pour le fun d’être sur un éléphant! En plus, on a de la chance, le bébé de notre élephant, qui a 2 ans et demi nous accompagne . Nous aurons vu quelques singes, biches mais surtout le bébé éléphant qui nous aura bien fait rire! Il faisait un raffut pas possible, à jouer dans les lianes pour s’y empêtrer, ou encore à essayer de casser un bout de bois mort! Il dépassait tout ju
ste des hautes herbes et courait nous rejoindre dès que sa maman était à quelques dizaine de mètres. Drôle aussi de le voir nager et faire du sous l’eau au passage de la rivière qui était encore bien profonde, juste après la saison des pluies. Nous aurons passé une heure bien sympathique.

   Pour ce qui est du rafting, c’est pas vr
aiment la même chose… Pas de quoi casser trois pattes à un canard. Nous aurons tout juste vu quelques singes et deux éléphants de très loin, le reste du temps étant de la descente douce sur une grosse rivière, plutôt ennuyeuse… Pour le prix, ce n’est pas justifié du tout. Finalement, le plus drôle du rafting aura été de monter sur le toit du bus local à l’aller pour rejoindre le haut de la rivière et de prendre une charrette tirée par deux buffles pour le retour à l’hôtel. En restant positif, nous aurons fait une journée cool, mais pas à la hauteur de nos attentes. Juste un moment drôle pour moi (Vincent), mais moins pour Delphine, de la voir s’enfoncer (encore!) dans de la boue lors de notre recherche de rhinocéros, qui sera d‘ailleurs veine.

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3 octobre 2009 6 03 /10 /octobre /2009 09:05
CHAPITRE 16 - Hong Kong

"les excès tuent plus sûrement que les épées." Proverbe chinois. Et les excès, il y en a à Hong Kong!

Du 1er au 6 septembre

  Nous arrivons l’après midi à Hong Kong, une ville peuplée de gratte-ciels et de Mac Donald, et où il pleut l’eau des climatisations dans la rue! On peut vous dire que visiter un « enfer de béton » sous une température dépassant 35°C, c’est costaud! Comment définir Hong Kong, à part en citant cette chanson « aller plus haut, aller plus haut »! Mais aussi, la chanson « le fric, c’est chic », avec toute ces enseignes prestigieuses de haute couture, de montres très très haut de gamme (pour ne pas citer de marque) et tous ces magasins qui débordent d’appareils photos,  de caméscopes, de téléphones portables derniers cris! Mais qui dit grandes marques, dit aussi beaucoup de contre façons! Se faire aborder sur Nathan Road tous les 10 mètres environ pour nous proposer des copies de montres ou des costumes sur mesure est un peu voire très pénible passé plusieurs jours… Sans compter la facture d’électricité de Hong Kong qui doit plus que faire peur! Voilà les impressions que nous avons après ces quelques jours passés sur l’ancienne colonie britannique, où nous cherchions très régulièrement des galeries marchandes pour trouver un peu de fraicheur dans cette fournaise urbaine!
   Ce que nous avons vu et fait :
  • Des barrières de buildings où le soleil a parfois du mal à passer!
  • Des Mac Donald, encore des Mac Donald à tous les coins de rues (quoique très pratique quand on veut prendre une glace ou une boisson très fraîche pour pas trop cher sous une température de plomb!)
  • Des marchés géants dans des kilomètres de rues où tu trouves tout et n’importe quoi, jusqu’au dernier god robot!
  • L’avenue des stars (asiatiques) où nous avons vu les empreintes de Jet Li et de Jackie Chan!
  • Une vue majestueuse de l’île d’Hong Kong et de Kowloon (en face) depuis Victoria Peak, une montagne culminant à 525 m. Mais c’est drôle de voir que le building d’en face te dépasse à cette hauteur! En effet nous étions à peu près à 50 mètres du sommet, soit environ 480 m et le building en question, après vérification culmine à 484 m! Il nous dépassait donc!
  • Des échoppes de poissons séchés et de nids d’oiseaux pour faire des soupes. 
  • Des tout tout petits temples au milieu de géants géants immeubles, où brûlent des dizaines d’encens en spirale! 
  • Un show à 20h00 du soir, permanent, où des dizaines de buildings scintillent, clignotent et envoient dans le ciel des lasers d’une puissance monumentale, sur un fond musical sympathique. Nous devons reconnaitre que c’était vraiment chouette de voir un spectacle son et lumière animé par des gratte-ciels. Celui-ci est dans le livre des records, étant le spectacle son et lumière permanent le plus long dans le temps au monde.
  • Un marché aux oiseaux, où de belles cages chinoises et des oiseaux de toutes espèces chantent (enfin braillent!).
  • Des bus et des tramways à double étages. Et oui, tout est haut à Hong Kong!
  • Pouvoir allez d’un building à l’autre dans le quartier Central (en fait l’île de Hong Kong) sans même devoir mettre un pied dans la rue, en allant de passerelles en passerelles et en traversant les bâtiments regorgeant de magasins en tout genre, c’est original. Mais il faut ne pas être pressé, car pour aller d’un point A à un point B, en passant d’abord par C, soit tu connais parfaitement la ville et pas de problèmes, soit tu fais des allers et venues pour savoir par où passer exactement. Car il y a certains axes que tu ne peux traverser qu’en passerelles.
  • Prendre le plus grand escalator couvert au monde, de 800 mètres de long, composé en fait de plusieurs escalators, à travers les immeubles permet d’éviter de se fatiguer, sous cette température de septembre. Il fonctionne en descendant le matin de 6 h à 10 h puis en montant le restant de la journée.
  • Demander une eau citronnée avec notre repas (ou encore avec une glace bien méritée avec ce temps), et se retrouver à siroter un verre d’eau super chaude, malgré la chaleur étouffante qui nous entoure. Redemander des verres d’eau froide, et se retrouver encore avec de l’eau chaude! Pas d’explications…
  • Des échafaudages tout en bambous en haut des plus hauts buildings en construction ou sur les façades en rénovation allant parfois à plus de 100 mètres : impressionnant! Il faut le voir pour le croire!
   Nous en avons peut-être oublié, mais nous ne pouvons heureusement pas tout écrire! Nous avons à notre goût seulement passé une journée de trop ici, et nous sommes contents ce dimanche de nous rendre à l’aéroport (où il fait frais!) pour prendre l’avion direction le Népal. Nous retrouverons dans quelques jours une température plus clémente dans les montagnes, avec on espère le calme que nous voulons, et surtout plus d’escaliers à la chinoise!
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20 août 2009 4 20 /08 /août /2009 14:36
CHAPITRE 15 - Le Japon

traduction littérale : demain soufflera le vent de demain
(demain est un autre jour)


Tokyo, du 16 au 19 août

   Nous quittons la Chine après 2h30 de retard dû aux intempéries. Il était temps que nous changions de pays! Mais cela nous permettra de voir les derniers films sortis dans l’avion! Sauf qu’à 10 min près, il nous manque la fin de nos deux films respectifs…arf, nous les verrons en quittant le Japon! En arrivant à l’aéroport, nous traversons le hall tout en moquette, première fois que nous voyons ça! Plus de bousculade à la chinoise, mais files d’attente bien ordonnées, et respect de tous, ça fait plaisir! Il est tard (21h passé) et il faut une heure environ pour gagner la ville de Tokyo depuis l’aéroport de Narita, ce qui nous amène à 22h30 dans le quartier de Ueno, pas évident quand c’est la première fois dans une gigantesque ville. Mais il y a des panneaux d’orientation disséminés un peu partout, ce qui rend l’orientation très facile. Nous trouvons quelques hôtels très chers pour notre budget, et décidons finalement de rester à l’un d’entre eux car il est déjà près de 23h30. Nous avons une chambre d’hôtel avec des tongs pour la chambre et d’autres pour les toilettes (il faut qu’on s’habitue car c’est comme ça ici), un WC électrique chauffant avec jets d’eau pour se rincer les fesses, et lave main au niveau de la chasse d’eau (système très intelligent, récupérer l’eau pour se laver les mains pour remplir la chasse d’eau), une première pour nous, il va falloir tester ça! Verdict : surprenant le premier coup quand on ne s‘attend pas à se faire chatouiller le postérieur par le jet d’eau! Puis il y a tout ce qu’il faut : rasoir, après rasage, brosse, chouchou, préservatif, mouchoirs, toute sorte de crèmes, bouilloire, thé, café, lecteur DVD, TV, frigo, etc… Un peu surpris, nous descendons à l’accueil pour savoir ce que nous devons payer (en essayant de se faire comprendre car la dame ne parle pas anglais), et découvrons que tout est offert! On a tellement eu l’habitude d’avoir le strict minimum et même parfois de payer pour avoir du papier toilette, que là on était un peu déboussolés! On avait même la musique d’ambiance, et lumières tamisées. Pour la suite, pas de commentaires!  
   Le lendemain, nous voulons rester une nuit de plus, mais nous apprenons qu’il faut payer aussi la journée. En fait, il y a pleins de tarifs différents comme de 20h à 10h, à l’heure, ou encore de 10h à 20h, donc nous faisons nos sacs et partons à la recherche d’un autre hôtel, dommage… Nous déambulons dans le quartier Asakusa, difficile de trouver un hôtel qui ne pratique pas ce genre de tarification. Nous réussissons tant bien que mal à trouver un « Ryokan » (hôtel avec chambres traditionnelles: tatamis, futons…) caché dans une petite ruelle, pas évident à savoir que c’est un hôtel devant cette mini façade tout en japonais.

   Nous sommes restés 2 jours ½ à Tokyo, ce qui nous a permit de bien visiter la ville de jour comme de nuit, seul regret nous n’avons pas pu voir les gothiques qui s’installent dans un parc le dimanche, avec des tenues plus excentriques les unes que les autres. Voici nos impressions sur cette gigantesque mégalopole:
  • calme, sérénité et respect malgré la taille et le nombre d’habitants, voilà surtout ce qui nous a marqué. Ici, pas de soucis pour traverser, les piétons attendent que ce soit leur tour, même quand la voie est libre, les voitures ne forcent pas pour passer quand ils ne sont pas prioritaires. Après la Chine, ça fait un choc! Il y a une « zen attitude » qui règne dans la ville, pas un klaxon, les japonais ne paraissent pas stressés, dans les métros personne ne pousse, tout le monde attend que les gens descendent avant de monter. Ca peut vous paraitre normal, mais après être passés en Chine, ça nous parait extraordinaire!
  • tous les chauffeurs de taxis en costard, très élégants, et ouverture/fermeture des portes automatiques, fun!
  • une propreté impeccable, pourtant on en voit quasi jamais personne nettoyer (sauf une femme le dernier jour qui était aussi habillée en tailleur, c’est bien, ils ne font pas de différence entre les métiers!), mais aussi on ne voit personne jeter quoique ce soit par terre, fumer dans la rue est interdit sauf à certains endroits avec des cendriers géants, ce qui est super agréable.
  • la folie des grandeurs: un quartier Roppongi Hills, complexe crée pour que tout soit accessible sur place (logements, magasins, ciné, métro, loisirs, travail, sport…), des immenses gratte-ciels, des télés sur les immeubles, des lumières et des couleurs de partout, que ce soit de jour ou de nuit, c’est chouette!
  • la mode dernier cri: tous les styles vestimentaires y passent, de la femme traditionnelle en kimono au punk, aux jeunes à la mode (mais pas la mode de chez nous!) Ici on peut s’habiller et se coiffer comme on veut, pas de regards de travers ou de jugements! Défilé de mode géant.
  • des temples beaucoup plus sobres qu’en Chine, très beaux.
  • des sushis, beaucoup de sushis! (une pensée pour Lucie, Arnaud et Nath et tous ceux qui adorent les sushis!)

   Nous partons, en ayant auparavant échanger notre bon contre un Japan Rail Pass, pass uniquement pour les étrangers, qui permet de voyager en illimité sur toutes les lignes JR, donc sur tout le Japon. C’est pas donné, mais ça vaut le coup, car le transport ici est très cher. Donc on va bien en profiter pour faire pas mal de haltes avant de reprendre notre avion à Fukuoka dans le Sud. Nous partons direction Matsumoto, pour faire un tour dans les Alpes japonaises.



 
Matsumoto, du 20 au 21 août

« Matsumotooooo », comme on l’entend à la sortie du train. Au moins, on est sûrs d’être au bon endroit! Nous recherchons un hôtel ou un ryokan, mission qui se trouve être un peu difficile. C’est les vacances pour les japonais, donc tous les logements plutôt bon marchés sont pris d’assaut, et nous entendons souvent la même réponse : « nous sommes complets »… Surprenant pour le Japon, nous trouvons un hôtel un peu trop cher pour nous, mais le gars de la réception appelle son patron, qui nous fera un geste sur le prix. Il a surement compris qu’il risquait de perdre un client en voyant la tête que nous avons fait quand il nous a annoncé le prix! C’est la deuxième fois qu’on nous baisse le prix, dans un pays où il n’y a généralement pas de négociations possibles. Plutôt sympa pour nous, et pour notre porte-monnaie, déjà bien troué! Puis nous nous baladons dans les petites ruelles de la ville et trouvons un petit resto qui nous avait l’air sympa. Juste un comptoir et quelques plats pas trop chers, justeme
nt ce que nous voulions. Mais ne parlant pas un mot d’anglais (notre voisin de table nous traduisant un peu ce qu’il nous disait), il nous a gentiment mis dehors, avec toutes les politesses et le respect d’ici, ayant peur de nous servir quelque chose qui ne nous aurait pas plu! On voulait juste une bricole parmi celles qu’il proposait… Nous finirons finalement à l’hôtel, avec plusieurs petits trucs à emporter que nous avons dégoté à la superette du coin, et c’était vraiment top. Sans regrets!
   Une bonne nuit de sommeil (ce qui n’est pas de trop vu le rythme que nous avons depuis que nous sommes repartis en Asie) et nous prenons tranquillement toute la journée pour visiter le superbe château de Matsumoto, un des quatre du Japon classé patrimoine de l’humanité, le musée attenant, et la petite ville, ou charmantes ruelles et petits temples n
ous aurons vraiment fait plaisir.

   Après cela, nous voulions faire un tour dans les alpes japonaises, mais finalement nous irons directement à Kanazawa, sur la côte Est du pays, puis nous à Takayama, au milieu des montagnes. Pour les randonnées, on va en « bouffer » pas mal au Népal! Donc cool! Et voilà, on prend des petits trains locaux (on s’attendait pas à prendre un train à 1 wagon comme celui-ci au Japon!) pour rejoindre Kanazawa.


Kanazawa, du 21 au 23 août   
   
   L’office de tourisme de la gare nous aidera à trouver un petit Guest House au style traditionnel, Pongyi, à 10 minutes de là. Et quelle bonne surprise, nous tombons dans un ancien magasin de kimonos, réhabilité en Guest House depuis quelques mois. Dans le pur style japonais, tatamis et futons, avec dortoirs masculins et féminins séparés. Le gérant, Mazaki, est adorable avec nous comme avec tous ses hôtes. Pour tout dire, c’est l’endroit où nous nous sentons le mieux depuis le début de notre voyage. N’ayant plus de place pour la deuxième nuit, il nous fera dormir dans la salle commune, à un prix imbattable au Japon. Nous pensions ne pas passer une super nuit sur ces futons de quelques centimètres d’épaisseur, mais au contraire, nous avons dormi d’un trait, comme des gros bébés. Nous avons fait de belles rencontres, et avons eu beaucoup de discussions intéressantes avec Mazaki qui s’avère être un ancien moine bouddhiste. Le groupe de jeunes japonais qui y logeait nous ont beaucoup aidés pour nous trouver notre prochain hôtel à Kyoto, ce que nous n’arrivions pas à faire, ils sont trop adorables! On les a aussi convertis à Couchsurfing pour rencontrer plein de monde!

   C’est un vrai plaisir de voyager au Japon et de tomber sur des gens très gentils. Vincent a même eu la chance (euh…ça dépend sous quel angle) d’avoir un massage de pieds par Mazaki, qui connait les point d’énergie qui se trouvent sous la plante des pieds. Malheureusement pour Vincent, il avait pas mal de points d’énergie bloqués surtout au niveau de l’estomac et des intestins (certainement dus selon eux à notre voyage, la constante réadaptation alimentaire, les changements de rythme, les décalages horaires, les fatigues des transports…tout ça, le corps n’aime pas!). Et en plus c’est vrai que depuis quelques jours Vincent a de grosses crampes d’estomac. Mazaki lui a débloqué tout ça, je n’avais jamais vu Vincent se tordre de douleur et devenir aussi rouge et transpirant en quelques secondes. Pourtant, Mazaki n’appuyait pas tant que ça, il devait vraiment y avoir quelque chose de bloqué. Par contre, moi ainsi que tout le groupe, nous étions mort de rire à le voir crispé (pas trop cool je sais, mais c’était plus fort que nous!). On verra d’ici quelques jours si ça a marché. Pour ma part, j’aurai certainement eu besoin d’une séance, mais après la démonstration avec Vincent, je me suis défilée,
vous en auriez fait autant à ma place! J
   Sinon, nous en avons a
ussi profité à Kanazawa pour visiter l’un des trois plus beaux jardins du Japon, selon les japonais : le jardin Kenrokuen avec ses superbes agencements, les pas japonais, fontaine naturelle (dû à la pression), lacs arborés, etc. Petite balade détente très agréable. Nous avons également sillonné l’ancien quartier des Geishas, où les maisons traditionnelles en bois subsistent encore. Nous pensions peut-être en voir, mais le quartier porte juste le nom car c’était le quartier à Geishas jusque dans les années 60. Maintenant, des petites boutiques de souvenirs sont présentes afin de conserver l’architecture et pour que ces belles maisons de bois restent au patrimoine de la ville.

   Et enfin, le quartier de Nagamachi, lequel était occupé autrefois par les sa
mouraïs, avec des maisons faites en « espèce de terre mélangée », dans de petites ruelles, entre deux canaux. Ces deux autres balades étaient vraiment intéressantes. Nous avons pu apprécier quelques architectures traditionnelles du Japon.

   Puis nous quittons Kanazawa, presque avec regrets, mais il y a encore tant de choses à voir et à faire au Japon…Voici le site internet de Mazaki, Guest House Pongyi, si vous voulez faire des réservations (à Kanazawa, Japon) vous pouvez lui envoyer un mail, en anglais, japonais, espagnol ou portugais. N’hésitez pas, vous ne serez pas déçus. C’est la première fois que nous recommandons un hôtel à ce point : www.pongyi.com, son adresse mail : mail@pongyi.com.

Kyoto, du 23 au 25 août

   Nous devions prendre le train de 10h, mais nous partons finalement à 11h (le pass JR train illimité est vraiment pratique, pas de réservation à l’avance, du coup on fait comme on veut!). Et oui, nous parlons trop avec Mazaki et les jeunes! Nous dormons quasi les 2h15 de trajet. La veille nous nous étions couchés à plus de 1h30 pour se lever tr
ès tôt car nous étions dans la salle commune. Bla bla bla, on n’a pas arrêté! A la gare de Kyoto, nous tombons sur 2 « maiko » (apprentis Geishas), enfin on suppose car elles sont assez jeunes, qui posent pour les gens. Du coup, nous avons pu prendre quelques photos, et c’est une chance, car parait-il que c’est très difficile, voire impossible de voir des Geishas dans la ville de Kyoto. Elles sont moins de 200 à Kyoto, et apparemment moins de 1000 dans tout le Japon. C’est sûr que ça aurait été mieux de les voir au détour d’une rue, mais nous avons au moins pu en voir, ce qui est déjà super cool!
   Puis nous trouvons notre hôtel, réservé par nos camarades japonais de Kanazawa, impeccable. A ce prix là, nous n’aurions pas trouvé mieux. Et nous partons marcher un peu (enfin beaucoup, on n’arrête pas de marcher depuis qu’on est reparti et ça commence à tirer pas mal sur les jambes, vu que l’on n’arrive pas à se
poser un peu) du côté de Higashiyama, où nous allons voir le temple Kiyomizu, parmis les plus de 2000 temples que compte la ville. On vous rassure, on ne va pas tous les faire! Même si moi (Vincent), je serais bien d’accord! Nous déambulons dans les petites ruelles où nous croisons des jeunes à la mode dernier cri, et beaucoup de femmes et hommes en kimonos. Au Japon, on peut vraiment s’habiller comme on veut sans que l’on soit critiqué ou regardé de travers, et de ce fait, nous avons droit à des défilés de mode géants dans toutes les rues du Japon!
Et puis soudain, nous croisons une Geisha au milieu de tout ça. Vraiment sympa de pouvoir en voir une marchant naturellement dans les ruelles de Kyoto! Au passage, marcher avec des sandales en bois comme elles ont, ça ne doit pas être très évident! On a bien eu le temps de voir le travail de maquillage et le travail vestimentaire. Quelle bonne surprise! Et ce n’est pas fini, nous en recroiserons deux dans les jardins du temple avec leurs ombrelles. Décidément, on est vraiment bien tombé!

Le soir, nous trouverons un espèce de petit traiteur qui ne fait que des plats à emporter, et nous mangerons tranquillement dans notre chambre. Ca fait du bien.
   Réveil très difficile le lendemain. Le réveil a sonné plus de 2 heures! Une journée cool? Non, il n’y a que nous pour visiter la ville à pied et faire encore aujourd’hui près de 15km! Au programme, la visite des temples Higashi-Honganji et Nishi-Hoganji (les noms ne vous disent rien, mais c’est juste histoire de les citer!), marché de Nishiki, balade le long de l’ancien canal, avec une pause Sushis-bar au milieu. Pour les temples, superbes! On y trouve le calme, dans des grandes salles couvertes au sol de tatamis, entourées de panneaux en feuilles de riz, très différent du temple de la veille où il y avait beaucoup de touristes et beaucoup de bruit. Enfin bruit très relatif par rapport à la Chine! Nous trouvons là le calme et le recueillement que nous pensions rencontrer dans tous les temples bouddhistes. Et visiter ces lieux pieds nus est très agréable.

   Au marché Nishiki, nous avons vu toutes sortes de poissons et parties de poissons (yeux, têtes…), brochettes de sashimis et autres poissons cuits, ainsi que les spécialités de la région. Mais nous n’avons pas trouvé notre sushis-bar pour le midi, snif, snif… Il y a pleins d’autres restaurants proposant des sushis, mais les prix ne correspondent pas à notre porte monnaie… J’espère que nous en trouvons d’autres plus tard, avant de quitter le Japon. Ce serait dommage de ne pas se refaire une orgie de sushis avant Hong Kong! Voilà un journée exténuante qui se termine, pleine de nouveaux souvenirs.  
   Demain, nous partirons pour Nara, ville voisine, pour la visiter dans la journée. Enfin, changement de programme le matin, car Delphine est trop fatiguée. Nous décidons de rester tranquille ce matin, Delphine se recouche quelques temps et moi, j’en profite pour écrire un peu, certains diront beaucoup!
   Du coup, nous décidons de continuer notre balade en ville, et en profitons pour visiter un temple, encore nous direz-vous, mais celui-ci est spécial. C’est le temple Sanjusangendo, avec le bâtiment en bois le plus grand du monde, parait-il, qui renferme à l’intérieur 1001 statues Kannon. Ce sont des statues à mille bras. En fait, elles possèdent 21 paires de bras symbolisant les 1000 bras (car selon eux chaque bras sauve 25 mondes) et dans chaque main, elles tiennent des outils qui enlèvent la douleur des hommes et la remplace par la joie. Mais le plus surprenant, c’est qu’il ya 1000 statues Kannon de la taille d’un homme environ entourant un grand Kannon au centre, le tout protégé par des différents dieux. Un spectacle assez hallucinant!
   Puis pose déjeuner, où nous testons un Mac Do japonais, Fanta raisin et hamburger avec œuf au plat à l’intérieur. Rien de magique, c’était histoire de voir! Et, dans l’après-midi, nous avons fait une « torii balade »! Mais qu’est-ce qu’une « torii balade »?! Bah juste une balade sous des milliers de toriis! Ah, mais c’est quoi une torii?! Bon, c’est une espèce de porte d’entrée à un temple shintoïste. Je crois que le plus simple, c’est de vous montrez une photo!
Faire une balade en montagne de quelques kilomètres en passant sous des milliers de toriis, c’est plutôt original! Nous étions en fait dans le sanctuaire Fushimi-Inari Taisha, dédié aux dieux du riz et du saké, pour la prospérité du commerce. Et la plupart des toriis sont des donations d’entreprises, ce qui est « logique 
» vu le prix que cela coûte! Tout au long de la balade, nous croisons des renards en pierre, considérés comme les messagers de Inari, la déesse des céréales; et nous passons sous des toriis de toutes les tailles.
Finalement, pour une journée repos, c’est pas mal du tout! Demain, cette fois, nous ferons un petit tour à Nara.

Nara, journée du 25 août

   Aujourd’hui, c’est au tour de Vincent d’être super naze, eh oui ces vacances sont exténuantes! C’est surtout qu’on veut  en profiter à fond, on ne reviendra pas avant un bon moment, mais on espère bien revenir un jour. Direction Nara, à environ ¾ d’heure de Kyoto en train. Nara a été la première capitale du Japon, petite ville tranquille. Nous nous baladons dans son parc, et nous trouvons soudainement nez à nez avec pleins de Bambi! Les rennes paraissent domestiqués, ils sont habitués à la présence humaine, et se baladent tranquillement dans les espaces verts.
 Ce n’est pas tous les jours qu’on voit traverser des rennes sur un passage piétons, même eux traversent quand le bonhomme est vert! Drôle de voir des panneaux de signalisation en pleine ville indiquant de faire attention aux rennes qui traversent!
Puis nous faisons une « lanterne balade » (ici on ne fait que des balades à thème!), au milieu de centaines de lanternes qui nous entourent (allumée 2 fois par an pour des festivals), avant de rejoindre un sanctuaire. Puis nous rentrons tranquillement à la gare en passant par le marché. Le soir, nous achetons pleins de sushis, sashimis, et makis pour un repas bien sympa à l’hôtel. On avait repéré ce magasin la veille et nous avions fait un essai, mais là, repas complètement sushis! Que dire à part vous montrer cette belle photo, que beaucoup envieront!
Prochaine destination : Hiroshima.

Hiroshima, du 27 au 29 août

   Une fois arrivés à Hiroshima, le centre d’information touristique (présent dans toute les gares des grandes villes) nous trouve un hôtel sympa, à deux pas de la gare, et du stade de baseball « Mazda Zoom Zoom ». Le nom du stade nous aura d’ailleurs bien fait rire! Mais bon, normal, il a été financé par Mazda, dont l’entreprise possède son siège à Hiroshima. La propriétaire de l’hôtel est vraiment gentille. En prenant mes chaussures (Vincent) pour sortir, car dans l’hôtel, comme beaucoup d’endroits (certains restaurants, bains publics…) on doit enlever ses chaussures à l’entrée, je fait tomber un plat rempli de café (pour lutter contre les odeurs de pieds!!) de l’armoire et celui-ci se brise à terre, en répandant tout son contenu dans le hall d’entrée. Je m’excuse un peu maladroitement et aide à nettoyer avec la propriétaire. Puis je jette un coup d’œil dans l’armoire et vois qu’il manque des vis, ce qui explique la chute de la tasse de café. Et donc, je prends le temps de remettre les vis tombées et les étagères en place afin que cela ne puisse plus se reproduire. La propriétaire nous remercie chaleureusement, et me trouve d’une gentillesse extraordinaire! Le soir, en rentrant, nous apercevons un mot sur notre lit nous indiquant d’aller voir dans le frigo. Et nous trouvons un petit sac rempli de gâteaux japonais! J’ai fait une connerie et on se retrouve avec des gâteaux en remerciement! Il n’y a qu’au Japon qu’on peut voir ça! Nous sommes restés deux jours à Hiroshima. Nous avons visité le musée Mazda et vu la plus longue chaine de montage au monde (7 kms) et appris pleins de choses intéressantes. Puis nous assistons à un match de baseball, sport national, opposant Hiroshima à Tokyo. Vraiment sympa de voir les supporters japonais sortir leurs minis battes pour applaudir et leurs minis parapluies quand l’équipe amène des points. On n’avait jamais vu de match de baseball auparavant, c’était une bonne expérience.
   Nous avons traversé la ville pour voir le bâtiment « dôme A », seul rescapé du bombardement, en mémoire pour l’éternité de l’atrocité qu’il y a eu ce jour là. Puis nous avons visité le musée d’Hiroshima, concernant la première bombe nucléaire « Little Boy » lancée le 6 août 1945 à 8h15 sur la ville. 3 heures de visite nous aurons largement suffit pour être écœurés et brassés de tout ce que nous avons vu et appris. Voir des bouts de vêtements, peaux, ongles, photos et représentation de personnages brulés à la peau pendante, on en ressort obligatoirement bouleversés. La bombe a explosé à environ 600 mètres du sol, afin de faire le maximum de dommage. Les américains avaient bien préparé leur coup, on préservant Hiroshima, comme d’autres villes visées, de bombardements aériens pour ne pas l’endommager afin de voir les effets destructeurs de la bombe. Ils s’étaient également bien abstenus de préciser l’existence d’une telle arme dans l’ultimatum lancé aux japonais, et avaient fait en sorte que les japonais ne capitulent pas. Hiroshima a été également choisi car elle ne renfermait pas de camps de prisonniers. De plus, le choix de lancer la bombe atomique justifiait au peuple américain les deux milliards de dollars qu’a couté le projet « Manhattan » et la fabrication des trois bombes nucléaires (la première « Trinity » testée le 16 juillet 1945 au nouveau Mexique, la deuxième « Little Boy » lancée sur Hiroshima et la troisième « Fat man » lancée sur Nagasaki). « Little boy » représentait l’équivalent de l’explosion de 16000 tonnes de TNT et « Fat man » de 20000 tonnes. Une seconde après l’explosion de la bombe d’Hiroshima, une boule de feu d’un diamètre de 280 m et de plusieurs milliers de degrés a tout brulé sur plusieurs kilomètres, sans compter l’onde de choc et les effets destructeurs à court et long terme des radiations.

Il a plut durant environ 2 heures une demie heure après l’explosion une pluie noire radioactive sur la ville et la région. Le nombre de morts total dans les jours qui suivirent (car beaucoup moururent quelques jours plus tard dans des souffrances qui sont inimaginables) dépassait les 200 000 personnes et environ 140 000 autres moururent jusqu’à la fin de l’année. Ces chiffres n’incluent pas les décès dus aux cancers et autres maladies développés encore à ce jour, suite aux effets radioactifs de la bombe. Pour finir, nous vous indiqueront seulement le chiffre de 1 380 000, qui correspond au nombre de fois la puissance de la bombe d’Hiroshima que représentent au total les bombes nucléaires à ce jour construites par l’homme. Et ce chiffre est certainement sous évalué, étant impossible de vérifier l’existence de toutes les bombes sur terre.
   Voilà, nous quittons Hiroshima avec toutes ces choses en tête, et un profond dégout de ceux qui sont capables de fabriquer ça…

Fukuoka, du 29 août au 1 septembre

   Nous sommes accueillis à la gare par Sumire, une couchsurfeuse, qui va nous héberger pendant 3 jours. Elle nous dépose au centre d’information touristique au centre ville, et nous nous donnons rendez-vous plus tard en début de soirée. Exténués par ces derniers jours intenses, nous décidons ne ne rien faire de particulier cet après midi. Une petite balade tranquille, et une petite glace pour nous poser un moment. Sumire vient nous chercher vers 19h30, et nous prenons la direction de chez elle, afin de retrouver 2 de ses amis qui vont passer la soirée avec nous. Ce soir, c’est soirée sushis! Nous allons apprendre comment faire des sushis à la japonaise. Et ce sera aussi l’occasion d’échanger au sujet des scouts, dont Sumire et ses amis font parti. Ici ça a plutôt l’apparence d’une colonie de vacances, pour divertir les enfants. Quand on leur a dit qu’en France les camps d’été duraient 3 semaines, ils étaient tous étonnés et se demandaient comment les enfants tenaient aussi longtemps. Mais il est vrai aussi qu’ils n’ont pratiquement pas de vacances, alors quand on leurs a dit que nous avions en France 5 semaines, ils nous ont énormément enviés. Au Japon, seuls quelques grandes entreprises proposent deux semaines de congés payés, qui sont rarement prises. Bref, voilà les sushis qui se préparent. Finalement c’est super simple, dire qu’on prenait des heures à en préparer en France, alors qu’il suffit simplement de déposer tous les ingrédients sur la table, et chacun se sert pour faire son propre sushi. Très bonne soirée, avec une nouvelle orgie de sushis, et où nous avons beaucoup échangés en anglais avec Sumire, qui traduisait du Japonais à l’anglais, et de l’anglais au japonais.
   Nous avons passé 3 jours très sympas. Le deuxième jour était un jour détente, nous n’avons rien fait et en avions besoin. Nous avons pris notre dimanche! Le lendemain, nous avons pris le train pour nous rendre à Usuki, à environ 2h30 d’ici. Des rizières pleins la vue, quelques bouddhas sculptés dans la roche,

 une balade en vélo (prêté gracieusement par la gare), un musée du sexe loupé car plus le temps d’y aller (dommage, il parait qu’il y avait pleins de jolis accessoires!), et nous revoilà du coté de Fukuoka pour manger un petit bout au restaurant avec Sumire, afin de la remercier de son chaleureux accueil. En sortant, elle nous propose d’aller dans un « onsen » (sources thermales d’eau chaude). Nous hésitons, mais finalement ça sera peut-être notre seule occasion. Nous avons juste un peu d’appréhension de nous trimbaler tout nus! En effet, ce sont des bains non mixtes, où la coutume est de bien se laver avant, et de se baigner nus. Verdict: on en ressort totalement décontractés, on aurait du le faire plus tôt! En fait c’est comme aller faire une balnéo à un prix imbattable de moins de 5 euros! Surtout qu’il y a des « onsen » ouverts sur des paysages splendides (cascades, montagnes…). J’ai découvert au passage que l’on pouvait vivre à une température de 90°C! Le thermomètre du sauna affichait 90°C et je peux vous dire que c’est chaud, très chaud! J’étais obligé de me concentrer pour respirer lentement afin de ne pas me brûler le nez, et marcher sur la pointe des pieds tellement le sol était bouillant! Puis se plonger juste après dans un bain rafraîchissant à 17°C c’est violent! On en ressort tout tranquille et apaisé!
   Sumire nous accompagne à l’aéroport, triste que nous ne puissions pas rester plus longtemps, et nous de même. Nous resterons sur nos très bons souvenirs, et n’avons qu’une envie, y retourner!
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6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 16:03
CHAPITRE 14 - La Chine

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Ne vous mettez pas en avant, mais ne restez pas en arrière." Proverbe chinois à retenir pour traverser une rue en Chine !

Pékin, du 25 au 29 Juillet

   Nous voilà repartis pour de nouvelles aventures sur un nouveau continent, et le dépaysement promet d’être total. Plus d’espagnol pour communiquer, plus de culture plus ou moins à l’occidentale, le secteur asiatique devrait nous réserver quelques belles surprises! Et pour recommencer en beauté, nous partons avec Béatrice (maman de Vincent) pour trois semaines en Chine, où Grande Muraille, armée enterrée de l’empereur, ou encore rizières nous attendent. Armés de notre petit guide de conversation en Mandarin, nous sommes fin prêts pour le départ!
   Donc, départ de Lyon St Exupéry le 24 juillet vers midi, pour rejoindre Londres et prendre notre avion pour Pékin. 2 heures de retard et 10 heures plus tard, nous voilà enfin à l’aéroport de Pékin, un peu fatigués d’une nuit passée dans le 747, le plus gros que nous ayons pris jusque là. Présence du chinois, accompagné de l’anglais, quitter l’aéroport pour rejoindre le centre ville s’avère être encore assez simple. Arrivés à la gare routière de Beijing, une des douze que compte la ville, nous marchons tranquillement pour gagner notre hôtel, réservé sur internet par obligation pour valider nos visas. Nous traversons quelques grands axes et petites ruelles typiques de Pékin (appelées Hutong) et le calme de cette gigantesque ville de près de 20 millions d’habitants et assez surprenant. En effet quasi tout les scooters et bon nombres de vélos sont électriques et les voitures d’un silence remarquable. Quelle agréable surprise, mais toujours sur nos gardes n’entendant pas les nombreux deux roues arrivant de toutes parts. Par contre la non priorité des piétons est aussi ici le cas, et avec les vélos, scooters, voitures, bus, traverser une grande avenue est parfois un joli casse-tête. Nous découvrons notre chambre, pas des plus propres, avec une odeur d’égout omniprésente, mais ça, on s’y attendait. Pas grave, on changera d’hôtel le lendemain.
   Puis, que de choses à voir et à faire à Pékin! Visite de la fameuse Cité interdite au cœur de la ville, où les milliers de touristes chinois et étrangers se bousculent (agoraphobe : s’abstenir!), les vieilles ruelles « Hutong » de Pékin, en voie de disparition petit-à-petit qui traversent la ville d’est en ouest, où nous avons un aperçu de vie fourmillante et plus traditionnelle des Pékinois, ou encore le temple du Lama. Nous en profiterons également pour déguster un canard laqué à la pékinoise, et pour voir un échantillon d’acrobatie et d’opéra de Pékin: inoubliable. Magnifique à voir aussi, l’opéra de Sichuan composé de danses avec changement de masques instantanés, ou encore une cérémonie de thé. Sinon, on dit que les chinois mangent du chien, et bien ils mangent vraiment de tout : quand on a vu les brochettes de scorpions, de lézards, de vers, ou encore d’hippocampes, d’étoiles de mer, de sauterelles, chenilles, de poulpes, bah finalement, le chien c’est pas si « exotique » que ça! Le chien, on peut gouter, mais croquer une brochette de scorpions qu’on voit encore gigoter sur le bois, dur dur! Nous qui voulions gouter de tout avant de partir, finalement on va éviter! On ne pensait pas en arriver là! Nous avons pu tester les fameuses toilettes publiques à la chinoise, pudiques, s’abstenir! Bien qu’elles soient plus propres que ce que l’on nous avait dit, cependant une pince à linge sur le nez serait bien utile! Trois jours assez intenses et pas loin de 45 km de marche à travers la ville, qui est dans une brume permanente (bien qu’on ait pu apercevoir un bout de ciel bleu à notre arrivée). La chaleur y est forte et humide, assez difficile à supporter.
   Enfin, après avoir pu choisir des plats sur des menus tout en chinois, nous nous sommes confrontés au casse-tête des transports : prendre un billet de train dans des gares gigantesques, à des guichets où personne ne parle un mot d’anglais, et où la courtoisie des files d’attente occidentale n’existe pas (chez nous, on fait la queue et chacun attend son tour, mais en Chine, doubler, pousser, c’est normal!) un vrai défi, qui se termina par un échec pour la première tentative…  Nous décidons de rentrer à l’hôtel pour leur demander de faire ce travail à notre place. Malheureusement, le seul employé qui parle anglais accepte seulement de nous donner le téléphone d’une agence de voyage… Nous décidons de changer de destination, Vincent part dans une autre gare seul, en ayant préparé quelques traductions d’avance. Cette fois sera la bonne, il revient avec nos tickets pour un départ demain soir direction Xian, à environ 1050 km de là, mais il n‘y avait plus de place en couchette, donc 12 heures de train de nuit sur des sièges... Maman va nous maudire ! Du coup nous nous dirigeons vers la gare routière pour prendre le prochain bus pour Simatai, afin de voir la Grande Muraille de Chine.

Simatai, du 29 au 30 juillet

   Plusieurs destinations sont possibles pour voir la Grande Muraille, nous décidons d’aller plus loin à Simatai car cet endroit est réputé pour être beaucoup moins chargés de touristes (étant un peu moins facile d‘accès). Et nous avons besoin d’un peu de tranquillité et de nature, donc ça tombe très bien! Dans le bus, une dame nous demande gentiment en anglais si nous allons à Simatai, ce que nous approuvons… nous aurions du nous taire… quelques temps plus tard, elle nous fait descendre nous et un autre couple de touristes en nous disant que nous sommes arrivés à Miyun, et nous lui faisons confiance. Sauf qu’entre temps elle a donné des coups de fil et comme par hasard nous attendaient 2 « voitures- taxis » pour nous emmener à Simatai, à 70 kilomètres plus loin. Nous n’avons pas d’autre choix que d’accepter, nous nous apercevrons au retour que nous nous sommes arrêtés bien avant la gare routière. Mais bon, le prix n’était pas exagéré par rapport au retour, donc pas de regrets. Nous arrivons à Simatai et trouvons un petit hôtel restaurant sympa. Petit aperçu des alentours pour la balade de demain sur la Muraille, et repos bien mérité.

   8h30, nous voilà lancés sur le sentier qui mène à la Muraille, enfin! Nous l’apercevons un peu plus loin, déjà d’ici, quelle merveille! Dommage cependant qu’il y ait de la brume, mais tôt ce matin le site est encore dégagé. On se demande si on arrivera à voir le ciel en Chine! Nous commençons à gravir les premières marches, ouvrage impressionnant dans cet environnement magnifique. Et cette section de la grande muraille n’est pas restaurée, donc très authentique!
   Nous ne croisons que des vendeurs de souvenirs et d’eau, par chance ils ne nous suivent pas tout le long comme indiquaient d’autres touristes sur internet. Les quelques touristes présents sur le site montent par le téléphérique, quel dommage pour eux. Nous allons jusqu’à la treizième tour de guet, soit environ 7 km aller-retour. Nous ne pouvons pas aller plus loin sur les crêtes escarpées, étant sans doute trop dangereux.
   De retour à Pékin dans l’après-midi, le 30 juillet fin d’après-midi, nous nous installons un moment dans un parc car nous avons un peu de temps devant nous avant de prendre le train. Nous y croisons des chinois jouant à plusieurs, certainement après leur journée de travail. Et un peu de calme nous fait du bien. Puis nous trouvons un petit restaurant local sympa où l’on s’occupe bien de nous, et où les touristes ne vont pas. Toujours aussi difficile de savoir ce que l’on commande, car pas touristique donc pas d’anglais! Vincent commence à reconnaitre quelques signes désignant « poulet », ou encore « viande ». Dur dur, mais tellement fun!
   Puis bain de foule dans cette immense gare, « 500 millions de chinois », et nous et nous et nous! Dutronc est en retard, ils sont presque le triple maintenant! Y’en a partout, et nous découvrons un train de 17 wagons, long d’au moins 1 km pour faire rentrer près de 2000 personnes! Un truc de malade! Il y a peut être un peu d’exagération (et encore) On vous jure, c’est impressionnant! Train très agréable, avec nombreux services et propre. Voilà, c’est parti pour une nuit plutôt difficile. Maintenant nous savons, les trains, il faut réserver plusieurs jours à l’avance pour être sur d’avoir des couchettes. Et oui, le tourisme national est très pratiqué en Chine, d’où coup, les gares ferroviaires sont prises d’assaut.  

Xian, du 31 juillet au 01 Août

   Arrivée matinale vers 7h30, après une nuit plus confortable que dans un car tout de même. Nous laissons passer la horde de chinois pour descendre tranquillement et au passage, finir de se réveiller. Il pleut sur la ville et des petits vendeurs de parapluies nous accostent par-ci par-là, le temps leurs étant propice. Le temps de jeter un œil dans notre guide, une personne nous aborde. Ca tombe bien, c’est un des gars de l’hôtel où nous voulions aller, à deux pas de la gare ferroviaire, car après une nuit dans le train et la grande muraille escarpée de la veille, les jambes sont très lourdes et ça tire plutôt beaucoup. Quelques échanges en anglais pour se renseigner sur le train de notre prochaine destination, afin d’avoir des couchettes cette fois-ci et nous découvrons l’hôtel, agréable, avec un personnel super accueillant. Puis nous partons avec lui acheter nos billets pour Chengdu, prochaine halte que nous souhaitons faire, pour voir des pandas! Et avec lui, ce n’est plus un casse-tête chinois, c’est le cas de le dire! Et hop, train couchette pour le lendemain 14h. Dix sept heures de train cette fois-ci, sans couchette, ça l’aurait pas fait du tout.
   Pas le temps de se poser, que nous voilà déjà dans la voiture de notre guide à destination d’un village néolithique, tombeau de l’empereur Qin et le meilleur pour la fin, son armée de soldats en terre cuite enterrée! Nous allons voir une autre folie des grandeurs chinoises, découverte seulement en 1974, par hasard.
   Pour le village, pas de quoi crever le plafond, mais toujours intéressant de voir des manières de vivre remontant à plus de 5000 ans! Pour le tombeau Qin, surtout PAS LA PEINE D’Y ALLER!! Une espèce de colline, avec des jardins non entretenus tout autour, des vitrines
vides, remplies de clopes, et autres conneries, et des attroupements de chinois avec petites voitures pour faire le tour (absolument rien à voir!). Nous pensions voir un mausolée, mais il n’y a plus rien depuis des années, et ils continuent à faire payer une entrée : incompréhensible! Puis l’armée enterrée : en faisant abstraction de la foule nationale (pour ne pas dire les chinois!), vraiment impressionnant! Tous ces visages avec des expressions uniques, en position de combat, tournés vers vous, c’est surréaliste : ils étaient fous ces chinois! Pour info, les armes retrouvées sur les sites qui se comptaient par milliers sont encore intactes et aiguisées (enterrées depuis plus de 2000 ans!). Elles sont recouvertes par un traitement qui n’a été découvert qu’en Allemagne en 1937, et aux Etats-Unis en 1950! Mystérieux quand-même. Malheureusement elles ont été enlevées et seulement quelques unes sont à la vue du public. Pour finir, les deux charriots de bronze et leurs détails sont extraordinaires.
   Le lendemain, nous voulions voir une pagode et le quartier musulman, mais la pluie et la brume ne nous ont permis de ne voir que «l’ombre » de la pagode! Nous prenons notre train à 14 heures, direction Chengdu.

Chengdu et Leshan, du 2 au 5 Août

   Arrivés à Chengdu, nous découvrons une ville bruyante (klaxons à fond!), où traverser de grandes avenues devient de plus en plus périlleux. La règle du « aucune règle précise pour la circulation » est très développée ici! Les 2 roues déboulent de toute part, les trottoirs n’appartiennent plus aux piétons (enfin quand il y a des trottoirs!), et prendre un taxi relève de l’exploit! Nous avons tenté une balade tranquille dans le parc du Peuple, et comme son nom l’indique, il y avait du peuple! Nous avons rebroussé chemin au bout d’un quart d’heure. Le soir, repas au calme dans une petite rue, sur des tabourets qui sont pour enfant chez nous, mais pour adulte en Chine, en choisissant une vingtaine de mini brochettes, aux célèbres épices de cette région (poivre et piments du Sichuan), trop piquantes pour Maman et Delphine. Le vendeur était bien surpris de voir des étrangers ici. Pour la soirée, opéra de Sichuan, magnifique.
   Nous nous levons de bonne heure avec hâte d’aller voir les pandas géants, dans un centre de recherche et de protection des Pandas, unique au monde. Sans regrets, ces gros nounours, nous n’avions qu’une envie, les serrer fort dans nos bras! Nous avons vu également des pandas rouges, ressemblant un peu à des ratons laveurs, mais tellement mignons! Et n’oublions pas le petit bébé de 2 semaines, grand comme une souris. Le panda est le mammifère où la différence de poids entre l’adulte et le bébé est le plus important. Le bébé représente entre 0,01 et 0,02% du poids de la mère! Une très belle matinée. L’après-midi, Vincent a eu la « superbe » idée d’aller voir le plus grand bouddha taillé dans la roche (vers le 7ème siècle après J.-C.) à Leshan, à deux heures de car de Chengdu. Et bien, une nuit dans un hôtel, avec énorme araignée noire, odeur d’égouts, et douche au dessus des toilettes turques, ferons de bons souvenirs! Et pour le bouddha que nous voulions voir : prix d’entrée exagéré, nous le verrons depuis une petite île, en face. Sauf si vous êtes un grand fanatique de Bouddha, pas la peine de vous déplacer. Au moins, c’était fun de prendre le vieux bateau local à 1 Yuan, pour rejoindre l’île. Puis retour en soirée à Chengdu pour prendre l’avion le lendemain, direction Nanjing, près de la côte Est.


Le Huang Shan, du 6 au 8 Août

   Le Huang Shan, signifiant montagnes jaunes, est une montagne sacrée pour les chinois. On nous avait dit que les paysages étaient magnifiques et nous avions besoin d’être au vert, et au calme. Enfin, nous le pensions…
   Arrivés vers 13h30 après une matinée dans le car, nous mangeons chez Mr Cheng, un chinois vraiment sympa, apprenant le français, très joli quand il le parle. Il nous propose d’aller voir plusieurs chutes d’eaux, où de célèbres films chinois ont été tournés, car, très rare depuis le début du voyage en Chine, il y a le soleil! Oui, enfin jusqu’au moment où nous prenons la voiture pour nous y rendre, une grosse averse éclate… Mais nous pourrons quand-même y aller une bonne demi-heure plus tard, pour apprécier quelques gorges, chutes d’eaux, et une balade au milieu des forêts de bambous de la région. Il n’y avait pas beaucoup de monde, et nous avons pu profiter de ces quelques heures. Puis maman craque pour un hôtel 3 étoiles, avec un belle chambre, pas beaucoup plus chère que ce que nous avions prévu. Nous nous couchons relativement tôt en prévision d’une ascension longue et difficile sur le Huang Shan le lendemain. Et soudain, à 5 heures du mat’, maman nous réveille en sursaut, une grosse souris étant en train de manger les courses que nous avions fait la veille pour le petit-déj! Elle nous dit qu’elle pensait être en train de rêver de son ancien chat, en lui demandant d’arrêter de farfouiller, mais qu’une fois bien réveillée, c’était une souris qui était en train de grignoter nos paquets de gâteaux sur la table! On peut vous dire qu’on ne s’attendait pas à un réveil comme celui-ci à 5h du mat’ dans un hôtel 3 étoiles! Le temps de pendre nos provisions au plafond (ce n’est quand-même pas « super souris », ici elle ne devrait plus pouvoir monter!), et nous nous rendormons.  
   Après cette nuit un peu agitée, réveil de bonne heure pour gravir cette fameuse montagne sacrée. Dans la rue, nous commençons à chercher de quel côté nous devons prendre le bus pour se rendre au pied de la montagne, et nous tombons sur Mr Cheng, qui se charge de nous appeler un taxi. Nous voilà au pied de cette montagne, nous nous acquittons des quelques 23 € par personne juste pour pouvoir monter sur le Huang Shan (nous apprécions la France pour tous ses paysages dont l’accès est gratuit, comme la chaine des Puits ou encore le parc des Ecrins, car à l’étranger tout se paye…). Que dire, nous entamons une ascension de milliers de marches, entourés de porteurs tout en sueur avec leurs dizaines de kilos sur les épaules, apportant les stocks pour les petits magasins, et déjà beaucoup de chinois! En fait, il n’y a pas de sentiers, mais des escaliers en veux-tu en voilà sur des dizaines de kilomètres possibles, il faut le voir pour le croire. Sur le plateau, dans la brume (pour ne pas changer avec le reste du voyage) nous nous retrouvons au milieu de hordes de chinois en poncho bleu, vert, rouge, avec des guides hurlant dans des mégaphones, des hôtels allant jusqu’à 4 étoiles, à essayer de se frayer un chemin en poussant, doublant dans le pur style chinois! Notre excursion nature au calme est tout à fait réussie! Pour une montagne sacrée où le calme, la solitude, ou la médiation seraient plus venus à nos esprits, c’est tout l’inverse. Comme disaient d’autres touristes, nous avons vu maintenant de quoi les chinois sont capables de faire d’une montagne. Après la grande muraille et l’armée de soldats en terre cuite de Xi’an, nous avons une vague idée de ce que ce peuple est capable de faire! Et comme toutes les
montagnes petites ou grandes ayant un intérêt pour les chinois, des téléphériques sont disponibles pour tout ceux qui ne veulent pas grimper! Cette ascension aura été un grand moment de randonnée pédestre. Heureusement qu’une courte éclaircie a eu lieu pendant le trajet, ce qui à permis à Delphine et Maman d’admirer les belles montagnes. Pour ma part, j’ai fait un détour sur un pic et je n’ai absolument rien vu, à part la brume et une magnifique crête en escalier.  

Nous pensons qu’il faut voir cela au moins une fois! Nous redescendons après avoir: fait 15 km de marches (la Tour Eiffel peut se rhabiller avec ses 1665 marches!), vus des escaliers en tout genre creusés dans la roche ou encore sculptés, et fait un bain de foule en poncho. Nous retrouvons aussi la nuit suivante les cris de notre famille souris.
   Après une journée comme celle-ci, nous décidons de passer quelques jours « tranquilles », pour voir les cultures de thé et le fameux Lac de l’Ouest à Hangzhou.

Hangzhou, du 8 au 12 Août

   A l’arrivée, difficile de trouver autre chose que des hôtels 4 étoiles, les petits hôtels ne voulant pas de nous. Nous ne savons pas pourquoi, mais ils nous ont renvoyés vers des 4 étoiles, après nous a
voir fait visiter leurs chambres. Est-ce qu’ils avaient la flemme de remplir les papiers administratifs? Car si c’était vraiment interdit pour les étrangers, nous n’avons quand-même pas des têtes de chinois pour nous montrer les chambres! Nous trouvons malgré tout un hôtel assez original avec salle de bain transparente et déco « fraiche », à un prix abordable.

   Nous passerons trois jours relax (on a quand-même beaucoup marché!) à visiter les musées de la soie et du thé (très intéressants), à voir les cultures du célèbre thé de Nanjing, le Lac de l’Ouest et ses nombreux jardins très joliment agencés (ponts chinois, sculptures, fleurs, plantes…). Nous avons fait une dégustation de thé noir, vert et jaune, et avons été très agréablement surpris par ces nouvelles saveurs. Le thé que nous trouvons en France n’a vraiment pas le même gout! Nous sommes obligés d’en ramener avec nous.

   Cette ville est très verte et très agréable pour se promener, et surtout beaucoup plus silencieuse et respectueuse des piétons! Nous sommes allés un soir au marché de nuit, qui se met en route vers 19-20h. C’est un bric à brac géant, avec toutes les contrefaçons possibles et imaginables, allant du sac Gucci au caleçon Calvin Klein, aux fausses cigarettes de marque, et derniers gadgets à la mode. Puis nous avons gouté une fondue chinoise délicieuse dans un resto branché avec notre commande notée sur écran plat. La pluie, omniprésente, nous a accompagné ces 3 jours, comme presque tout le reste du voyage, mais ne nous a pas empêché d’en profiter. Très drôle d’ailleurs de voir tous les 2 roues, aussi bien scooters que vélos, avec des ponchos de toutes les couleurs, et de voir les gens charger leurs vélos et scooters après avoir fait leurs courses à Carrefour.  

Retour à Pékin, du 13 au 16 Août


   Nous prenons pour la dernière fois le train, direction Pékin. Cette fois-ci nous ferons le trajet de nuit sur des sièges, pendant que la maman de Vincent sera sur une couchette. Budget oblige, nous devons faire certaines restrictions. Au bout de 14 heures, nous voilà à destination, un peu cassés car nous n’avons pas très bien dormi. Direction notre hôtel, avant de partir pour une journée balade et shopping. Béatrice, qui était venue sans aucun bagage (nous avions réparti ses affaires dans nos sacs), se retrouve avec une valise et un sac à dos, remplis de souvenirs! C’est vrai que nous nous sommes faits plaisir avec quelques toiles (ils ont de superbes peintures), du thé (venir en Chine sans rapporter du thé, ça ne se fait pas!), et autres petits souvenirs.
   Nous avons accompagné la maman de Vincent à l’aéroport, en prenant le métro nous avons croisé une dame avec un chiffon à la main, qui regardait attentivement par terre… Nous avons du mal à y croire, elle se baisse et nettoie à la main une tache sur le sol! Décidément, nous n’avons  pas du tout les mêmes manières de travailler chez nous! Il faut croire qu’ils essaient vraiment de donner du boulot à tout le monde, quitte à ce que les gens ne soient pas occupés à 100%. En France les entreprises ont tendance à licencier pour avoir le minimum de personnel, ici on dirait que c’est le contraire! Voir 7 à 8 vendeurs dans un magasin de tout juste 150 m² ou 4 serveurs pour 10 tables à peine est monnaie courante en Chine. Par c
ontre quand il s’agit de faire rentrer 4000 personnes en moins d’un quart d’heure dans la gare routière, là il ne sont que 2! Bousculade assurée! Nous ne voyons pas les choses de la même manière, où est le juste milieu?!
   Nous passons notre dernière journée au Palais d’Eté, lieu où l’Empereur venait respirer en été, pour échapper à la chaleur du centre ville. Ce sera notre dernier grand bain de foule de Chine (heureusement!). Nous ne sommes vraime
nt pas déçus de voir cette architecture vraiment magnifique, cette balade autour du lac très sympathique avec des petits ponts typiquement chinois très travaillés. Pour le Palais d’Eté, une architecture certes très chargée, mais à couper le souffle: voir des poutres de plafond toutes peintes de décors uniques, des toits dorés ornés de belles gargouilles, c’était magnifique.

   Nous aurions aimé nous désaltérer avec une glace aux petits pois, à la tomate, carotte ou  maïs, mais nous avons préféré une bonne glace traditionnelle au chocolat! Nous testons tout de même le bol de nouilles à réhydrater, plat favoris des chinois en vadrouille. La vérité, nous avons du mal à les digérer, au moins on aura gouté!

   Nous prenons l’avion demain pour le Japon, et avons hâte d’y être, bien que nous devrions avoir la même chaleur. Nos 3 semaines en Chine n’ont pas été à la hauteur de nos attentes. Nous aurions voulu plus d’espace et de calme, chose quasi impossible sur le parcours que nous avons fait. Mais, nous avons tout de même vu des choses spectaculaires: la Grande Muraille, l’armée enterrée de Xi’an, les montagnes jaunes, les opéras chinois, les pandas…  Nous n’avons pas eu l’occasion de manger du chien, mais on peut vous dire qu’ils mangent vraiment de tout!  Faut dire qu’essayer de déchiffrer des menus en chinois c’est pas donné à tout le monde, maintenant on comprend très bien l’expression française « tu me parles en chinois »! Cette première étape en Asie s’est révélée complètement différente de notre première partie du voyage, certainement dû à notre impossibilité de communiquer. Nous avons quand même eu de la chance, car depuis les JO de Pékin, beaucoup de choses se sont simplifiées pour les voyageurs, avec plus de présence d’anglais (noms des rues, stations de métro…).
   Les moins sympas de notre voyage: essayer de traverser une 2 x 4 voies sans respect pour les piétons, les klaxons ininterrompus dans certaines villes, les bousculades et non respect des chinois pour les files d’attente, la brume constante (ou pollution!), l’humidité ambiante à 200%, les raclements de gorges et les crachats (bien que beaucoup plus rares qu’auparavant semble-t-il), la foule (agoraphobe s’abstenir), le bruit (ou brouhaha des gens), voir que l’accès aux blogs et aux sites web d‘informations sont bloqués…
   Les plus sympas de notre voyage: avoir vu des gros nounours pandas, essayer de prononcer quelques mots de mandarin (et surtout essayer de se faire comprendre!), faire plouf-plouf sur les menus et vite apprendre l’expression « sans piment », la Grande Muraille, l’armée enterrée de Xi’an, monter toute un montagne qu’en escaliers (moins fun pour les mollets!), voir des brochettes de scorpions encore vivants, voir les opéras de Pékin et du Sichuan (magnifiques), se balader dans les Hutongs de Pékin tant qu’ils sont encore là, la richesse architecturale des temples…  
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6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 15:44
CHAPITRE 13 - Le Paraguay

"Si tu ne sais pas où tu vas, va là où tu ne sais pas." Proverbe qui va bien avec notre parcours au Paraguay

Lima du 23 au 31 Mai

   Nous n’avions pas prévu de passer par le Paraguay, mais comme nous allons prendre notre avion à Asunción (la capitale) le 1er juin, nous nous sommes dit que nous allions en profiter pour découvrir un peu ce pays, qui à la base n’est pas très touristique, mais nous avons vu sur internet qu’il y a des choses à voir. Donc nous allons avoir un aperçu par nous-mêmes. Petite étrangeté pour rejoindre le Paraguay depuis l’Argentine, nous devons passer par le Brésil! Oui, en effet, le bus traverse la ville frontalière du Brésil nommé « Foz do Iguaçu  pour rejoindre l’unique pont qui traverse la rivière « Parana » afin d’ arriver au poste de frontière du Paraguay, juste après le pont « de l’amitié », à Cuidad del Este. Nous apprécions donc le portugais durant environ 40 minutes avant de rentrer dans la ville Cuidad del Este, qui ressemble à un immense marché! Apparemment on peut y faire de bonnes affaires, d’ailleurs les brésiliens le savent, ils traversent le pont en masse pour repartir les bras chargés, quitte à faire une queue de plusieurs heures pour pouvoir repasser leur frontière. Nous marchons environ 1h30, au milieu de tout et n’importe quoi avant de regagner la centrale de bus, afin de rejoindre une petite ville, à quelques heures de là, un peu avant Asunción. Nous arrivons dans la nuit à Caacupé, trouvons un hôtel, dirons-nous pas trop mal vu tout ce que nous avons déjà pu voir, et mangeons quelques empanadas dans la rue. Le lendemain, pluie torrentielle dans la ville à ne pas pouvoir bouger! Traverser la rue revient à se jeter dans une piscine! Un regard échangé entre nous et la décision était prise: aller directement à Asunción. Surtout que l’on nous a dit qu’il pouvait pleuvoir comme ça durant plusieurs jours!
   Nous arrivons fin de matinée sous un temps plutôt couvert mais sans pluie. Nous prenons un bus local pour nous rendre en centre ville, et retrouvons nos vendeurs en tout genre et le mouvement animé typique de va-et-vient : loto, sucreries, chaussettes, journal, j’en passe et des meilleures! On pourrait vraiment vivre dans ces bus sans avoir besoin de descendre! Petite balade pour trouver notre hôtel (il n‘y en a pas énormément), qui s’avérera être un hôtel de passe, où les couples « occasionnels » peuvent rester entre 7h et 21h en payant moins cher, comme le dit si bien le réceptionniste! Le temps de lui demander d’enlever le caleçon resté dans la salle de bain et de renifler les draps (RAS sur les draps, ils étaient impeccables!) et nous voilà installés pour une nuit, nous espérons pas trop agitée. Mais l’espèce de criquet flanqué sous notre fenêtre ne voulait pas que nous passions une bonne nuit, et l’épaisseur du simple vitrage nous donnait l’impression qui était à 3 cm de nos oreilles! TZI TZI TZI TZI… Ba, c’est toujours mieux que les klaxons et autres véhicules.
   Le lendemain, nous décidons de partir pour le Chaco, une région assez hostile du nord du pays, au climat sec et très chaud, habitée par quelques tribus semi-autonomes, ainsi que par les mennonites, qui contrôlent toute la région et l’industrie laitière du pays. Des internautes conseillaient d’y aller, donc on a tenté. Arrivés après 7 heures de route sous un temps lourd et chaud (pas besoin de bouger le petit doigt pour transpirer partout!), où nous avons pu voir des ranchs et une végétation alternant plaintes et buissons épineux impénétrables, nous arrivons (enfin!) à Filadelfia, une ville far west, à glacer le sang, ou quelques motos circulent et où l’allemand (les colonies mennonites sont originaires d’Allemagne, beaucoup sont descendants d’anciens nazis) est omniprésent. On se demande vraiment ce que l’on fait ici! Une nuit tranquille à bien transpirer et se battre av
ec les moustiques locaux, et le lendemain nous visitons le petit musée dédié à l’origine de cette colonie devenue Filadelfia. Puis, nous voulions faire une excursion pour découvrir les colonies mennonites, les tribus et les environs. Une fois à l’unique agence de cette ville presque fantôme, le prix exorbitant (120 $ pour faire tout juste un tour de 4 heures!) nous dégoute complètement et le mal être que nous ressentons ne nous donne pas envie de continuer plus longtemps. Alors rebelote, 7 heures de car à transpirer pour retourner à notre point de départ…
   Déçus de n’avoir pas pu voir ce que nous voulions, nous retrouvons en plus un temps de chien à la capitale, qui nous suivra d’ailleurs jusqu’à notre retour… Nous passons la nuit dans un hôtel un peu plus classe et le lendemain, 4 jours avant notre départ pour la France, nous prenons d’assaut un hôtel 4 étoiles. Nous avons besoin de nous retrouver un peu au calme, dans un endroit que nous savons propre et où nous nous sentons bien. Pas de demi mesure: suite junior (écran plat géant, salon dans la chambre, belle baignoire pour les bains!…) piscine, salle de billard, salle de sport, sauna… Et pour ne pas dépareiller avec l’hôtel, nous faisons d’un restaurant plutôt chic (costume, nœud papillon, service digne d’un grand restaurant…!) notre QG pour le déjeuner et le diner! Nous en profiterons aussi pour voir les « tristes » contrastes de la ville, avec vieux buildings délabrés et nouveaux immeubles se côtoyant, ou encore un palais du gouvernement d’un blanc immaculé à tout juste 100 mètres de bidons villes jalonnant le rio Paraguay.

   Nous quittons le Paraguay le lundi matin, le 1er juin, avec une courte nuit passée sur les sièges de l’aéroport (notre avion partant à 5h du matin), après 3 jours où nous avons dépensé plus que le salaire minimum du pays (nous pouvons dire ça ainsi) sans avoir garder un très bon souvenir du pays. La pluie présente durant tout notre passage au Paraguay, notre fatigue présente après tout ce périple, la difficulté pour obtenir des informations, le fait qu’il n’y ait rien à voir de particulier ou de nouveau, ont beaucoup contribués à notre ressenti. Nous aurions dû rester plus longtemps en Argentine, mais nous ne pouvions pas savoir, et c’est ce qui fait le charme du voyage aussi.
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19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 03:47
CHAPITRE 12- Nord de l'Argentine

"Pour faire un tango comme pour faire un bébé, il faut être deux."
"Le chien a plus d'amis que les gens car il remue plus la queue que la langue." Proverbes argentins


Salta,du 11 au 13 mai

   Nous arrivons à Salta, aux alentours de 22h, et à peine descendus du car, nous voilà happés par une meute de rabatteurs, et les prospectus d’hôtels volent de toute part. Nous nous débattons tant bien que mal, et réussissons après quelques dizaines de mètres à être seuls. C’est la première fois que nous croisons autant de personnes depuis le début de notre voyage! Nous marchons tranquillement dans la ville en direction de la place centrale et, hormis la quantité considérable de Renault 12, Peugeot 504, ou encore fiat 500, nous sommes plutôt dans une ville européenne. Nous longeons le grand parc central, et après plusieurs demandes non concluantes à divers hôtels, nous craquons auprès d’une charmante rabatteuse, pour un hôtel qui à l’air plutôt pas mal pour le prix. C’est un peu cher pour nous, nous pensons, mais il est près de 22h30, nous n’avons pas encore dîner, donc nous verrons demain si nous voulons changer d’hôtel. Nous mangerons dans un petit boui-boui à l’angle du pâté de maison, un sandwich et un hamburger, deux cocas (pour faire passer nos petits problèmes dû peut-être à l’eau du café et du thé d’un des petits déjeuners de San Pedro de Atacama) avant une nuit bien méritée. Le lendemain sera une journée plutôt cool, avec visite dans quelques rues de la ville, siestes et films devant notre télévision câblée.

   Ca fait du bien de temps à autre de ne rien faire. Et ça faisait longtemps que nous n’avions pas vu de films. Puis en espagnol ou en anglais sous-titré, ça ne peut pas faire de mal pour apprendre. Nous voulions aller au musée archéologique de Salta, qu’un couple de français nous avez conseillé à Sucre (Bolivie), mais il était fermé le lundi, et nous avions réservé un tour pour partir mardi matin de bonne heure pour Cafayate. Il est près de minuit, et la personne a qui nous avions réservé le tour vient nous voir, pour nous informer que ce ne sera pas possible pour le lendemain. La personne de l’hôtel, à qui nous avions confirmé notre accord pour le tour, ne lui a pas passé l’information. Nous sommes un peu déçus, mais bon, nous partirons quand-même à Cafayate le lendemain par nos propres moyens, et verrons là-bas pour faire une excursion à la « Quebrada » (sorte de vallée) de Cafayate.
   Lendemain matin, après un  coucher à 3h, nous ne pouvons nous réveiller à l’heure! Finalement, la télé, ce n’est pas que bon pour la langue! Pas grave, nous irons au musée et prendrons un tour pour mercredi matin avec une autre agence, histoire d’être sûr de partir! Et nous avons bien fait de ne pas nous réveiller, car le musée vaut vraiment le détour. Il a été conçu en 2004, autour de trois momies découvertes en 1999, au somment du volcan Llullaillaco, à 6739m d’altitude. Ce sont à l’heure actuelle, les momies les plus conservées au monde, grâce à l’altitude, le froid extrême, et le manque d’oxygène. Elles ont été retrouvées congelées, donc intactes, et datent de plus de 500 ans. Cette découverte est majeure pour la compréhension des modes de vie des civilisations andines et incas, et nous avons vraiment l’impression qu’elles vont se réveiller. Cela fait froid dans le dos.
   Au temps inca, la haute société se retrouvait à Cuzco (Pérou) au centre des 4 régions incas s’étendant de l’Equateur jusqu’au milieu du Chili, pour marier les enfants les plus beaux entre communautés. Cela permettait de renforcer les liens entre communautés, et ensuite les enfants rega
gnaient leurs villages respectifs, puis ils les enivraient à la bière de maïs, avant d’être conduits au sommet de montagnes, où ils étaient sacrifiés (tout simplement en s’endormant avec le froid et l’alcool). Pour les incas, ces enfants ne mourraient pas, mais rejoignaient une autre vie, d’où ils pouvaient observer le monde du haut des montagnes alors devenues sacrées. Ils étaient enterrés avec des statuettes et divers objets pour les aider durant leur voyage.
   Ce musée était vraiment très intéressant et très instructif. Nous ne regrettons pas de ne pas être partis. Puis nous rejoignons un restaurant chic au centre ville, où nous nous « pétons » le bide avec deux morceaux de viandes gigantesques! L‘Argentine est réputée pour sa viande, et ya de quoi! Les quelques 700g du pavé de viande rouge, arrosé d’une sauce roquefort exquise, accompagné d’un pichet de vin de la maison pour Vincent, et le filet de viande mijoté dans une sauce roquefort pour Delphine, aura comblé notre carence culinaire vécue en Amérique centrale! Sieste oblige après un repas pareil!

Cafayate, du 14 au 16 mai

   Nous partons à 7h30 le lendemain, accompagnés de 2 américains, pour un tour s’annonçant très intéressant. Et ça sera le cas. Nous traversons champs de tabacs (très présents dans la région de Salta) la Quebrada de Cafayate, où nous voyons des montagnes rocheuses exceptionnelles multicolores (rouge, jaune, vert, orange,…), des formations géologiques surprenantes et magnifiques, telle que « l’amphithéâtre » qui a une acoustique similaire au théâtre de Buenos Aires. Il y a même une fois par an, des musiciens qui viennent y jouer.

   Puis nous arrivons à Cafayate, à 1750m village connu pour le vin, surtout le blanc Torrontes. Nous visiterons deux bodegas, dont une complètement bio, l’unique bio à 100% d’Argentine, et nous apprécierons des vins délicieux. La région, dûe à sa situation géographique, son climat (chaud la journée, froid la nuit et assez sec) es
t très favorable pour la culture des vignes.
   Nous resterons deux jours, riches en gastronomie. Nous gouterons glaces aux vins Torrontes et Cabernet, visiterons une ferme fabriquant du fromage de chèvre, mangerons les meilleurs empanadas jusqu’à ce jour, du miel au raisin, boirons du délicieux Torrontes... Vive l’Argentine et la richesse de sa gastronomie!

   Nous ferrons également une petite balade pour voir des peintures rupestres, qui ne seront pas top, mais cela nous a permis de voir voler plusieurs groupes de perroquets au dessus des vignes de Cafayate. Quel beau spectacle, plus beau que de voir voler des groupes de pigeons en ville! C’était un petit village où nous serions bien restés quelques jours de plus, comme le couple français que nous avons croisé un soir à la maison des empanadas ici depuis plus d’une semaine, mais nous devons rentrer en France début juin, donc nous devons partir en direction d’Iguazu.
   Samedi matin, 6h00, nous prenons un bus direction Tocuman.

De Cafayate à Puerto Iguazu, du 16 au 20 mai

   Nous découvrons une autre facette de l’Argentine. Forêts subtropicales, le vert domine, ça ressemble beaucoup à nos forêts savoyardes. Nous arrivons à Tocuman, ayant vu un aperçu de la ville depuis le car, nous décidons de ne pas nous arrêter, et de continuer notre voyage vers Resistencia. Nous partons en ville pour déjeuner, puis reprenons un car vers 17h00, pour 13 heures de voyage. Dans l’hypothèse où le repas ne soit pas assez copieux, nous achetons de quoi achever le diner, mais nous avons aussi notre restant de Torrontes et notre fromage de chèvre fumé, donc dans tous les cas ce sera un bon repas. Nous sommes installés au deuxième étage tout devant, avons une vue panoramique, et profitons des longues lignes droites et du paysage jusqu’au coucher du soleil. Les bus argentins sont quand même très confortables.

   Nous nous réveillons à 5h30 le lendemain, avec une seule envie, de continuer notre nuit dans le car! Dehors il fait encore nuit et froid, et le terminal de bus est ouvert sur l‘extérieur, gla gla! Nous attendons que le temps passe, environ une heure, avant de se diriger vers le centre ville afin de prendre un petit déjeuner et de trouver un hôtel. Pour le petit déj pas de soucis nous trouvons de quoi faire, par contre pour l’hôtel, dur dur, après ½ de recherche dans le centre ville, complètement désert à 8h30 du matin (on n’a jamais vu ça!), nous laissons tomber nos recherches et décidons de partir à Posadas, car ici impossible de trouver un hôtel, et la ville ne nous donne pas envie de rester davantage. On a l’impression d’être dans « Je suis une légende » des survivants d’une catastrophe.
   Nous retournons au terminal de bus, loupons à 5 minutes près le bus pour Posadas, du coup nous devons patienter encore 3 heures. Nous tuons le temps sur internet, avant d’enchainer à nouveau sur 5 bonnes heures de bus.
   Nous arrivons très fatigués à Posadas après 2 jours et 1 nuit de transport. Nous restons 2 jours dans cette ville qui est beaucoup plus agréable que Resistencia, plus petite et plus accueillante. Nous profiterons pour faire une bonne grasse matinée bien méritée, un petit lavage des vêtements (trop feignants, ils vont directement à la laverie!), et une balade au bord du fleuve Parana, qui sépare l’Argentine du Paraguay.
   Nous partons ensuite à San Ignacio Mini, une petite ville de 10 000 habitants, où se trouve une ancienne mission Jésuite du 17ème siècle, que nous allons visiter. Et nous apprendrons sur le peuple Guarani, et le rôle important qu’eurent les missions dans toute la région qui s’étendait à l’époque du nord de l’Argentine, sur le Brésil et le Paraguay. En sortant du car, nous nous apercevons que nous avons oublié nos chapeaux à l’intérieur,  mais trop tard, le car est déjà loin, snif, nos chapeaux du Mexique qui nous ont si bien servis et qui permettaient aux autres de nous reconnaitre! Un gars de l’hôtel (très gentil) où nous irons passer la nuit se propose d’appeler la compagnie pour voir s’ils peuvent nous ramener nos chapeaux le lendemain (si jamais ils sont toujours dans le car!), sans grand espoir, nous le remercions pour sa proposition. Mais le lendemain, nous repartons sans eux, ça y est c’est fini, on ne les reverra plus!

Puerto Iguazu, du 20 au 23 mai

   Nous arrivons à Puerto Iguazu, avec une seule hâte, aller voir ces fameuses chutes d’Iguazu, réputées comme les plus belles du monde. Nous essayons quand même de voir avec la compagnie de bus pour nos chapeaux. Nous trouvons une chambre d’hôtel immense, en fait c’es
t un mini appartement, avec 2 chambres et un grand salon! Le propriétaire a aussi un restaurant juste à côté, il nous dit qu’il nous fera une remise si on y vient manger. On testera le soir même, et c’est sûr, on reviendra y manger! Nous avons enfin gouté la fameuse « parillada » argentine, il s’agit en fait d’un barbecue, mais à sa table: ils nous amènent une sorte de pierrade, mais pas électrique, avec du charbon, sur notre table. Nous sommes abasourdis lorsque nous voyons la quantité de viande! Poulet, bœuf, boudin, saucisse, porc, tripes, rognons, tout ça pour 2 personnes! Accompagné d’un petit vin rouge du pays, quel régal! Nous arrivons à la fin, mais difficilement! Ce sera notre QG pour nos repas, c’est décidé.
   Puerto Iguazu est une petite ville très touristique par rapport aux chutes d’Iguazu, mais qui a su garder son charme de ville tranquille. Nous y restons 3 jours. Nous allons nous balader un peu et nous nous retrouvons en face du Paraguay et du Brésil, chacun de leur coté des fleuves Parana et Iguazu, ce point de vue s’appelle « tres fronteras » (trois frontières). C’est étrange d’avoir ce point de vue sur ces 3 côtes, qui sont juste à coté, mais qui forment 3 pays différents.
Au fond à gauche le Paraguay (séparé par le rio Parana), au fond à droite le Brésil (séparé par le rio Iguazu) et devant l'Argentine
   Nous allons voir les chutes d’Iguazu le 2ème jour, tout excités. Le parc est très grand, et très bien fait. Il y a plusieurs parcours, ce qui facilite l’éparpillement des nombreux touristes, et qui permet d’admirer sous plusieurs facettes toutes les chutes, car il y en a plusieurs. Nous commençons par le grand parcours, et au bout d’une quinzaine de minutes, nous apercevons une partie des chutes au loin, ouahhhh! Juste ça c’est déjà magnifique! Nous avons hâte de nous approcher, petit à petit nous en voyons un peu plus, quelle merveille! Il n’existe pas de mot pour décrire ce que nous voyons, c’est incroyable! Sa réputation a des raisons d’être!

   Nous avons beaucoup de chance car il n’y a pas énormément de monde. Nous continuons le parcours sur une petite île (San Martin) pour pouvoir s’approcher de plus haut, et avons par la même occasion la chance de croiser des oiseaux magnifiques.
  Petite pause repas sur une petite place d’un café. Soudain des animaux arrivent, ce sont des Coatis, sorte de raton laveur, pendant que l’un d’entre eux distrait Delphine, un autre grimpe sur la
chaise voisine à Vincent, tout innocemment.
   Puis il commence à monter sur la table, Vincent essaie de le faire descendre, en vain, puis soudainement
embarque le dernier sandwich. Vincent a essayé de le retenir car c’était dans un sachet en plastique, mais les Coatis sont très forts et surtout mordent très vite, il est vite parti dans la forêt et tous ses amis l’ont suivi, au moins une dizaine! Maintenant on comprend pourquoi on voyait des sacs en plastiques dans les bois, ils sont très malins ces animaux, mais dommage pour la nature. Dès qu’ils ont fini le sandwich, on les voit réapparaitre autour de tous les touristes qui déjeunent...
   Maintenant direction la « Gorge du diable », la cascade la plus réputée du site. Nous prenons un petit train qui nous amène un peu plus loin. Après environ 1 km à pied sur des passerelles au-dessus de la rivière Iguazu qui se divise en plusieurs bras, nous voilà au-dessus de cette fameuse chute, gigantesque! Avec la passerelle du Brésil plus loin en face, ceux qui passent là bas ont une autre vue des chutes, parait-il moins spectaculaire que du coté argentin, car ils ne voient pas toutes les chutes, mais tout aussi magnifique tout de même. Toutes les cascades sont accompagnées d’arc-en-ciel et d’une brume tant leur puissance est grande, ce qui embellit encore plus ce lieu magique.

   Nous repartons, chargés d’ions négatifs, qui rendent heureux, mais comment ne pas l’être après avoir vu une merveille de la nature?!
   Le lendemain, nous passons devant l’agence de transport où nous avions perdu nos chapeaux, et là, quelle stupeur! Nos sombreros mexicains sont sur la petite table de l’agence! Pas possible, ils se sont baladés pendant trois jours dans les cars argentins, et les voilà de retour! Vraiment, les argentins nous aurons surpris! Ces salopios de chapeaux de pailles auront voyagé plus que nous en Argentine!

   Nous sommes samedi, nous quittons avec tristesse l’Argentine pour le Paraguay, où nous devons prendre notre avion de retour dans environ une semaine. Nous avons adoré l’Argentine, les argentins sont très gentils, toujours prêts à discuter et à rendre service, la nourriture et le vin excellents, les paysages époustouflants. Nous n’avons qu’une hâte, pouvoir y revenir pour visiter la Pentagonie et les glaciers.
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10 mai 2009 7 10 /05 /mai /2009 15:53
  CHAPITRE 11- Chili San Pedro de Atacama

"Mieux vaut allumer une chandelle que de maudire l'obscurité" - Proverbe chilien

    Dans le bus, nous remplissons les sempiternelles feuilles de douane, le chauffeur nous fait une frayeur en insistant sur le fait qu’aucun végétal ni bois ni artisanat dans ces matières ne peut passer la douane, or avec tous nos souvenirs, il y a bien quelques choses qui ressemblent à ça... Parait-il qu’une d’entre nous ayant déjà passé cette frontière quelques temps auparavant s’est chopé une amende de 200 dollars juste pour une pomme! Ils n’ont pas intérêt à nous enlever nos souvenirs, ah ça non! Il nous demande aussi de bien vouloir consommer nos éventuelles feuilles de coca ou cocaïne durant l’heure de trajet pour rejoindre le poste de douane chilien, car la veille, il a passé la journée bloqué au poste suite à de la cocaïne trouvée sur un jeune. Nous passons tous le contrôle de la douane qui fouille tous les sacs ( quelle galère, il faut tout ouvrir!), avec un nœud au ventre car nous craignons tous avoir oublié quelque chose d’interdit (c’est quand même la première fois durant tout le voyage qu’on nous fouille les sacs!). Le douanier prend un de nos deux bâtons de pluie en bambou bien emballé dans du papier journal, l’agite et intrigué, demande à son collègue, qui lui fait alors signe que ceci est toléré. Nous déballons ensemble une petite céramique du Nicaragua, toujours entière jusqu’à maintenant, remplie d’aimants et de quelques pierres volcaniques (on gagne de la place comme on peut!), je lui explique (et oui, maintenant, je n’ai plus trop de problème pour parler et quel bonheur pour tous ceux qui savent que je suis un très grand parleur!) et finalement plus de peur que de mal, tout est ok pour tous.

   Le chauffeur nous pose au centre de ce petit village oasis, situé en bordure du désert le plus aride du monde.

   Deux, trois rabatteurs nous proposent leurs services d’hôtel et nous essayons tant bien que mal à convertir cette nouvelle monnaie où nous parlons en milliers! Dur, dur... « Attends voir, 15 000 pesos chiliens, ça doit faire je crois une vingtaine d’euros. Ah oui, on est plus en Bolivie! Ouah, 20 euros la chambre avec toilettes communes, ou 45 euros avec salle de bain privée...» Le temps de s’en remettre et de se faire à l’idée que nous n’aurons plus de salle de bain privée, et nous nous installons. Nous faisons le tour des deux distributeurs automatique pour retirer de l’argent et manque de bol, le premier ne prend que les MasterCard (opposée depuis le problème du Guatemala) et le 2ème ne marche pas. C’est apparemment assez courant ici, dans le village peut-être le plus touristique du Chili... Bref, nous tenterons à nouveau le soir, sans succès, et échangeons alors quelques dollars, et nous verrons demain. (Note à tous les voyageurs, toujours avoir quelques dollars sur vous, cela sert forcément un jour!) Le lendemain, même situation, impossible de retirer de l’argent, et il n’y a pas de banque dans le patelin, uniquement à la prochaine ville, Calama, situé à un peu plus d’une heure de car d’ici. Bon, il nous reste encore un peu de dollars, mais nous ne pourrons pas tenir très longtemps... Arrivé le soir, nous payons l’hôtel en carte bleue, heureusement, et le « charmant » gars de la réception nous dit en toute innocence, que tous les jeudis après-midi, une banque de Calama se déplace à la municipalité pour faire banque! « Arf, il ne pouvait pas le dire avant ce c.., ça fait deux jours qu’il voit qu’on essaye de retirer de l’argent et on lui a expliqué que c’est pour ça qu’on le paye en carte bleue... » Restons calme! Je vais juste devoir me taper le vendredi matin presque 3 heures de car, une heure et demie d’attente, et pas moins de cinq guichets automatiques, pour retirer une somme misérable, afin de tenir jusqu’à dimanche matin, où nous prendrons le car pour l’Argentine... Bah, on est en vacances et on a le temps, alors pas grave, j’aurais par cette occasion apprécié le paysage à l’aller et le confort du car durant ma sieste du retour. On est quand même bien en très très très très grandes vacances!! Nos pensées se tournent là vers tous les travailleurs de France que nous connaissons et à qui par ailleurs nous passons le bonjour!
   Voilà, le problème financier est réglé, nous pouvons enfin louer des vélos pour une balade dans les dunes pétrifiées du désert de Atacama et voir le coucher de soleil dans la vallée de la lune, parait-il magnifique.

   Nous rentrerons finalement avant, le parcours dans le sable un peu trop dur pour Delphine et son vélo ayant perdu une pédale en route! Je repartirai finalement le lendemain, seul, pour faire environ 36 bornes dans ce désert surprenant, pour admirer ce fameux coucher de soleil. J’arrive à l’entrée du parc de la lune où je dois payer 2000 pesos (rassurez vous ça fait environ 2,6 euros!), et je m’aperçois avec stupeur que j’ai perdu 3000 pesos en route, ma poche étant ouverte. Je viens de me taper 20 kms sur les pistes désertiques, je suis à 15 kms de San Pedro de Atacama, et il me reste seulement 1000 pesos sur moi... Mon vélo a également des problèmes de vitesses et la pédale gauche se grippe souvent à cause du sable et de la poussière... Je me vois déjà rentrer sans avoir vu ce coucher de soleil. Le gardien de l’entrée voit mon désarroi et certainement l’honnêteté que j’avais en fouillant mes poches, me fait signe de lui donner mes uniques 1000 pesos. Il revient quelques secondes après avec le ticket d’entrée. Je marmonne  un « muchas gracias » et repart à l’assaut de la pénible montée pour rejoindre le mirador afin de voir, enfin, le coucher de soleil! Décidément, San Pedro de Atacama aura été riche en rebondissement! J’apprécie enfin les changements de couleurs sur les dunes et sur ce paysage lunaire, avant de faire les 15 kms manquant pour rejoindre le village, à la tombée de la nuit.

   J’ai même pu apprécier un lever de pleine lune, entre les montagnes, fort surprenant. Je retrouve Delphine, épuisé, ayant pris seulement de l’eau. « Toujours aussi prévoyant ces hommes! », me lance Delphine qui m‘avait prévenu de prendre quelque chose à grignoter, mais c’est tellement vrai! Cette après midi VTT dans le désert le plus aride du monde, seul (enfin avec le MP3!) restera un très bon souvenirs.

   Dimanche matin, 10h30, nous prenons donc un car pour rejoindre Salta, en Argentine du nord, à quelques 11h de San Pedro de Atacama. Nous apprécions une dernière fois, les paysages désertiques, les nombreux volcans, et les lagunes que nous croisons tout au long de la traversée de la cordillère des Andes. San Pedro de Atacama n’est pas le plus sympathique village que nous ayons vu, oasis seulement présente pour le tourisme, mais les environs sont superbes et de voir le désert de Atacama, le plus aride du monde, est quelque chose d’exceptionnel, comme tant de choses que nous avons vu jusqu’à maintenant. Seul petit regret, celui de ne pas avoir pu observer les étoiles, car étant en période de pleine lune, le centre d’astronomie (tenu par un français!) était fermé pendant 4 jours. Et nous finirons ce carnet de route avec cette photo qui parle pour nous :

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25 avril 2009 6 25 /04 /avril /2009 03:26
CHAPITRE 10 - Bolivie

Lac Titicaca du 10 au 12 avril

   Nous voilà toujours au lac Titicaca, mais maintenant en Bolivie! Quelques tampons, échange de monnaie à la frontière (Soles en Bolivianos), nous sommes maintenant des grands professionnels des changements de pays. Nous remontons dans le car pour Copacabana, en laissant une famille américaine au Pérou. Ils n’ont certainement pas voulu ou pas pu payer les 140 $ par personne apparemment réclamés par les autorités boliviennes, en échange des renforcements des lois à l’encontre des boliviens qui souhaitent se rendre au Etats-Unis. Pour notre part, il n’y a pas de problème, mais nous avions quand même préalablement caché nos dollars par sécurité. En effet, il arrive que les douanes demandent si nous avons des dollars et les confisquent sous prétexte qu’ils sont faux! Quelques kilomètres plus loin, sans avoir vraiment l’impression d’avoir changé de pays, sauf à l’exception des maisons en briques rouges au lieu de terre comme nous y étions habitués, nous partons à la recherche de quoi dormir et manger, éternelle contrainte et obligation de notre voyage... Nous trouvons notre chambre et après discussion avec le réceptionniste, nous déciderons de partir le lendemain pour l’île « del Sol » (du soleil), en face de la ville afin d’y passer une nuit, car étant en Semaine Sainte, les prix des hôtels à Copacabana doublent voire triplent, dû à l’arrivée massive de Boliviens durant ces quelques jours.
   Le lendemain matin, nous voilà donc encore sur un bateau, décidément, qu’est-ce qu’ils vont lentement! Environ 2 heures pour faire 10 km! Nous avons décidé de prendre nos quartiers sur le coté Sud de l’île. Difficile de trouver un hôtel correct avec des prix corrects, finalement nous opterons pour une chambre un peu plus chère, mais avec salle de bain privée, et surtout une vraie douche non ouverte sur les toilettes! Ca peut paraitre futile de ne pas tremper les toilettes et d’avoir sa propre salle de bain, mais au bout de plusieurs mois de voyage, c’est important. Nous devenons peut-être un peu plus exigeants ces derniers temps, mais nous en avons besoin. Difficile de trouver aussi un restaurant ouvert, ce n’est pas encore la haute saison. Mais tant mieux pour nous, nous sommes au calme, et tranquilles.

   Nous nous sommes baladés, avons rencontré 2 petites filles qui demandaient des bonbons ou de l’argent contre une photo. Nous n’avions pas de sucreries, nous leur avons donné une pièce pour qu’elles s’achètent des caramels. Nous ne sommes pas trop pour distribuer de l’argent car après ils pensent que tous les touristes sont là pour ça. Il faut qu’on pense à acheter un paquet de sucreries.
   Pour le diner, nous avons décidé de cuisiner nous-mêmes et faire ce que l’on a envie... enfin selon ce que l’on trouvera dans les mini magasins surtout! Finalement, ce sera pâtes, thon et ketchup avec en dessert bananes. Ca fait du bien de cuisiner un peu!
   Pour le petit déjeuner, nous rencontrons un canadien qui parle français, et nous sympathisons. Finalement nous repartirons avec son guide de l’Amérique du Sud et lui avec le notre! Pour la petite histoire, lors de notre retour en France, nous nous sommes pourvus de ce guide, mais étant donné que nous devions rentrer en France en mai, nous avions retiré du guide tous les pays que nous ne pensions pas faire. Or, notre prochain retour se fera finalement en juin, donc nous avons le temps de voir plus de pays. Du coup, notre guide ne nous était plus d’une grande aide après le Pérou, or pour Greg (le canadien), il ne lui restait que le Pérou à voir, nous avons donc inversé nos guides, quelle chance pour nous d’être tombé sur lui, encore un que nous attendrons en France s’il passe par là! Petite surprise en allant acheter le billet retour en bateau, le prix du retour est le double de l’aller! C’est bien la première fois que l’on voit ça! Nous sommes plusieurs à nous plaindre, mais c’est comme ça, on n’a pas le choix si nous voulons partir d’ici.  C’est quand même abusé, en plus si on fait l’aller-retour dans la même journée avec une agence, ça nous coute moins cher que d’y aller seuls! Parfois il n’y a aucune logique!
   Après avoir déjeuner, nous échangeons quelques dollars car la hausse du retour en bateau fait que nous nous retrouvons un peu à court pour la suite, et pas de distributeur de banque ici. Nous prenons le bus de 14 heures, le premier qui part, car étant donné qu’il y a énormément de monde ce week -end, il y a aussi énormément de bus! Petite originalité: il y aurait 2 routes possibles pour aller à La Paz, une directe que nous n’utiliserons pas car il faudrait repasser la frontière péruvienne, et une autre qui traverse un lac, que nous allons utiliser, sauf qu’il n’y a pas de pont! Donc, nous allons devoir prendre le bateau, enfin les passagers dans un bateau (où nous payons un minime droit de passage) et le car sur une grande barque motorisée. Avec toutes ces voitures et ces bus qui traversent, on a intérêt à ne pas louper le notre! Du coup, on a repéré une famille que nous suivrons jusqu’à notre bus de l’autre coté, enfin on avait quand même bien repéré notre bus aussi, heureusement, car on peut vite se tromper.

 La Paz du 13 au 16 avril

   Ca y est, on arrive. On nous avait prévenu, c’est une ville stupéfiante. Construite dans une vallée, avec plus de 2 millions d’habitants (le pays en compte environ 9 millions), elle s’étale jusqu’à sur les collines environnantes, c’est assez extraordinaire.  Dur dur de trouver un hôtel, ils sont très chers! Une bonne dizaine d’essais plus tard, nous voilà enfin installés! Nous partons à la recherche d’un distributeur, puis tombons sur un parisien, que nous retrouverons plus tard pour manger un dessert ensemble. J’ai aperçu un restaurant arabe, miam miam, un bon couscous, ça faisait longtemps! Voilà comment se décide en un rien de temps le lieu d’un diner! Finalement nous serons assez déçus, pour un resto qui apparait dans notre guide de voyage, c’était assez moyen: service très très long, et ne vaut pas le prix. On aura essayé au moins! On sera beaucoup moins déçus par le diner suivant, on sera même complètement conquis par ce resto cubain « A lo Cubano »qui se trouve juste en face, là on peut donner son nom sans encombre, car c’est extra! On y retournera même, et toujours la même chose, exquis, et super service!
   Il est dimanche, nous explorons un peu la ville, et en profitons pour se renseigner pour Vincent qui veut grimper sur un sommet, le Huayna Potosi, qui culmine à 6088 mètres. Il a envie d’être au-dessus des nuages, quel rêveur! Nous tombons sur une super agence, qui se révèlera être une des plus spécialisées et une des meilleures, avec une superbe conseillère. Nous n’avions fait qu’une agence avant, mais voyons tout de suite avec quel sérieux ils organisent ce tour, donc pour Vincent, c’est sûr, ça se fera ici. Départ le lendemain matin, 9h00, pour revenir mercredi après midi. Pour moi, ce sera 3 jours seule dans cette grande ville, snif! Mais je saurais m’occuper, pas de soucis. Vincent m’a laissé des directives: achat de quelques souvenirs, mise à jour du blog, recherche d’infos pour nos prochaines destinations. De quoi m’occuper un peu, il a peur que je m’ennuie! Finalement ça ne m’occupera que quelques heures, du coup j’ai eu le temps de me renseigner pour nos prochains billets d’avion retour.
   Mercredi midi, je rends les clés de ma chambre et laisse mon sac qui pèse une tonne à l’hôtel (car j’ai hérité de tout ce dont Vincent n’avait pas besoin, donc j’avais pas mal de chose), en attendant de voir avec Vincent ce que nous allons faire. Tout dépendra dans quel état il reviendra. Je reste 2h30 à l’attendre devant l’agence, car je ne sais pas à quelle heure exacte il revient, et le voilà enfin! Ouah la tête! Moi qui suis toute contente de le retrouver, lui n’a qu’une obsession en tête, les toilettes! Nouvelle mission, trouver en urgence une nouvelle chambre d’hôtel! Après avoir enfin pu répondre à son besoin primaire, je réussi à avoir quelques infos sur son aventure. Il est debout depuis minuit, a réussi à aller jusqu’au sommet à 6h30 du matin et a hâte de me montrer ses photos. Ce fut pour lui une des plus dures épreuves sportives qu’il ait eu l’occasion de faire. Normal, à 6088 mètres, le corps ne réagit pas de la même manière avec le manque d’oxygène. Mal de ventre et de tête très fort, et résistance à l’effort très réduite. Voici juste un petit aperçu de ce qu’il a pu voir à haut.

   Pour plus de détails, voir dans le journal intime. Après s’être remis de toutes ses émotions, alors que juste avant il ne voulait plus entendre parler de sommet, il m’avoue avoir envie de monter encore plus haut, si c’est possible en Himalaya. Est-ce que quelqu’un peut l’arrêter?!!!
En tout cas, pas de chance pour cette nuit, nous sommes tombés dans un hôtel où un groupe d’israéliens peu respectueux ont joué de la musique et chanté dans notre couloir jusqu’à des heures qui ne sont plus tolérables. Même Vincent complètement naze de ses 3 jours en  haute montagne (c’est lui qui veut insister sur le terme « haute montagne » tout fier! lol), a eu du mal à faire une nuit correcte. La réceptionniste ne voulant rien faire, prétextant ne pas pouvoir laisser son poste, je me suis surprise 2 fois à leur demander de bien vouloir se taire, tout ça en anglais, et la deuxième fois pas très poliment, à 1h00 du matin ça commençait à faire! Comme quoi l’anglais, ça revient vite quand on veut!
   Après cette mauvaise nuit, nous décidons d’aller s’instruire au musée de la feuille de coca. Et ce fut très intéressant, nous avons appris beaucoup de choses, en passant de l’utilisation de la feuille de coca par les incas, à l’utilisation dans la fameuse recette secrète de Coca Cola (d’où le nom)! Nous ne savions pas que pour faire du coca cola ils utilisent des feuilles de coca, drôle de contradiction, étant donné que l’importation de feuille de coca est interdite aux USA car assimilée à une drogue dure (comme dans beaucoup d‘autres pays tel qu’en Europe), mais cette entreprise géante qu’est Coca Cola peut en commander plusieurs millions de tonnes par an! Jusqu’au début du 20ème siècle, la recette était encore à base de cocaïne pure! Après l’interdiction d’utiliser de la cocaïne, ils ont commencé à utiliser la feuille de coca. On se demande alors pourquoi la feuille de coca est interdite en dehors de l’Amérique latine, sous quelque forme que ce soit, thé en sachet ou bonbons, alors que sous cette forme elle n’a rien à voir avec de la drogue, au contraire, elle a pleins d’effets positifs et curatifs sur les soucis d’altitude, de digestion, de problème musculaires et autres. Et nous avons testé, c’est vrai! Ils ont beaucoup de produits naturels à base de feuille de coca. Nous comprenons qu’il soit interdit d’importer des feuilles car il pourrait y avoir beaucoup d’abus (tel que énorme commande pour faire de la cocaïne), mais sous forme de sachet ou de bonbons, il ne peut y avoir aucun abus. Mais bon c’est comme ça, nous ne nous risquerons pas de ramener quelques innocents bonbons en France, car ils sont considérés comme drogues dures, donc la douane n’aime pas du tout! Le premier à avoir utilisé de la cocaïne dans une boisson qui a fait fureur dans le monde entier fin 1800 fut un français (Vin Mariani)! Et le premier cocaïnomane a été Freud, drôle d‘histoire pour le père de la psychanalyse! Les incas, contrairement à ce que l’on peut penser, étaient beaucoup plus avancés que nos cultures occidentales. En effet, grâce à la feuille de coca qui a des propriétés anesthésiantes, ils pratiquaient bien avant nous des anesthésies pour des opérations telles que extraire des tumeurs au cerveau ou des dents, alors qu’en Europe on assommait, ou encore faisait boire les patients pour les opérer! Cette civilisation a été détruite par les espagnols sous prétexte que c’étaient des sauvages, alors qu’en fait ils étaient beaucoup plus civilisés que nous et avaient énormément de connaissances de toutes sortes, de la nature, de l’astronomie. Donc pendant leur extermination et leur esclavage, leurs connaissances ont été perdues. Les incas connaissaient aussi le coté pervers de ces feuilles, le coté drogue, elles étaient utilisées lors de cérémonies pour créer des hallucinations et croire qu’ainsi ils communiquaient avec leurs dieux. Car assimilées avec certains produits qui font ressortir les alcaloïdes des feuilles (= la cocaïne), ils avaient les effets de cette drogue. Mais la cocaïne a été inventée par les occidentaux, c’est un mélange avec divers produits toxiques. Autre fait étrange, c’est que bien que cette drogue soit interdite de fabrication et de vente dans le monde, 36 pays ont l’autorisation d’en importer chaque année, le plus gros importateur, les Etats-Unis avec un peu moins d’une tonne par an! Très ironique, on se demande à qui ils en commandent puisque c’est censé être interdit d’en fabriquer, et ce qu’ils font d’une telle quantité…! C’est apparemment pour la pharmacie, nous ne comprenons pas vraiment pourquoi étant donné que les laboratoires ont crée des molécules semblables à la molécule de la cocaïne, ce sont ces molécules que nous retrouvons dans nos anesthésiants, ou anti-douleurs. M’enfin, c’est un autre monde! Mais c’était très intéressant.

 Coroico du 17 au 19 avril

   Nous partons en début d’après-midi pour Coroico, au pied de la route de la mort, avant de nous diriger vers Rurrenabaque, à plus de 20 h de bus de la Paz. Nous mangeons préalablement dans notre resto « A lo cubano », pour se « péter le bide » encore une fois. Et c’était le cas, put... Que c’était bon! Je suis un peu vulgaire, mais franchement, ya de quoi! Bref, une fois rassasiés, nous voilà à l’avant d’un petit bus pour 3 bonnes heures de voyage à travers la cordillère. Nous étions aux premières loges pour apprécier le paysage à une allure d’escargot, normal en Bolivie! Début de soirée à Coroico, nous mettrons 1h30 pour trouver un hôtel convenable, c’est-à-dire à un prix bolivien et non américain! Ce fut notre record de temps! Dur de trouver un hôtel sans piscine. Nous trouvons enfin, mais le prix reste très élevé pour le pays, mais bon, pas vraiment le choix... Nous discuterons le lendemain avec un restaurateur, qui nous dira que quelques années en arrière, il y avait beaucoup plus de touristes ici, et que maintenant, les gens font tout en une seule journée au départ de la Paz, à l’encontre de l’économie du village. Nous lui avons rétorqué que c’était un peu normal, vu le prix du logement ici, les touristes préfèrent faire un tour organisé, moins cher, que venir par leurs propres moyens, ce qui est logique. Si les prix étaient plus adaptés, le tourisme reviendrait peut-être. Apparemment, il y a quelques années les boliviens ont fait des manifestations contre l’ancien président, et ont bloqué la route principale, du coup tous les touristes sur place à ce moment là ont été bloqués. Ceci n’a pas fait bonne réputation à Coroico et aux alentours, et depuis les touristes se font rares. Ce restaurateur nous a dit qu’avant il avait environ 100 personnes tous les soirs, et ces jours là nous n’avons vu personne dans son resto, juste nous, pour nous régaler avec une raclette! Deux jours tranquilles, histoire de ne pas devoir faire les sacs au moins pendant ce temps là. Moi qui me suit chargé de la « logistique » des sacs, je commençais à saturer de devoir les faire tous les matins… Nous ferons juste un petit tour dans la région avec un guide fort intéressant, qui nous a beaucoup appris sur la culture de la coca, très présente dans le secteur: 

  • préparation du terrain et de la terre : afin de faire des terrasses ou des lignes en monticule, enlever tous les cailloux, tasser la terre pour que celle-ci ne soit pas emportée lors de grosses pluies.
  • Semences et développement de la plante pendant 1 ans ½.
  • Récolte tous les six mois, puis ils coupent la plante à environ 20 cm de la racine, tous les 5 ans, pour la renouveler.
  • Changement d’endroit au bout d’environ 10 ans, car la terre est épuisée.
  • Séchage sur des ardoises seulement une matinée, ou vente directe fraiche.
   Voilà pour les petites explications, à propos de cette plante tant controversée. Elle est tellement cultivée dans cette région qu’il y a des postes de garde régulièrement sur la route pour interdire son trafic, car certaines zones sont dédiées au trafic de cocaïne. Nous nous sommes aussi régalés avec une spécialité bolivienne qui consiste à faire sécher de la viande de bœuf ou de lama avec du sel, puis de la cuisiner. Puis nous quitterons ce village très en froid, pour le service de bus que nous a vendu l’office de tourisme, car non seulement 30% plus cher que le prix réel (ils nous ont bien eu!) mais aussi pour le bus de merde, il faut le dire, que nous aurons pour faire 16 heures de route non goudronnée! Départ à 15h après 1h30 d’attente, puis 3h30 debout sur dans le car sur les pistes, n’ayant plus de place, alors que nous avions « soit disant » des places numérotées, puis une nuit dans la poussière et dans des odeurs de pisse, transpiration et je ne sais quoi, pour arriver enfin le lendemain vers 7h30, dans un état que je vous laisse imaginer. Par ailleurs, nous devions avoir un car semi-lit (c’est-à-dire avec des sièges inclinables plus que d’ordinaire), que nous n’avons pas eu! J’ai tenté à plusieurs reprises d’apaiser Delphine un peu tendue par ce service de ... (censuré! ) que nous a gentiment vendu l’office de tourisme de Coroico. Ils ont aussi essayé de nous faire payer la descente du village jusqu’au croisement de la route où passent les cars, qui était déjà inclue dans le prix des billets. Chacun essaye de retirer de l’argent des touristes... C’est ça aussi la Bolivie! Nous sommes donc enfin à Rurrenabaque, sous la pluie, mais nous ne sommes plus à ça près! Une chose est sûre, nous repartirons en avion! (40 min de vol). Nous nous rendons compte que nous nous sommes quand même habitués à des conditions de ce type (route très mauvaise, impossible de dormir, beaucoup d’heures de voyage), car nous n’étions pas ressortis en bel état lors de notre tout premier long voyage en car au Mexique, alors que maintenant, ça ne nous fait presque plus rien.

Rurrenabaque du 20 au 24 avril

    Nous partons à la recherche d’une agence pour faire un tour de 3 jours dans la pampa. Ca y est, nous avons trouvé, nous partons demain matin pour voir à quoi ça ressemble, et admirer les animaux et oiseaux. Rurrenabaque est une petite ville, ou plutôt village tranquille, entre 100 et 200 mètres d’altitude (nous n’arrivons pas à avoir les chiffres exacts). Autant dire que le retour à La Paz à 3600 mètres va être difficile! Nous étions acclimatés avant car nous étions restés plusieurs jours à ce niveau, cette fois ça va être dur de passer du niveau de la mer jusqu’à là haut, on aura intérêt de boire beaucoup de tisane de feuille de coca et de manger des bonbons pour faire passer le mal des montagnes qui peut être terrible. Nous sommes obligés de repasser par La Paz pour descendre dans le Sud, car il n’y a pas beaucoup de route dans le pays.
   Départ vers 9h00, en jeep pour 3h30 de pistes boueuses, où nous croiserons d’ailleurs au retour un camion renversé, pour vous dire l’état des pistes! Nous regagnons le village de Santa Rosa pour prendre un petite barque à moteur, un peu comme celles que nous avions prises dans la Moskitia, au Honduras, mais pas faite d’un seul tronc cette fois-ci. Puis nous découvrons un paysage encore inconnu (et oui, nous n’avons pas encore tout vu!), la pampa. Nous naviguerons quelques heures dans une végétation très verte, surtout faite de petits arbustes, dépassant des eaux peu profondes. Nous avons l’impression d’être dans un endroit inondé, normal car nous sortons tout juste de la saison des pluies.

En période sèche, beaucoup plus d’endroits sont secs. Nous verrons singes siffleurs, singes écureuils, oiseaux en tout genre ou encore alligators. Nous aurons eu la chance de voir un bébé anaconda (car adultes, les anacondas peuvent atteindre jusqu‘au 16 mètres, et manger hommes ou boeufs en les étouffants avant des les manger! Ils sont donc assez dangereux), des dauphins roses vivants dans ces eaux douces, et de participer à une pèche infructueuse de piranhas rouges. Piranhas qui sont par ailleurs les plus dangereux, se baladant par banc de 4 à 5000 piranhas et pouvant dévorer du gros bétail! Mais sans présence de sang, qui les attire et les rende agressifs, il est possible de nager parmi eux sans soucis. Du coup, deux minables piranhas pour le repas du soir, pour 8 personnes, pas très copieux! Mais quand les eaux sont plus basses, il est possible d’en pécher beaucoup plus, car ils ne peuvent pas beaucoup se déplacer. Nous verrons un superbe coucher et lever de soleil également. Au bout du premier jour, nous avions quand même hâte de rentrer pour pleins de raisons : se faire bouffer littéralement par des bandes de moustiques enragés (sans exagération!), malgré les doses exagérées et inefficaces d’anti-moustique, partir à la recherche d’anacondas par groupe de 30 personnes faisant un bruit pas possible (on suspecte d’ailleurs que l’anaconda que nous avons vu était domestique, histoire de montrer aux touristes quelque chose!), où encore le manque complet d’informations de notre guide sur la faune et la flore, n’étant pas formé, nous aurons laissé l’impression d’être à « pampaland », une usine à touristes, pas du tout de la manière dont nous aimons voir et apprendre sur la nature. Ce qui est dommage car cela aurait pu être génial (sauf pour les moustiques!).  
   Nous revenons enfin à Rurrenabaque le soir du troisième jour, un peu épuisés, pressés de prendre l’avion du lendemain matin pour La Paz. Nous nous présentons donc le lendemain, mais manque de bol, il a plut plusieurs heures dans la nuit et le temps restant couvert, l’avion n’a pas pu venir de La Paz. En effet, la piste est en terre, et comme complètement détrempée, il n’est pas possible de faire atterrir les avions. C’est assez courant donc on nous dit de nous présenter début d’après-midi pour voir, mais le temps étant toujours pluvieux, nous passerons la journée cloitrés dans notre hôtel et dans un des cybercafés. Le lendemain, très optimistes le temps étant beau, nous nous rendons à l’agence, pour apprendre après une heure d’attente ( les bureaux étant fermés à l’heure que l’on nous avait donné) qu’il n’y a pas l’avion aujourd’hui et que le prochain sera dans 3 jours. Cool!!.. La météo avait annoncé deux jours de pluie donc la compagnie n’a pas fait partir son avion de La Paz! Il y a tout juste 50 min de vol, et ils ne peuvent même pas se passer un coup de fil pour avertir que le temps est beau et qu’il n’y a pas de soucis! Bref, nous nous faisons rembourser nos billets et allons à la centrale d’autobus pour prendre le dernier car de 11 heures. Nous qui ne voulions pas prendre le car pour le retour, nous voilà bien gâtés! Et c’est parti pour 18 heures de car, dont 16 sur pistes, dans un car qui n’est pas des plus confortable! Heureusement que la partie la plus dangereuse se fait de nuit, comme ça nous ne pourrons pas admirer le vide à 50 cm du bord, sur la voie unique qui longe une partie de la cordillère, où les dépassements se font à coup de « je recule pour me garer à quelques cm du bord de la falaise, pendant que l’autre véhicule passe en essayant de ne pas frotter le car! ». Nous n’avons pas descendu la « route de la mort » à vélo comme proposaient certaines agences de tourisme à La Paz, mais nous avons eu le privilège (pour ainsi dire) de rouler sur une des ces routes de la mort. Je ne suis pas d’un tempérament anxieux, mais à l’aller, je n’étais pas vraiment rassuré de confier ma vie avec celle des autres passagers à un chauffeur dont nous ne connaissions pas l’état. Car en Bolivie, ils ne sont pas toujours très nets! Heureusement que Delphine n’a pas vu la route à l’aller, étant debout dans le car!
   Enfin, tout s’est bien passé, nous sommes arrivés « décalqués » à La Paz ( il y avait quand même des moments où nous n’étions plus en contact avec les sièges pour vous dire la taille des trous qu’il y avait!) vers 5h30 le lendemain. Puis enchainement avec un taxi puis 3h30 de car à nouveau pour nous rendre à Oruro, au sud de La Paz. Après donc environ 22h de car, nous nous pausons l’après-midi à Oruro pour nous reposer un peu! Nous repartons le lendemain pour Potosi, une ancienne capitale de l’argent, avec toutes ses mines encore en activité.

Potosi du 27 au 28 avril

   Nous voilà dans la ville la plus haute du monde, perchée à 4060 mètres d’altitude, ville qui a toute une histoire derrière elle. En effet, à la suite de la découverte de la présence de minéraux et surtout d’argent dans  la montagne Cerro Rico au milieu du 16ème siècle, la ville est devenue la 2ème ville la plus peuplée au monde à cette époque, avec plus de 170 000 habitants, derrière Naples qui en comptait 200 000. De nombreux siècles d’esclavagisme par les espagnols pour extraire ce qui correspondait à plus de 50% de la production mondiale d’argent à l’époque. Maintenant, on dénombre plus de 800 trous de mines, dont 182 encore en activité, faisant travailler plus de 5 000 mineurs. Nous sommes allés visiter l’une d’entre elles, ce fut impressionnant et très attristant, voire même choquant. En Bolivie, le travail de enfants est autorisé en -dessous de 17 ans (mais pas d’âge minimum) si celui-ci n’est pas dangereux ni malsain (tout le contraire des mines). Or, nous avons croisé des adolescents travaillant dans la mine, et ceci est très courant. On peut même y croiser des enfants de 12 ou 13 ans, nous sommes abasourdis d’apprendre et de voir cela, nous pensions que le travail des enfants était interdit dans le monde entier! Mais la nécessité passe avant les lois ici. Avant d’aller dans la mine, l’agence de tour nous fait passer par le marché des mineurs, où l’on trouve tout ce dont ils ont besoin pour travailler: feuilles de coca, cigarettes maison (faites de tabac, d’anis, cannelle et feuille de coca), alcool potable à 96° que les mineurs boivent pur (tout ça pour mieux résister à la dureté du travail), dynamite (avec mèche et détonateur) et toute sorte de matériel et de boissons. Tenez-vous bien, la dynamite est en vente libre en Bolivie, mieux vaut être en accord avec ses voisins! Ils s’en servent comme des pétards lors des manifestations contre le gouvernement! En plus pas d’âge minimum pou en acheter! Ca craint quand même! On aimerait en prendre pour le 14 juillet, mais on s’est dit que ça ne passerait pas aux douanes! Lol! La visite se fera dans une chaleur étouffante, nous sommes descendus à plus de 15 mètres sur des échelles verticales accrochées aux parois, nous ne sentons plus d’air, nous étouffons, respirons la poussière ambiante, mais les mineurs sont là, en train de travailler, de creuser, ramasser ou mettre des dynamites. Nous ressentons vite le besoin de remonter, et nous nous demandons comment ils font pour supporter ces conditions. Question de survie uniquement. Nous apprenons comment ils creusent à la main ou à la dynamite, assistons d’ailleurs à la fin de pose de dynamite et à leur explosion. Après une quinzaine de détonations assourdissantes (nous utilisons des morceaux de sachet en plastique en tant que boules quies) et impressionnantes (nous sentons les parois et le sol vibrer), nous nous dirigeons vers le « Tio », statue représentant un diable rouge avec un membre important, qui tient lieu de protecteur des mineurs. Ceux-ci viennent prier tous les premiers et derniers vendredi du mois à ses cotés, tout en lui faisant offrande d’alcool, de cigarettes ou encore de feuilles de coca pour qu’il les protège dans leur travail, et pour qu‘ils trouvent beaucoup de minerais. Le « Tio » est très important pour eux, selon eux, il est leur lien avec la terre mère (Pachamama), et le fait de prier pour lui régulièrement, c’est comme s’il rentrait en eux pendant qu’ils travaillent, et son union avec la terre mère « produit » du minerai. Nous sortons de la mine, heureux de pouvoir respirer de l’air pur. L’après-midi, nous allons visiter Le musée de la monnaie, musée très intéressant sur les différentes étapes de fabrication de la monnaie à Potosi, les machines utilisées à l‘époque pour amincir l‘argent afin de le transformer en pièce de monnaie, il comprend aussi une salle d’exposition de minerais et d’archéologie. Nous en ressortons avec pleins d’informations supplémentaires enrichissantes.

Sucre du 29 au 2 mai

   Le lendemain matin, nous nous dirigeons vers une centrale de bus pour aller à Sucre, la capitale du pays. Enfin nous croyons nous diriger vers une centrale, mais en fait à cette heure-ci il n’y a plus de bus, du coup nous devons y aller en taxi collectif. On nous explique que le taxi ne nous emmènera pas en ville, mais à un « blocage » ou une sorte de « frontière », on ne comprend pas trop, mais on ne nous donnera pas plus d’informations. On sait uniquement que l’on devra prendre un bus ensuite, bon, on verra bien quand on arrivera. Environ 2 heures plus tard, nous nous retrouvons derrière une file de cars, nous descendons du taxi dans l’espoir de trouver un bus de l’autre coté. Toujours pas d’explications claire, on dirait un blocus, des minibus de l’autre coté bloquent le passage, on ne sait pas depuis quand. Pas de chance, pas de bus de l’autre coté qui nous attend et apparemment nous devons attendre des motos! Nous avançons pour essayer de trouver les motos plus loin, on apprend qu’il reste 17 km avant la ville de Sucre, c’est le début d’après midi, nous n’avons pas mangé et n’avons pas d’eau, et il n’y a rien autour de nous... Et aucun bruit de moto... Nous continuons à avancer  sous le soleil tapant, arrivons vers une autre file de cars! Nous arrivons à peine à nous faufiler avec nos gros sacs entre les minibus qui bloquent encore le passage (plusieurs cars sont bloqués, ne pouvant faire demi-tour), puis découvrons des comedors! Ouf! On déjeune, faisons le plein d’eau, toujours pas d’explications claire sur ce blocus (il semble qu’ils demandent de l’argent du gouvernement), ni d’informations claires sur comment rejoindre Sucre. Parait-il qu’il y aurait des voitures plus haut, on va voir. Plusieurs centaines de mètres plus haut, nous croisons un taxi qui descend à plein et revient quelques secondes plus tard vide, les passagers ont du descendre bien avant le blocus car sinon il risquait de se faire crever les pneus! On lui demande le prix, là Vincent devient rouge: 40 Bolivianos pour faire une dizaine de bornes,  pas possible, il nous prend pour des idiots! Après l’avoir fait remarqué au chauffeur, celui-ci divise le prix en deux, tiens donc, comme c’est bizarre! Après plusieurs kilomètres, il nous apprend qu’il ne nous laissera pas en ville comme prévu car il y a un autre blocus en contrebas! Quoi? Il abuse! Il nous dit qu’on devrait trouver un bus juste après, ok, on nous avait déjà dit ça juste avant... Et c’est bien ce que l’on pensait, nous devons faire quelques kilomètres à pied a
vant d’arriver en haut de la colline, au centre-ville, car aucun véhicule ne peut circuler ce jour-là (à l’exception de quelques taxis entre les blocus). On se souviendra de cette mésaventure! On apprendra ensuite que ce blocus n’aura lieu que ce jour là (comme par hasard!) , ils revendiquaient le fait que Sucre soit la capitale, et non La Paz, et donc doit être considérée comme telle par le gouvernement. Sucre est une belle ville coloniale, et dénote beaucoup du reste du pays, de par son architecture et par sa richesse. Nous y passerons 3 jours reposants, et rencontrerons 4 français très sympas qui voyagent comme nous. Nous faisons aussi l’acquisition de notre nouvelle mascotte...

Uyuni du 3 au 6 mai


    Nous prenons la direction d’Uyuni, dans le Sud du pays, afin de visiter le salar (étendue de sel) le plus grand du monde, nous avons hâte d’y être depuis le temps qu’on en entend parler.
   Le lendemain, 10h30, nous voilà dans un 4x4 en direction du salar, pour un tour de 4 jours sur le salar et les environs. Premier arrêt dans un cimetière de trains vieux de 90 ans, premiers trains reliant Uyuni à La Paz, transportant également  de grosses quantités de minerais.

   Deuxième stop dans un village (Colchani) dont la principale activité (voi
re l’unique) est la production de sel. Nous apprenons comment le sel passe du salar à un sachet en plastique: ils font des grands cônes de sel afin que l’eau très présente coule au maximum, puis le ramassent et le font passer dans un four pour le sécher complètement pendant une trentaine de minutes, le passent au moulin manuel afin de le réduire en poudre, le mélangent avec de l’iode, puis l’emballent à la main, en chauffant le rebord du sachet au feu pour le fermer. Très intéressant à voir.

   Maintenant direction le « vrai » salar (3660 mètres d‘altitude). Nous passons alors dans un paysage magnifique, trop blanc pour nos pauvres yeux, nous sommes obligés de mettre nos lunettes de soleil. Impossible à décrire, seule une photo peut vous donner l’intensité et l’immensité de ce qui se trouve autour de nous.

   Nous nous arrêtons manger sur « l’île du poisson », petite bande de terre ornée de cactus immenses (jusqu’à 12 m et vieux de plusieurs milliers d’années) et de coraux pétrifiés. Nous avons demandé à notre « guide » de pouvoir voir le coucher de soleil sur le salar, du coup nous avons du temps à tuer autour de l’île. Nous en profitons pour nous amuser avec nos photos...

 










 
Le coucher de soleil est magnifique, comme sur les cartes postales!

   Nous passons la nuit dans un pseudo hôtel de sel, nous pensions qu’il était fait entièrement de sel, or il en est juste recouvert, mais c’est tout de même original. Le lendemain matin, nous faisons une balade jusqu’au mirador à environ 4500 mètres pour admirer le volcan Tulupa culminant à 5935 m et ses couleurs magnifiques. Puis nous nous dirigeons l’après midi vers San Juan, un petit village à quelques heures, nous quittons le salar, snif!
3ème jour: arbre de pierre, désert, lagunes colorées, flamants roses, que de surprises dans ce paysage!

Dernier jour: après une nuit glaciale (-10°C environ et pas de chauffage) nous sommes à 4278 mètres dans le désert, levés à 5h pour partir rapidement voir les geysers au lever du jour. Impressionnant! Juste devant nous, de la boue qui bouille entre 100 et 150°C! Et toute cette fumée qui sent le souffre, incroyable! Puis arrêt aux sources chaudes qui doivent découler des collines environnantes aves les geysers. Vincent tente une baignade, pour ma part seuls mes pieds gelés dès qu’ils ont pointé leurs orteils dehors gouterons cette eau bouillante pour se réchauffer, hum, quel délice! Je ne tenterai pas d’y plonger tout mon corps, même si cela donne envie, car une sortie entre -5°C et 0°C, ça refroidit vite comme on dit! Petit déj’ et direction la lagune verte, qui d’ailleurs ne sera pas verte, car la couleur est due à l’action du vent sur les minéraux contenus dans l’eau, or pas de vent en vue pour le moment. Mais nous profitons tout de même du délicieux paysage qui nous entoure, avec un volcan se reflétant dans la lagune, magnifique (je me répète mais c‘est tellement vrai)! Nous en profitons pour prendre une dernière photo avec notre groupe de jeunes venant des Pays Bas et de Slovaquie très sympas, avec qui nous avons pu pratiquer un peu notre anglais hésitant. Ca y est, nous sommes à la frontière, prêts à prendre notre minibus pour passer au Chili. La frontière est au milieu de nulle part, seul un bâtiment règne ici.




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4 avril 2009 6 04 /04 /avril /2009 17:09
CHAPITRE 9 - Le Pérou

"Petit à petit, on va loin." Proverbe péruvien

Lima du 21 au 22 Mars

   Après une totale improvisation, sans avoir le moindre billet, nous allons à l’aéroport de Panama City, dans l’optique de filer à Lima. Nous n’avons pas pu trouver en ville l’agence de la compagnie aérienne, et après nos déconvenues sur internet du début d’année, nous préférons voir directement avec celle-ci. Nous achetons nos billets, et avons la chance de prendre l’avion tout juste une heure après. 4h de vol plus tard et un repas avec des haricots verts dans l’avion, légumes que nous rencontrons pour la première fois depuis notre départ (nous avions oublié leur saveur!), nous atterrissons à Lima, il est 13h30. Ca y est, nous voilà ailleurs! Nous attendions impatiemment ce moment, et sommes très heureux d’être ici. Par contre, toujours les mêmes méthodes, à peine arrivés dans le hall que nous voilà assaillis par des chauffeurs de taxi! Mais ça ne nous intéresse pas, les taxis à l’intérieur des aéroports sont très chers, nous irons juste dans la rue d’en face pour en prendre un 3,5 fois moins cher.
   Nous trouvons un charmant hôtel dans un bâtiment colonial sur la  place San Martin, au cœur de Lima.

   Nous voulions partir le lendemain pour Paracas, le long de l’océan Pacifique, près d’une réserve naturelle et d’îles peuplées d’animaux, à 4 heures d‘ici. Mais finalement, nous décidons de rester cool, une journée de plus nous permettra de visiter la ville. Et nous avons bien fait: le lendemain matin, sous notre fenêtre, des dizaines de péruviens habillés en tenue traditionnelle défilent pour manifester. Danses, musiques, nous sommes gâtés!

   Nous sommes aussi tombés sur une foire d’artisanat où nous avons eu notre premier choc gastronomique!

   Le pire, c’est de laisser la tête et les pattes! Pauvres cochons d’Inde! En manger, pourquoi pas,
mais de cette manière c’est un peu dur! Petite pensée pour Lucie…(sœur de Vincent qui a un adorable cochon d’Inde nommé Caramel). Nous avons pu voir un peu d’artisanat des communautés de la jungle centrale du Pérou, mais malheureusement pour nous, cela se situe au nord du Pays et nous ne pourrons y aller. Ce sera aussi pour un futur prochain tour du monde!! Delphine craque pour un pull péruvien en laine de lama, et je pense que ça ne sera pas notre dernier achat du Pérou. Nous rentrons à l’hôtel assoiffés de ne pas avoir trouvé d’eau en chemin.

Paracas, du 23 au 25 mars

   Un peu de repos, un réveil tranquille, quelques conseils donnés par la réceptionniste de l’hôtel originaire de Cusco, et nous prenons un taxi pour aller à la centrale de bus pour Pisco, ville située quelques kilomètres en amont de Paracas où nous souhaitons nous arrêter, pour y voir sa réserve et les îles « Ballestas ». Tout au long du chemin nous croisons un paysage très aride, avec des dunes et des villages entiers nous paressant abandonnés. Nous croisons également des villages très abîmés, nous avons l’impression d’être de temps à autre au milieu d’une région dévastée par la guerre. Arrivés à Pisco, nous prenons un taxi, sympathisons avec le chauffeur qui nous apprendra qu’un important séisme a eu lieu en 2007, et que toute la région a durement été touchée. Il nous expliquera que Pisco a été détruite à plus de 70% et nous comprenons alors en voyant les lieux et ce que nous avions pu voir avant, l’ampleur des dégâts que ce séisme de plus de 3 minutes a fait. Nous lui demandons si le gouvernement a aidé la région mais il nous dira que non et les millions d’euros et de dollars envoyés par les gouvernements étrangers pour la reconstruction n’ont pas vraiment servi pour la population locale. Le chauffeur nous apprendra qu’il y a beaucoup de corruption, donc pas besoin de beaucoup d’imagination pour savoir où est passé cet argent. Nous n’allons pas faire un débat politique, mais 2 ans après le séisme, nous avons l’impression que tout est encore à faire.
   Nous visitons le lendemain la réserve nationale de Paracas, immense étendue désertique où nous pouvons voir des dunes mêlant le rouge et le jaune, une magnifique plage rouge, unique au monde, car à cause de l’érosion de la roche, la mer ramène sur cette plage le fer qui se trouve dans la falaise proche, vraiment magnifique!

   Nous ne pourrons observer qu’un petit groupe de flamants roses, car ne devant pas être là en cette saison, le parc les protège et empêche les gens de s’approcher, sinon cela pourrait endommager leur habitat et leur nourriture. Dommage, si nous voulons en voir davantage, nous devrons revenir un peu plus tard... Mais nous avons pu voir un panel de paysages et une multitude de pélicans et autres oiseaux marins durant toute la visite. Nous ne nous attendions vraiment pas à ce type de paysage, très désertique, en nous rendant au Pérou, et tant mieux car le dépaysement et le changement que nous voulions est radical. Passer de la mer Caraïbe et de la jungle tropicale à des dunes jaunes, rouges, on peut difficilement mieux faire! Et la cordillère des Andes dans quelques jours, que demander de mieux!

   Le matin
du 25 mars, nous sommes donc allés faire une petite excursion près des Iles « Ballestas », où nous avons eu la chance de tomber en pleine période de reproduction des lions de mer, et où nous avons vu une plage inondée de mamans avec leurs bébés (les mâles étant en mer pour reprendre des forces) et également des petits apprenant à nager, accompagnés de leurs mères.
   Nous avons vu aussi les îles recouvertes de milliers d’oiseaux, refuge idéal car la zone est complètement protégée, il fait beau toute l’année (2 jours de pluie par an!), ils sont au calme et la mer regorge de nourriture. La seule présence humaine sur les îles est la récupération des fientes d’oiseaux tous les 5 à 6 ans (qui peuvent représenter plusieurs mètres d’épaisseurs!) destinée majoritairement à l’exportation, car c’est un fertilisant naturel très recherché.
   Juste le temps de voir encore quelques pingouins, des « Zarcillos ou inca sternes », oiseaux uniquement présents dans cette réserve, d’observer les étranges lignes de Nasca et nous nous dirigerons enfin sur les Andes.
   Petite anecdote sur le car que nous prenons pour aller à Nazca: avec un étage (jusqu’ici rien d’impressionnant), 4 essieux dont 2 essieux directionnels, première classe avec des sièges complètement inclinables en bas et seconde en haut avec sièges semi-inclinables (beaucoup plus qu‘un car ordinaire). Mais surtout, hôtesse de car qui est là pour distribuer couverture et repas pour les longues destination! Sans parler des doubles toilettes, mini bar... Hallucinant, beaucoup plus confortable qu’un de nos bus européen ou que les avions!

Nazca, du 25 au 27 mars

   Nous arrivons dans la petite ville de Nazca, vers 14 heures. Durant le voyage, nous avons été impressionnés par le paysage : dunes, montagnes rocheuses rouges, et de temps à autre quelques espèces « d’oasis ». Nous sommes toujours dans une région très aride, seule la vallée où coule une rivière est verte. Depuis notre arrivée au Pérou, il est possible de manger pour 2,50 euros par repas pour 2 personnes! On trouve aussi les hôtels à moins de 10 euros supers classe et super accueil. Nous faisons le tour de toute les agences de tourisme pour voir tout ce qu’il est possible de faire dans le secteur, de même que les prix, et pour avoir le maximum d’informations. Et finalement, après plusieurs discutions nous ferons pratiquement toutes les excursions par nos propres moyens, excepté celle des ruines Nasca de Cahuachi, où nous voulions un guide pour en connaitre un peu plus sur  son histoire et sur les ancêtres de Nasca. Pour information, la ville de Nazca s’écrit avec un « z », c’est une faute de traduction sur les plans, car à l’origine ça s’écrit avec un « s ». Sinon, nous avons pu voir deux figures énigmatiques des « lignes de Nasca », « les mains » et « l’arbre », grandes de près de 100 mètres. Il y a une multitude de figures et de lignes parfaitement droites, représentant par exemple un singe ou un oiseau, et qui sont à ce jour sans explication certaine. Elles sont tracées dans le sol, avec seulement quelques centimètres d’épaisseur, et sont nettoyées naturellement du sable qui s’y incruste par le vent. La théorie la plus retenue par les scientifiques pour ces formes serait un grand calendrier astronomique (uniquement visible du ciel). Mais rien n’est sûr car rien ne peut être daté, et il n’y a aucune information.

   Nous avons de même fait des petites ruines incas nommées « Paredones », un centre administratif, vu des aqueducs en forme de spirale utilisés dans les temps anciens et toujours actuellement pour l’irrigation et canaliser l’eau qui provient de la cordillère des Andes, et le lendemain matin, une randonnée sur le Cerro Blanco, la plus haute dune du monde apparemment, culminant à 2072 m. Les deux jours passés à Nazca furent assez intensifs et pour finir en beauté, nous prenons un car vers 21h pour nous rendre à Abancay avec 12 h de route! Mais le car est confortable, prévu pour des trajets nocturnes.


Abancay, du 28 au 30 mars

   Nous arrivons à 6h30 à Abancay, après une nuit tumultueuse dans le car... En effet, nous pensions passer une nuit calme, mais nous n’avions pas pris en compte le fait que nous allions traverser une partie de la cordillère des Andes! Du coup, nous avons été pas mal secoués, et nous avons du mal à émerger lorsque l’on entend une voix nous annoncer que nous sommes arrivés. Nous sortons du car, éblouis par le nouveau paysage qui nous entoure: des montagnes très vertes, une nouvelle humidité ambiante. Mais aussi, et surtout, le froid! Nous n’étions plus habitués à cette température, et nous retrouvons dans l’hôtel plusieurs couches de couvertures, qu’est-ce que c’est appréciable!

   Sinon, que faisons- nous ici?! C’est la question que nous avons entendu plusieurs fois, sachant que nous étions les seuls touristes à descendre du car ici, tous les autres prenant la direction de Cuzco, le prochain arrêt, pour rejoindre ensuite le Machu Picchu. Les gens paraissaient surpris d’apprendre que nous restions ici. En réalité, moi aussi je me suis posée la question, mais j’ai décidé de suivre mon chéri dans sa décision (je n’avais pas trop le choix non plus! Lol!). Vincent veut absolument aller voir les ruines de Choqeki’raw qui se trouvent dans la région (bien qu’on ne sache pas encore où elles sont exactement, et surtout comment y accéder). Donc, nous voilà à Abancay, petite ville tranquille perdue entre les montagnes. Nous prenons des forces avec un petit déjeuner dans la rue (les restos n’offraient que soupe, pour le petit déj c’est un peu dur!), composé de sandwich aux œufs, au fromage, et aux patates douces, accompagné d’une boisson chaude au quinoa et au lait de soja (et cannelle) très appréciée par Vincent. Ce sera notre QG pour nos prochains petits déj, surtout que ça ne vaut rien du tout (l’équivalent d’environ 0,70 € au total).
   Opération recherche laverie, car nous n’avons plus rien à nous mettre, et ici pas d’autres choix car le linge ne sèche pas.
   Deuxième opération: recherche d’informations pour savoir comment aller voir ces fameuses ruines. Mission très difficile, car pas d’office de tourisme, et surtout les informations collectées se contredisent un peu! Je sens que ça va être galère tout ça! Mais Vincent reste confiant, il est déterminé, rien ne l‘empêchera d‘arriver à son but!

  
Avant de partir pour Cachora, un petit village à environ 1h15 d’Abancay, apparemment lieu de départ pour voir les ruines,  nous partons une petite journée en exploration sur la montagne d’en face pour voir la ville d’un point plus haut. Après quelques heures de marche, à environ 3000 mètres (Abancay étant à environ 2300m) nous arrivons dans une petite communauté de quelques maisons, où cultures, bétail, sans oublier cages de foot, arpentent le plateau. Bien sûr, pas d’électricité, ni d’eau courante! Nous croiserons au retour quelques habitants des montagnes, descendus pour le marché du dimanche à Abancay.

 Journée plutôt épuisante et le retour à notre hôtel se fait beaucoup attendre, car un bain dans une immense baignoire d’angle nous attend! Nous avons en effet craqué pour un hôtel un peu plus chic, que nous avions réservé la veille, et par chance, la chambre que nous avions réservée n’étant plus disponible et après quelques discussions laissant paraître notre mécontentement, nous avons eu une suite familiale de 50m² avec baignoire d’angle! On peut vous dire que ce bain, nous l’avons apprécié jusqu’à la dernière goute d‘eau!     
   Une bonne nuit dans notre « appartement », nous laissons nos sacs à l’hôtel, et partons pour les ruines de Choqeki’raw pensant pouvoir les visiter dans la journée. Mais une discussion avec un chauffeur de taxi nous révèlera qu’il faut plusieurs jours de trek pour pouvoir les rejoindre... Ouh la! Changement de programme, on regagne l’hôtel pour annuler la nuit qui vient, prenons nos sacs à dos, et partons pour Cachora, on verra sur place comment ça se passe!


Cachora, du 30 mars au 3 avril - Trek pour Choqeki’raw

   Après 1h¼ dans un taxi un peu fou (100 km/h sur des pistes non goudronnées!) nous voilà sains et saufs à destination! Nos prières n’auront pas été de trop! Le temps de récupérer de ce rallye, et nous partons, comme d’habitude, à la recherche d’un hôtel. Nous sillonnons les rues en terre battue, entourées de maisons en brique de terre, et trouvons enfin l’hôtel qui nous convient à peu près. Ici, il faut être un peu moins exigent, ce n’est qu’un petit village reculé. A noter quand même qu’il était possible de se loger pour, tenez vous bien, 0,75 € ! Et euh, aussi 25 € par personne!
   Une fois installés dans notre chambre, nous discutons avec le neveu de la propriétaire qui se propose de nous guider jusqu’aux ruines avec une mule pour porter nos sacs. En fait, quasiment toutes les personnes que nous avons croisées dans la rue nous ont proposé la même chose, ils font presque tous ça! Il nous confirme qu’il faut 3,5 jours pour faire ce trek, les ruines étant à environ 32 km d‘ici, au milieu de la cordillère. Delphine n’a pas très envie d’y aller, entre monter sur une mule ou encore faire 64 km dans les montagnes, ça ne l’enchante pas trop. Mais après âpres discussions, elle me suivra quand même. Pour la rassurer, nous louons une deuxième mule pour l’aider dans les montées difficiles. Le guide nous dit que ce trek n’est pas très dur, mais nous apprendrons plus tard qu’il est beaucoup plus dur que le trek du Machu Picchu, et Delphine s’en rendra vite compte! Moi, je suis dans mon élément.

   Nous avons loué au guide une tente ainsi qu‘un sac de couchage. Petite surprise en montant la tente: il semble que le double toit est trop petit, et une des barres pour soutenir la tente est cassée! Le guide feint d’être surpris, heureusement que Vincent est bricoleur, il a réussi a remplacer le morceau manquant par un des bâtons de marche, et a fait en sorte que le double toit ne touche pas le reste de la tente!
Après une journée ½ de marche et environ 32 km, nous apercevons enfin les ruines de Choqeki’raw, à environ 3600 mètres. Nous avons une vue magnifique sur 3 vallées.
   Vincent adore ces ruines, pour ma part, 32 km à monter-descendre sans arrêt, je m’en serait passée! Surtout que je ne trouve pas ces ruines très intéressantes, à part quelques maisons découvertes et des escaliers pour l’agriculture, ce n’est pas sensationnel, et ça ne vaudra pas le Machu Picchu! Il y a juste un grand escalier avec des lamas dessinés en pierre blanche qui était sympa. D’ici quelques années peut-être lorsque le site sera entièrement découvert, il en vaudra plus la peine. Vincent s’est éclaté, il n’y avait quasiment personne sur le site, il en a fait le tour complet, de l’escalier aux lamas, en passant par le mirador...
   Après un retour de 2 jours moins éprouvant, nos corps s’étant habitués à la marche, et les courbatures se faisant moins sentir, nous arrivons enfin à Cachora.
   Le trek s’est assez bien passé, hormis une tente qui a pris l’eau la deuxième nuit après quelques heures de pluie, et une douche gelée à plus de 3000 mètres. Pour ma part, j’ai eu ma dose de trek, alors que Vincent n’a qu’une chose en tête, monter à plus de 6000 mètres... Il verra ça plus tard en Bolivie.
   Nous sommes vendredi matin, nous partageons un taxi avec un suisse et un péruvien pour aller à Cuzco, mission trouver un très bon hôtel pour récupérer un peu.

Cuzco, du 3 au 4 avril

   Ca y est, nous avons trouvé notre chambre dans un hôtel 3 étoiles (pour info, même pas au prix d’un F1 en France!), nous nous installons, et décidons d’y rester quelques jours, histoire de se remettre tranquillement du trek.
   Le centre ville est blindé de touristes et de restos à touristes, ce n’est pas une surprise. Nous allons quand même nous faire avoir en allant chercher à emporter au Mc Do, car nous sommes épuisés par le trek, et n’avons pas envie de nous retrouver dans un resto. On vous confirme que ce type de restauration rapide est toujours un luxe pour les habitants. On mange pour 5 fois moins cher dans les restaurants pour locaux, ce qui n’est pas rien!
   Par l’office de tourisme, nous apprenons que le train direct pour le Machu Picchu est complet jusqu’à mi-avril (cause Semaine Sainte). Ah non, nous ne partirons pas sans voir le Machu Picchu! Mais nous ne resterons pas non plus 10 jours à attendre! Par chance, en passant devant les centaines d’agences de voyages, nous apercevons qu’il est possible de s’y rendre en voiture! Jamais entendu parler de ça, nous entrons dans une agence pour en savoir plus. Il y a en effet une route pour atteindre Hydroelectrica, environ 7 heures de trajet, pour pouvoir prendre un train sur  8km, et arriver enfin à Aguascalientes, village situé au pied de la montagne Machu Picchu (il s’agit en effet du nom de la montagne où se trouvent les ruines, personne ne connait le nom réel de ces ruines, du coup on les appelle comme la montagne). Avec un savant petit calcul, nous nous apercevons qu’il vaut mieux acheter un tour auprès d’une agence que d’y aller seuls, bizarre, mais vrai. Finalement, nous décidons de partir le lendemain matin première heure. Décidément, nous n’arrivons jamais à nous poser un peu!
  
Machu Picchu du 5 au 6 avril


   Nous voilà en direction du fameux Machu Picchu. Par chance, Vincent est assis à coté de brésiliens qui parlent très bien espagnol, moi je suis à l’arrière à coté d’un couple d’anglais... Punaise, je ne me rappelais pas que c’était ça l’accent anglais! Quelle galère! J’ai envie de me cacher, 7 heures comme ça, ça ne va pas être possible!
   La première moitié de la route se fait sur une route asphaltée, donc pas de soucis, sauf que la dame de devant a le mal des transports, et tous ces virages sont fatidiques pour elle. Elle fera le retour en train, car c’est une péruvienne, le train pour le Machu Picchu est divisé en 2, une partie pour les péruviens, et l’autre partie pour les étrangers, et elle a réussi à trouver de la place pour elle et sa famille. La deuxième partie du trajet se fait sur une piste. Heureusement que la saison des pluies est terminée depuis environ 15 jours, car il y a régulièrement des glissements de terrain, du coup la route est souvent bloquée. Il n’y a qu’une seule voie, et très peu de renfoncements pour croiser d’autres véhicules! On dirait la route de la mort n°2! Par chance, nous avons un très bon conducteur, donc tout se passera bien. Nous arrivons juste à temps pour prendre le dernier petit train pour Aguascalientes, qui est d’ailleurs assez marrant, car au début il monte dans la montagne, mais il ne peut pas grimper comme un train normal, il est obligé de monter une fois par l’avant, une fois par l’arrière, en zigzags.
Debouts à 3h30, car nous allons monter à pieds jusqu’au Machu Picchu. En effet, deux options s’offraient à nous, soit monter par les escaliers jusqu’en haut (soit environ 500 mètres de dénivelé et 1h30 de marche), soit prendre un bus pour y arriver ½ heure plus tard qui coute 7$ l‘aller. Nous avons choisi l’option escalier, donc nous avons du nous lever très tôt, les ruines ouvrant à 6h00. De plus, nous devons traverser le site afin de faire la queue pour avoir un ticket pour pouvoir grimper sur le Wayna Picchu, montagne qui se trouve à coté des ruines, pour pouvoir avoir une vue d’ensemble des ruines. Ils limitent le nombre de personnes pour y monter, soit 400 par jour seulement. Seul Vincent ira, car il n’a eu une entrée que pour 10h00, or le temps pour une personne normale de monter et descendre est au minimum de 1h15 sans compter une pause en haut, donc je ne m’y aventurerai pas, car nous devons être au village en bas pour midi. Vincent aura mis 45 min, à la grande stupeur des gardiens du site!
   Nous sommes éblouis par ces ruines, c’est magnifique, il n’y a pas de mot pour les décrire, les photos parlent d’elles-mêmes.

Petite histoire du Machu Picchu: ce site date du 15ème siècle. Les Incas vivaient en totale autonomie, de leurs cultures et élevages. Les espagnols sont arrivés au Pérou, après avoir détruit la civilisation Maya en Amérique Centrale et au Mexique, pour faire de même avec la civilisation Inca: s’enrichir en volant leurs trésors et réduire cette culture à l’esclavage. Avant d’être découverts, les Incas du Machu Picchu se sont enfuis de leur village avec tout leur trésor et se sont réfugiés dans les forêts environnantes. Personnes à ce jour n’a jamais retrouvé ce trésor. On ne connait pas grand chose non plus sur ce village. C’est un américain, aidé par des locaux, qui a redécouvert le site en 1911, pour en faire une zone archéologique. Malheureusement, il a aussi emporté aux Etats-Unis tout ce qu’il a découvert sur le site, céramiques... Le Pérou a redemandé ces biens qui lui appartiennent, mais jusqu’à ce jour, rien ne lui est revenu.
   Pour ma part, je suis redescendue en bus, car tous ces escaliers ne sont pas très bons pour mes genoux. Nous avons donc repris le chemin du retour, qui nous a paru beaucoup plus long qu’à l’aller!
   Nous sommes arrivés à Cuzco un peu après 21h, juste le temps de diner, et nous voilà au terminal de bus pour aller en direction de Puno,  au lac Titicaca, 7 heures plus loin. Petite mésaventure, guère agréable: nous avions acheté notre billet samedi soir, le vendeur nous a vendu des places semi-lit, or, lorsque nous entrons dans le car et prenons place, nous nous rendons compte qu’il s’agit de sièges normaux, qui se baissent à peine! En plus le car n’est pas la compagnie prévue. Ce n’est pas possible non plus que les locaux qui se trouvent à coté de nous aient payé ce prix pour voyager. Je demande autour de nous , et en effet, le prix n’a rien à voir, nous avons payé le prix de la « 1ère classe » (qui par ailleurs n’en est pas une) pour nous retrouver ici! Je descends du bus et me plaints au chauffeur qui me renvoie vers la compagnie qui nous a vendu les billets. Je m’y rends et montre mon mécontentement, mais ils sont de très mauvaise foi, me sortent des excuses bidons, et refusent de changer notre billet. Je retourne au car, retrouve Vincent, parlons avec le chauffeur, car il y a pleins de sièges libres en bas, mais il ne veut rien entendre. Une argentine se dirige vers nous, voyant qu’il y a un problème, pour nous défendre, car nous sommes dans notre droit. Elle aussi a eu un soucis juste avant. Il se trouve qu’elle est avocate, donc elle s’y connait. Après plusieurs tentatives auprès du chauffeur qui ne change pas d’avis (car au fond, ça ne lui couterait rien de nous laisser dormir en bas), elle va voir directement la compagnie. Forcément, ceux qui nous avaient vendu nos billets se sont  vite enfuis, elle va donc voir la compagnie du car pour se plaindre. Seulement au moment où elle a menacé d’aller porter plainte, ils nous ont donné l’autorisation de rester en bas sur les sièges semi-lit. Ouahh! Quelle aventure, on s’en serait bien passé!

Lac Titicaca du 7 au 9 avril

   A peine nous arrivons au terminal, à moitié réveillés, nous voilà déjà assaillis par des rabatteurs qui veulent nous vendre leurs tours pour aller sur les îles. Hey, stop! Nous sommes à peine réveillés, laissez-nous boire un café avant de nous sauter dessus! Nous offrons le petit déjeuner à notre salvatrice et à sa mère, puis nous étudions l’offre de l’un des rabatteurs. Nous négocions et nous rendons compte qu’il vaut mieux acheter son tour car il y a tout compris, que d’y aller tout seul! C’est vraiment bizarre ici il vaut mieux passer par des agences que de se débrouiller tout seul, il n’y a aucune logique!
   Il est 9h00, nous voilà embarqués sur un bateau, nous qui voulions nous reposer avant d’y aller... Ce sera une longue balade
en bateau, mais ça en vaut la peine: nous nous arrêtons sur une petite île qui fait partie des îles Uros. Ce qu’elles ont de spécial : ce sont des îles flottantes! Incroyable, mais vrai! Elles sont construites avec de la totora et la terre dans laquelle elle s’enracine (une île peut avoir une profondeur de plusieurs mètres), puis par-dessus ils rajoutent de la paille de totora, qui est aussi un aliment pour eux, et sert à construire leurs maisons. Certaines îles ne vivent que du tourisme, cela leur permet d’envoyer leurs enfants étudier sur terre la semaine, et aussi d’acheter de quoi survivre. C’est assez impressionnant de voir comment ils construisent leurs îles. Sur celle-ci vivent 8 familles, on a du mal à imaginer vu comme c’est petit!
   Nous finissons la journée sur une autre île, Amantani (une vraie cette-fois), où nous allons loger dans une famille. Nous sommes accueillies par une famille avec 2 petites filles adorables, dont une danseuse exceptionnelle de 5 ans qui fera danser Vincent comme un fou le soir même! Apparemment chaque soir lorsqu’il y a des touristes, ils organisent des soirées dansantes avec un petit groupe local. Les familles en profitent pour nous déguiser en habits traditionnels, voici le résultat:

   C’était très sympa, mais nous ne nous sommes pas trop attardés, car nous étions très fatigués. Un peu avant, nous étions montés au sommet de l’île, à 4150m, où il était d’ailleurs difficile de s’imaginer à cette altitude, à la vue de l’immensité de bleu qu’offrait le lac Titicaca! Seul le manque de souffle nous ramène à la réalité et à cette altitude ; nous sommes bien à 4150m et non au bord d’un lac beaucoup plus bas! Dommage que quelques nuages nous cachent la fin d’un coucher de soleil sur ce bleu intense...
   Nous rêvions d’une bonne douche, mais impossible ici, il y a bien une douche, mais pas de branchement de d’eau pour le moment. D’ici quelques temps peut-être, car petit à petit tout s’améliore grâce à l’argent amené par les touristes. Ils ne vivent que du tourisme sur l’île, et se nourrissent grâce à leur agriculture. Ils sont plutôt végétarien, non pas par choix, mais par nécessité. Seulement lorsqu’ils ont un peu d’argent, ils se permettent d’acheter un peu de viande. Ils mangent donc beaucoup de quinoas, de pommes de terre, patates douces, tomates et carottes. Nous avons donc mangé végétarien, et c’était très bon!
   Après une bonne nuit au chaud sous la montagne de couvertures, une nuit sans aucun bruit de klaxons, ou autre brouhaha local quel immense bonheur, nous revoilà repartis en direction d’une autre île, dernière étape de notre tour avant retour sur la terre ferme. Quel mal nous en a pris! A cette heure-ci, il y a pas mal de vent, et le lac est très agité. Mais surtout le conducteur du bateau ne sait pas conduire! Au lieu de couper dans les vagues, il les suit, donc pendant quelques heures nous faisons coquille de noix sur l’eau. Moi, tout comme la majorité des jeunes sur le bateau, ne sommes pas très rassurés, et beaucoup sont malades et essaient de se retenir, ce qui est très difficile quand le bateau donne l’impression de vouloir se renverser! Nous sommes tous rassurés de voir que l’île se rapproche et que nous arrivons enfin. Plusieurs mettrons un bon moment sur terre avant de se remettre de cette aventure! Nous sommes libres pour traverser l’île Taquile, déjeuner, avant de rejoindre tout le groupe sur le bateau.
   Il est 16h, nous mettons pied à terre pour partir à la recherche de notre hôtel. Fin de soirée tranquille, bonne douche chaude (qu’est-ce que c’est appréciable après une nuit dans le car enchainée par une nuit sur l’île sans douche!), et nous nous enfilons sous les couvertures, car il fait très frais!
   Nous partons le lendemain, début d’après-midi, après avoir enfin gouté le fameux « ceviche », préparation à base de poisson cru ( ici à base de truite du lac et de poisson de mer), jus de citron, oignons, et quelques herbes. Depuis le temps qu’on nous en parlait, nous n’allions pas partir sans en manger. Un vrai régal! Encore une recette à ramener chez nous.

   Nous quittons le Pérou nos cœurs plein de bons souvenirs, et avec l’envie d’y revenir un jour, pour tout ce que l’on n’a pas pu faire! Les gens y sont vraiment adorables, la nourriture excellente et diversifiée, et le pays d’une richesse de paysages impensable. Une seule petite déception, de n’avoir vu que quelques lamas au Machu Picchu, domestiques! :-) Mais c’est vite oublié à notre passage en Bolivie, où nous en avons croisé pleins sur la route.

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20 mars 2009 5 20 /03 /mars /2009 00:45
CHAPITRE 8 - Le Panama

Panama City du 19 au 21 Mars

   Nous avons passé la frontière à Sixaola, au Nord-est du pays. Tout s’est bien passé en sortant du Costa Rica, ni l’entrée dans le pays, ni la sortie n’est payante. Par contre, l’arrivée au Panama est plus compliquée. Malgré nos explications sur le fait que nous ne faisions que traverser le pays, et avions pour projet de passer en Amérique du Sud ensuite, nous avons été dans l’obligation d’acheter 2 billets de car direction San José, la capitale du Costa Rica, pour leur prouver que nous allions sortir du pays. La dame de l’immigration nous a même traité de menteurs, ne croyant pas que nous n’allions pas rester ici! Il leur fallait absolument une preuve de sortie de territoire, nous leur avons proposé d’acheter un billet de bus jusqu’à la ville la plus proche au Costa Rica, mais ils nous ont dit que le prix du billet était le même que pour aller jusqu’à la capitale, 6 heures de bus plus haut, soit 11 dollars par personne. En résumé, du vol organisé! Si au moins c’était clair, partout ailleurs on a payé des sommes officielles, ici ce n’est pas très net.
   Nous voilà de l’autre coté de la frontière, à attendre impatiemment un bus pour aller à la prochaine ville. Nous avons décidé d’aller directement à Panama City pour voir le canal. Ca faisait bien longtemps que nous n’avions pas voyagé de nuit, nous voilà partis pour 9h30 de route! Grande surprise, nous retrouvons des bus 4 étoiles, nous n’aurons pas la chance de voyager dans un bus Mercedes Benz qui sont complets, mais nous avons l’équivalent! Par contre, nous retrouvons aussi la clim trop puissante des bus de nuit, et nous n’avons qu’une polaire pour 2, gla gla gla! A la sortie de la ville, nous longeons de vétustes cabanes en bois qui bordent les cultures de bananes, triste contraste avec la ville et ses belles voitures...
   Nous arrivons à Panama City à 6h00 tapante, toujours au moment où on a envie qu’il y ait du retard, mais non, toujours à l’heure! Donc, complètement pétés, nous divaguons dans un centrale de bus géant, et nous nous demandons où nous avons atterris, surtout en apercevant au loin des gratte-ciels dans la brume matinale. Sommes-nous toujours en Amérique centrale?!! Pause petit-déjeuner pour nous remettre de nos émotions et afin de voir de quel coté nous irons.

   Nous avons la joie de retrouver le folklo de nos ex-school bus américains, tout peints et tout tunés, faisant un boucan et une fumée pas possible, comme au Guatemala! Ca rappelle des souvenirs. Par contre, ici, les sacs ne vont pas sur les toits, ils restent à l’intérieur, donc c’est un peu galère. Après ¼ d’heure de trajet dans une boite à sardine géante, on essaie péniblement d’atteindre la porte de sortie du bus, qui continue à rouler, et nous voilà à marcher 500 mètres de plus! Nous rejoignons le quartier de Casco Viejo, classé patrimoine de l’humanité par l’Unesco, où nous avons décidé de rester 2 jours.
   Ce quartier a été habité trois ans après qu’un pirate, Henry Morgan, en 1671, est complètement détruit la ville, située 8 km a l‘est. En 1904, au début de la construction du canal de Panama, la ville de Panama City était seulement ce quartier, mais l’accroissement de la population a poussé les limites de la ville vers l’est. L’élit de la ville a abandonné Casco Viejo, qui progressivement s’est détérioré, et aujourd’hui ce quartier est toujours en restauration. Ceci offre un charme certain avec une alternance de bâtiments coloniaux magnifiquement restaurés et des bâtiments toujours en ruines. Nous avons eu beaucoup de plaisir a sillonné ces rues et ruelles où nous croiserons à plusieurs reprises des indiennes Kunas en tenue traditionnelle.
   Le lendemain, nous nous rendons à l’écluse de Miraflores, une des trois écluses du canal de Panama, où nous avons pu voir une des démesures de l’homme et apprendre beaucoup de choses sur l’histoire de ce fameux canal. Nous avons vu également le passage de plusieurs porte-conteneurs et le fonctionnement gigantesques de ces écluses, impressionnant! Ce canal, c’était vraiment de la pure folie et des milliers d’homme y ont laissé la vie. Nous n’allons pas vous faire un cours d’histoire, mais depuis le 31 décembre 1999, le canal appartient complètement au Panama, et contribue au développement incroyable de cette ville, qui est d’ailleurs surnommée « le Miami du sud ». Nous avons vu également la fumée d’un dynamitage, pour un agrandissement du canal, afin de doubler sa capacité journalière (actuellement entre de 36 et 48 passages par jour) et pour permettre au super méga gros pétroliers et porte-conteneurs de passer. En espérant que ceci ne contribuera pas à détruire la biodiversité du lac Gatun, situé en amont et utilisé à chaque passage avec des milliers de mètres cubes d’eau douce déversés dans les deux océans, atlantique et pacifique.

   Nous partons samedi matin pour le Pérou, après avoir longuement réfléchi sur le fait d’aller en Colombie et Equateur ou non. Mais nous ne pouvons malheureusement pas tout faire, il faut bien s’en garder pour plus tard!!
   La ville de Panama aura été un condensé de tout ce que l’on aura pu voir depuis ces quelques mois, avec les gratte-ciels qui nous a rappelé les villes Etats-uniennes, le quartier Casco Viejo avec ses bâtiments coloniaux, souvenirs du Mexique, les tenues traditionnelles des indiennes Kunas et les ex school-bus, folklo du Guatemala... La ville de Panama City est vraiment surprenante par sa diversité, tant d’un point vue architectural, avec ses buildings, quartiers coloniaux, et quartiers populaires beaucoup plus modestes, que culturel avec les indiennes Kunas présentes, les vendeurs ambulants en tout genre, les supermarchés, sans oublier le bordel des travaux présents de partout, la ville étant en pleine mutation... Finalement, nous regrettons presque de ne pas avoir vu plus de choses au Panama, mais nous y reviendrons peut-être...


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